dimanche 31 octobre 2010

Algérie - Djezzy sera "algérienne", affirme Ahmed Ouyahia


La réponse du premier ministre algérien aux députés suite à sa déclaration de politique générale a été l’occasion de préciser la démarche officielle dans l’exercice du droit de préemption sur Djezzy, détenue par la filiale algérienne du groupe OTH, passé récemment sous contrôle du russe Vimpelcom. Le gouvernement ira au bout de l’opération de rachat. Et il ne prête pas attention aux 7,8 milliards de dollars demandés par les propriétaires, anciens et nouveaux de Djezzy.

Le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia a réaffirmé dimanche devant les députés que l’Etat algérien est plus que jamais décidé à faire prévaloir son droit de préemption sur le second opérateur de téléphonie mobile en Algérie, OTA. Tout en affirmant que l'Etat algérien ‘ "acquerra définitivement cette société", il a cependant prévenu qu’il (l’Etat algérien) "ne traite qu'avec la partie cosignataire du contrat, à savoir Orascom Telecom Holding (OTH) et nulle autre partie". Il vient, ainsi de mettre un terme aux supputations sur d’éventuels négociations avec le repreneur d’OTH, le groupe russo-norvégien Vimplecom, dont le président a avancé un chiffre de plus de 7,8 milliards de dollars pour la cession d’OTA à l’état algérien. "Les chiffres balancés concernant la valeur de cette société ne nous intéressent point", a ainsi relevé M.Ouyahia qui a annoncé que "les experts qui seront prochainement désignés seront chargés de définir la valeur de la société". "Si les deux parties ne parviennent à aucun accord, une tierce partie pourrait alors intervenir pour définir cette valeur, conformément aux normes internationales en vigueur". Pour Ouyahia, l’acquisition par l'Algérie de la société "Djezzy" doit satisfaire à quatre conditions.


Quatre conditions


Le groupe Orascom Telecom Holding (OTH) doit d’abord assainir sa situation fiscale vis-à-vis de l'Etat algérien "pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards DA". La deuxième condition est le règlement par la société Djezzy de sa dette contractée auprès d'autres parties en Algérie dont l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute "Lacom", dont les salaires n'ont pas encore été versés. La troisième condition est que Djezzy se doit d'appliquer la décision souveraine de la justice concernant la plainte déposée par la Banque d'Algérie pour fraude dans le transfert et la législation des changes pour 190 millions de dollars. Le quatrième préalable, est que Djezzy doit payer 20% de la plus value à l’Algérie au moment de la vente, conformément à la législation algérienne. M.Ouyahia poursuit que "dans l'attente de l'acquisition par l'Algérie de la société Djezzy, les intérêts économiques du pays demeurent préservés, le propriétaire de la société étant interdit depuis deux ans d'effectuer des transferts, car n'ayant pas assaini sa situation vis-à-vis des impôts et en raison des accusations portées contre lui pour violation de la législation des changes". L’intervention du Premier ministre devant les députés sur le dossier Djezzy confirme aux moins deux choses : d’abord l’Algérie ne veut négocier le rachat d’OTA qu’avec OTH, et non pas le groupe Vimplecom, ensuite que ce dossier est loin de trouver un épilogue au moins avant la fin de l’année.

Source : Maghreb Emergent au 31/10/2010

Aucun commentaire: