mercredi 6 octobre 2010

Les très juteuses affaires de Sawiris : Pour l’Algérie, Vimpelcom prêt à céder Djezzy pour 7,8 milliards de dollars


Le patron du géant russo-norvégien Vimpelcom, Alexander Izosimov, a offert mercredi à Alger de céder le fleuron de la téléphonie mobile en Algérie, Djezzy, à « un prix équitable » d'environ 8 milliards de dollars. «Nous sommes tout à fait ouverts à cela (une vente) si l'acquisition se fait à un prix normal, si cela se fait pour un prix équitable », a-t-il déclaré en marge des entretiens d'hommes d'affaires russes avec les Algériens dans le cadre du forum russo-algérien organisé à l'occasion de la visite d'une journée du président russe Dmitri Medvedev à Alger.


Le prix équitable, a-t-il dit, « se situe quelque part aux alentours de 8 milliards de dollars ». « C'est 7,8 milliards de dollars », précisément, a-t-il ajouté. Lundi Vimpelcom avait annoncé l'achat de 100% de l'italien Wind et 51% de l'égyptien Orascom au milliardaire égyptien Naguib Sawiris afin de créer le 5e groupe mondial des opérateurs de mobiles. Orascom détient l'opérateur algérien Djezzy que le gouvernement algérien veut nationaliser.

« Si le gouvernement insiste, nous serons naturellement prêt à considérer la vente de cet actif au gouvernement », avait-il dans un premier temps déclaré aux journalistes qui accompagnent le président Medvedev. « Il est difficile de faire des prévisions. Pour nous il est important que les relations entre la compagnie et le gouvernement (algérien) se normalisent », avait ajouté le magnat des télécoms.

Djezzy, premier opérateur mobile en Algérie avec 15 millions d'abonnés, est au centre de difficiles discussions avec le gouvernement algérien, qui s'est opposé à sa vente récente au sud-africain MTN et s'est dit prêt à racheter cette filiale. OTH avait annoncé en juin la fin des négociations avec MTN. Depuis l'adoption de la loi de Finances complémentaire de 2009, l'Etat algérien a un droit de préemption quand il s'agit de cession de participations par une société étrangère opérant en Algérie. L'entreprise a eu deux rappels d'impayés au fisc: 600 millions de dollars en juillet 2009 avril et 230 millions de dollars en septembre 2010. Le président de Djezzy, Thamer El Mahdi, a été convoqué la semaine dernière par la police algérienne dans le cadre d'une enquête sur des allégations d'infraction à la législation sur les changes après une plainte déposée par la Banque d’Algérie.

L’arrivée du groupe égyptien Orascom en Algérie en 1999– sa filiale de téléphonie OTH a été crée en 1997 – a été rendue possible grâce à l'entregent de Mohamed Shorafa, un homme d’affaires émirati qui avait la particularité d’avoir connu le président Bouteflika a l’époque ou celui-ci était pris en charge, au milieu des années 1980, par l’émir d’Abou Dhabi, le cheikh Zayed Ibn Sultan. Renvoyant l’ascenseur pour son bienfaiteur, le président a pesé de son poids pour que Shorafa, agissant pour le compte du Group Orascom, puisse obtenir la première licence privée de téléphonie mobile. Shorafa reparti aux Emirats avec un beau pactole, Sawiriss a pu ainsi développer et faire prospérer Djezzy avec le concours des autorités algériennes au point de venir leader dans son secteur. Dix après son irruption sur le marché algérien le milliardaire égyptienne aurait réussi deux supers coups, en se faisant toujours aider par l’argent du contribuable algerien : la revente deux cimenteries au groupe Lafarge en empochant une plus value de 2 milliards de dollars et maintenant la vente de Djezzy au groupe russe qui pourrait à son tour la céder au gouvernement algérien pour pas moins de 7 milliards de dollars.

Source : Dernières Nouvelles d'Algérie au 06/10/2010

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