mardi 2 novembre 2010

Le Libyen « Réseau vert » acquiert 60% du capital la Société de télécom du Tchad


Le « réseau vert » libyen acquiert 60% du capital de la Société de télécommunications du Tchad. Aux termes d’un accord signé à Ndjamena le 1er novembre dernier, « Réseau vert » s'engage à investir entre 50 et 100 milliards de FCFA (entre 76,2 et 152,3 millions d'euros) pour le développement de Sotel-Tchad. L'Etat tchadien demeurera propriétaire du restant des actions de ce groupe, avec l'option d’en céder 6,5% aux salariés.

L’opérateur libyen de télécommunications Réseau vert acquerra pour 90 millions de dollars (64,7 millions d'euros) 60% du capital du groupe tchadien Sotel-Tchad (téléphonie et Internet). Cette acquisition aura lieu en vertu d’un accord signé par les deux parties le 1er novembre dernier à N'Djamena, en présence du président tchadien, Idriss Deby, et du guide libyen, Mouammar al Kadhafi, qui se trouvait dans la capitale tchadienne pour participer à une réunion de la Commission du bassin du Lac Tchad. L’apport financier de Réseau vert, actif aussi bien dans la téléphonie fixe et mobile que dans l'Internet, permettra d’atteindre l’objectif de 1,8 million d'abonnés au GSM et de 20.000 lignes de téléphonie fixe, dont 15.000 en ADSL. Il permettra également la construction d'un nouveau siège social pour Sotel-Tchad. Un communiqué du ministère tchadien des Télécommunications a souligné qu’aux termes de l’accord, « l'acquéreur s'engage à investir entre 50 et 100 milliards de FCFA (entre 76,2 et 152,3 millions d'euros) pour le développement de la société ». Il a ajouté que l'Etat demeurera propriétaire du restant des actions du groupe, avec l'option d’en céder 6,5% aux salariés.

Des ambitions panafricaines

Selon une source interne citée par le site African Manager, Réseau vert, filiale du Portefeuille Libye-Afrique pour l'investissement, compte plus de cinq millions d'abonnés dans ces huit autres pays d’Afrique (Ouganda, Rwanda, Soudan, Côte-d'Ivoire, Zambie, Sierra Leone, Togo et Niger). Son ambition, à travers ce genre d’acquisition, est de former un réseau de télécommunication panafricain qui s'étendrait de l'océan Atlantique à l'océan Indien. En multipliant les investissements au Tchad, Tripoli tente de consolider ses relations à son voisin du Sud, avec lequel elle a eu plusieurs confrontations militaires dans les années 80, lorsqu’elle œuvrait à étendre sa souveraineté sur la bande frontalière d’Aouzou. En 1994, quatre années après l’installation au pouvoir du président actuel, d’Idriss Deby, la Libye a évacué cette bande, abandonnant toute revendication territoriale sur elle. Depuis, elle tente, au niveau politique, de jouer le rôle d’intermédiaire entre la Présidence tchadienne et les rebellions armées qui s’opposent à lui, d’un côté, et entre le Tchad et son voisin oriental, le Soudan, de l’autre. Au niveau économique, sa présence n’est pas négligeable sur le territoire tchadien, où la Libya Arab Africa Investment Company (LAAICO) a opéré plusieurs investissements, notamment hôteliers.

Source : Maghreb Emergent au 02/11/2010

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