dimanche 14 novembre 2010

Affaire Djezzy : Alger fait peu de cas des menaces de Sawiris


Le gouvernement algérien se veut imperturbable dans le dossier de rachat de Djezzy. « Notre position n'a pas changé et restera inchangée », a déclaré dimanche 14 novembre 2010, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, en marge d'une session du parlement consacrée au vote du projet de loi des Finances 2011.


La recentre sortie médiatique de l’homme d’affaires égyptien Naguib Sawiris «n’engage» que lui, selon les propos de Moussa Benhamadi. « Ce que (Naguib Sawiris) a dit avait pour objectif de rassurer les actionnaires. Chacun est libre de faire des déclarations mais doit également assumer ses responsabilités », a-t-il renchérit, en rappelant que le groupe Orascom s’est montré disponible à vendre Djezzy à l'Etat algérien. « Djezzy s'est engagée à vendre et nous attendons sa réévaluation pour entamer les négociations et en cas de litige une tierce partie sera appelée pour arbitrer », a-t-il ajouté.

Dans une lettre envoyée début novembre à Ahmed Ouyahia, Premier ministre algérien, Naguib Sawiris, patron d'Orascom Telecom, dénonçait des pressions exercées par le gouvernement algérien sur sa filiale locale, en affirmant qu'il pourrait ne pas avoir d'autre choix que d'avoir recours à un arbitrage international. « Nous devons épuiser toutes les possibilités à l’amiable (…) Si nous obtenons une réponse négative ou nous ne recevons pas une réponse, nous déciderons d'aller à l'arbitrage», a réaffirmé Sawiris, mardi 9 novembre lors d’une conférence de presse organisée à Dubaï. Pour le patron d'Orascom « l'arbitrage est le dernier recours. »

Sawiris a, en outre, assené que l’Algérie ne pourra pas revoir à la baisse le prix de vente de Djezzy. « Cela ne va pas se produire », a-t-il soutenu lors de la même conférence de presse. Il accusait le gouvernement algérien d’avoir déjouer son plan, celui de la vente pour 7,8 milliards de dollars de plusieurs actifs africains d’Orascom pour MTN Ltd, le pus gros opérateur de téléphonie mobile de l'Afrique. L’option MTN ayant capoté, Sawiris s’est donc retourné vers un autre partenaire.

Le 4 novembre, Vimpelcom , le géant russe des télécoms , Orascom et la société mère Weather Investments, ont annoncé avoir convenu de fusionner la plupart de leurs actifs dans une transaction évaluée à environ 6,5 milliards. Sawiris reste confiant que les pourparlers avec l'Algérie n'auront pas d'incidence sur la fusion potentielle, dont il a donné un «50-50» les chances de succès. Aujourd'hui, Sawiris continue de réclamer un prix équitable, vraisemblablement 7,8 milliards de dollars, pour la vente de Djezzy.

Oui, sauf que les Algériens ne l’entendent pas de cette oreille. Dimanche 31 octobre, devant les députés, le premier ministre algérien a posé quatre conditions pour épurer le conflit entre les autorités algériennes et les responsables de Djezzy : le groupe OTH doit, d'abord, assainir sa situation fiscale vis-à-vis de l'Etat algérien « pour lequel il est redevable de la somme de 17 milliards de DA », le règlement de sa dette contractée auprès d'autres parties en Algérie, dont l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications et le règlement de la situation des travailleurs de la société de téléphonie fixe dissoute Lacom, dont les salaires n'ont pas encore été versés, ainsi que le paiement de ses dettes envers les autres opérateurs de télécommunications. En dehors de cet arrangement, point de salut.

Le gouvernement algérien a lancé lundi 11 octobre un appel d'offres international restreint auprès des banques d'affaires et des sociétés d'expertise afin d'être accompagner dans le futur rachat de la filiale algérienne d'Orascom Telecom. L’ouverture des plis devrait intervenir avant la fin du moins en cours.

Source: Dernières Nouvelles d'Algérie au 14/11/2010

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