jeudi 4 novembre 2010

Djezzy - Sawiris a parlé à Ouyahia et dit refuser ses quatre conditions

Naguib Sawiris, patron d’Orascom Telecom Holding (OTH) affirme avoir parlé au téléphone avec le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Il a indiqué, dans un refus implicite, que les quatre conditions fixées par ce dernier ne l’engageaient pas. Pour lui, le litige sur Djezzy ne remettra pas en cause la fusion d’OTH avec VimpelCom. Contrairement aux actionnaires norvégiens qui doutent, un responsable russe de VimpleCom affirme que la fusion aura lieu même sans Djezzy.

Le patron d'Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris a déclaré à la chaine Al Arabiya que la position de l'Algérie au sujet de la fusion entre Weather Investments et le russo-norvégien VimpelCom ne la fera pas échouer. Il a fait valoir que la fusion entre les deux entreprises n'est pas encore effective et n'aura lieu qu'en février prochain. Naguib Sawiris a révélé avoir parlé avoir discuté, mardi, au téléphone, avec le premier ministre algérien Ahmed Ouyahia. Le patron d'Orascom Telecom a indiqué avoir expliqué au premier ministre algérien la situation difficile traversée par son entreprise depuis le début de la "crise algérienne" et qu'il attendait qu'une date soit fixée par le début des négociations avec le gouvernement algérien. Naguib Sawiris a déclaré que les quatre conditions fixées par Ahmed Ouyahia préalablement à l'achat de Djezzy ne l'engageaient pas. Les quatre conditions fixées par le premier ministre algérien sont l'assainissement de la la situation fiscale d'OTH vis-à-vis de l'Etat algérien "pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards DA", le règlement par Djezzy de sa dette contractée auprès d'autres parties en Algérie dont l'Autorité de régulation de la Poste et des télécommunications (ARPT) et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute "Lacom", dont les salaires n'ont pas encore été versés. La troisième condition est que Djezzy se doit d'appliquer la décision souveraine de la justice concernant la plainte déposée par la Banque d'Algérie pour fraude dans le transfert et la législation des changes pour 190 millions de dollars. Le quatrième préalable, est que Djezzy doit payer 20% de la plus value à l’Algérie au moment de la vente, conformément à la législation algérienne.

Doute norvégien, certitude russe

La volonté du gouvernement algérien de nationaliser Djezzy, la filiale la plus rentable d’OTH, a fait douter de la possibilité d’une réalisation de la fusion. Jon Fredrik Baksaas, Directeur Général de Telenor, compagnie norvégienne qui détient 36% de VimpleCom a estimé que l’absence de Djezzy du lot apporté Orascom Telecom pourrait entrainer, à défaut d’une reconsidération de la fusion, une réévaluation du montant de la transaction qui est de 6,6 milliards de dollars. Le président de Telenor, Ole Bjorn Sjulstad a accentué les doutes en annonçant qu’un réexamen complet du projet de fusion. « Nous allons faire un examen complet sur la totalité des investissements au moment opportun. L’Algérie en est juste une partie ». Hier, le directeur des relations avec les investisseurs de VimpleCom, Alexey Subbotin, s’est dit « optimiste » sur la capacité d’OTH de résoudre son litige avec le gouvernement algérien. « Le conseil d’administration de VimpelCom et de Weather Investment vont se réunir à la fin du mois pour finaliser l’accord de fusion même si OTA (Djezzy) ne recevait pas l’accord du gouvernement algérien pour être incluse dans l’accord, a-t-il indiqué. "L'opération ne concerne pas seulement l’Algérie. Nous avons une approche beaucoup plus pratique, d’autres actifs de Weather Investments sont attractifs pour nous » a déclaré Subbotin qui a refusé de répondre à la question de savoir si VimpelCom était impliqué dans les négociations pour résoudre le différend entre le gouvernement algérien et Orascom Telecom. Pour rappel, le gouvernement algérien a très officiellement signifié qu’il ne discutera qu’avec Orascom Telecom Holding et qu’il ne considérait pas le russo-norvégien VimpleCom comme partie prenante des négociations.

Source : Maghreb Emergent au 04/11/2010

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