jeudi 11 novembre 2010

DÉBAT SUR LE FUTUR D’INTERNET : La mort du Web


arce que les mobinautes (les internautes qui utilisent des appareils mobiles) seront plus nombreux que les internautes, le web (le world wide web) risque de connaître des changements, voire de disparaître et laisser place à une autre manière d’utilisation d’internet : les applications.

Sur le web, le sujet fait beaucoup de bruit depuis des semaines, un débat principalement déclenché en septembre par un puissant journaliste de la Toile, Chris Anderson (Matrix n’est pas loin), le rédacteur en chef du magazine qui fait la pluie et le beau temps dans le e-business, Wired. Dans un article intitulé “Le web est mort, longue vie à Internet”, Chris Anderson explique que la part de marché du web est en passe d’être dépassée par les applications.

C’est quoi le web d’abord ? Beaucoup confondent web et internet. Le web fait partie d’internet. Internet, c’est le réseau qui permet à des ordinateurs de communiquer dans le monde entier via des protocoles. Le web, c’est tout simplement une façon de se connecter à ce réseau en utilisant des adresses sous un protocole spécifique, le protocole “http”. Les applications internet sont devenues de plus en plus populaires, grâce à internet mobile, Smartphones (Iphone, Google phone… ) et Facebook. Sur un support mobile, l’internaute est plus enclin à utiliser des applications plutôt qu’une page web classique ou un moteur de recherche. Les applications, très nombreuses et diverses, permettent des utilisations ciblées. On veut des news, on installe une application qui récolte pour nous les informations et nous les présentes sous la forme la plus lisible qui soit. On veut voyager, on installe une application qui cherche sur internet toutes les offres et agences et nous présente le tout sous forme de “meilleures offres” ou “comparatif”. On utilise beaucoup les réseaux sociaux et les e-mails, il y a aussi une application qui permet de gérer toutes sa vie numérique avec de simples clics.

C’est la firme à la pomme Apple qui a popularisé l’utilisation des applications, grâce au succès de son téléphone portable iPhone. Sur ces petits écrans, naviguer sur le web avec des moteurs de recherche et des pages qui défilent, en essayant à chaque fois de zoomer puis de dézoomer pour voir l’ensemble et le détail, s’avère fastidieux, le génie d’Apple, c’est d’avoir rapidement compris cela en optant pour l’utilisation simplifiée, des mini-programmes téléchargeables qui font pour vous le travail de recherche et de sélection. Facebook a aussi révolutionné l’application en y ajoutant la dimension collaborative. Plus il y a de personnes qui gèrent une application, plus elle devient efficace et puissante. Les Smartphones n’ont plus qu’à la cueillir et l’intégrer pour qu’elle deviennent mobile dans les mains des utilisateurs.

Selon Anderson, les premiers utilisateurs d’internet via le web et le protocole http sont aujourd’hui des privilégiés puisqu’ils ont vu le squelette de la bête, qui, d’innovation en innovation, deviendra de plus en plus caché, et qui dit caché, dit contrôlé.

C’est-à-dire qu’un internaute du futur aura du mal à se faire entendre sans passer par ceux qui possèdent les applications.

Pour l’instant, internet appartient encore à l’internaute ; il peut avec son site, une vidéo, un réseau faire bouger les choses, innover, dénoncer, découvrir, gagner de l’argent, mais le système des applications est nettement plus fermé. L’utilisation d’internet via les applications est simplifiée et le travail mâché a un prix, pas seulement celui d’avoir le droit de l’utiliser (les applications sont souvent payantes), mais celui de la confiance, par une forme de paraisse, facilité ou pour un gain de temps, les utilisateurs d’application, et ils sont nombreux (plus de 5 milliards de téléchargements sur la plateforme d’Apple Appstore et 1,5 milliard sur celle de Google Android Market), limitent volontairement leur propre accès à internet.

Depuis le début, sur sa plateforme, Apple se donne le droit d’accepter et de rejeter des applications comme beau lui semble, Facebook fait de même et tous ceux qui font les applications qui marchent, les possèdent et les contrôlent. C’est l’émergence de l’internet propriétaire et fermé, un paradoxe.

Source : Journal Liberté du 11/11/2010

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