lundi 1 novembre 2010

Ahmed Ouyahia à propos de l’affaire Djezzy “Nous ne reconnaissons pas VimpelCom”


Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, ne pouvait occulter l’affaire Djezzy dans ses réponses, hier, aux députés, tant les interpellations à ce sujet ont été nombreuses et récurrentes tout au long des trois journées consacrées au débat général sur la déclaration de politique générale du gouvernement.

“L’État algérien rachètera ce qu’on connaît communément Djezzy”, a lancé d’emblée le Premier ministre, qui ne laisse ainsi planer aucun doute sur les intentions des autorités algériennes de prendre le contrôle total du premier opérateur téléphonique à investissement privé dans le pays. Vraisemblablement, l’entrée en scène du groupe russe VimpelCom ne les a pas ébranlés, outre mesure, une fois l’effet de surprise passé. “Nous ne reconnaissons qu’un seul interlocuteur, Orascom Télécom holding”, a réaffirmé l’hôte de l’Assemblée nationale.

Quelques jours auparavant, le ministre de la Poste et des Technologies de l’ianformation et de la communication, Moussa Benhamadi, a expliqué que l’Algérie ne devait négocier la cession de Djezzy qu’avec OTH, en sa qualité de l’unique propriétaire de la licence GSM en Algérie. Ahmed Ouyahia a déclaré que l’on spécule énormément, ces derniers temps, sur la valeur de Djezzy. Pour indication, le patron du groupe russo-norvégien VimpelCom, Alexander Izosimov, a proposé de céder les actifs de Djezzy à l’État algérien pour la modique somme de 7,8 milliards de dollars. Un prix jugé complètement déraisonnable, du côté des autorités nationales. “Les chiffres balancés concernant la valeur de cette dernière ne nous intéressent point. Nous désignerons des experts internationaux pour nous donner une juste estimation de cet opérateur”, a confirmé, hier Ahmed Ouyahia.

Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a révélé, en effet, jeudi dernier, à l’issue de la séance de présentation de la déclaration de politique générale devant les membres de l’APN, que des appels d’offres sont lancés pour sélectionner une banque d’investissement qui procédera à l’évaluation du groupe. Son collègue de la Communication a précisé que le bureau d’évaluation, qui sera connu certainement en janvier 2011, aura besoin d’au moins cinq mois pour finaliser son expertise. “L’opérateur égyptien est un opérateur télécom qui a des actifs, un portefeuille clients, un management, un réseau et un savoir-faire. Ce qui nécessitera beaucoup de temps pour l’évaluation”, a-t-il ajouté, affirmant que la transaction aura lieu, probablement, à la fin de l’année prochaine.

Quoi qu’il en soit, le Premier ministre a insinué clairement que le propriétaire principal de Djezzy n’échappera guère à la volonté de l’État de lui faire payer les erreurs qu’il aurait commises surtout dans son appréciation de l’environnement économique, politique et juridique du pays. Selon Ahmed Ouyahia, Orascom Télécom Algérie doit payer 17 milliards de dinars de redressement fiscal pour l’année 2008-2009. Il a soutenu que le recours, introduit par le groupe égyptien, ne donnera certainement rien puisque la somme arrêtée par les services des impôts a été vérifiée plusieurs fois.

Il a indiqué, en outre, qu’OTA détient des dettes auprès de l’Autorité de régulation et est sommée d’honorer les salaires impayés des employés de Lacom (entreprise de téléphonie fixe), après sa liquidation. OTA est tenue, aussi, de répondre, selon le Premier ministre, devant la justice des accusations portées, à son encontre, par la Banque d’Algérie, pour fraude dans les transferts de fonds en devises vers l’étranger.

Source : Journal Liberté du 01/11/2010

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