lundi 11 octobre 2010

Appel d’offres dans le dossier Djezzy : « Un aveu d’impuissance du gouvernement », selon un expert


Le ministère des Finances, a lancé lundi 11 octobre un appel d’offres international restreint pour le recrutement d’une banque d’affaires ou d’un cabinet d’expertise pour l’accompagner dans le processus de rachat de Djezzy. Cette offre s’adresse exclusivement aux banques et cabinets étrangers. Les cabinets nationaux sont donc exclus de ce marché.

Pour un expert en fusions-acquisitions interrogé par TSA, ce nouveau rebondissement dans le dossier constitue un aveu de faiblesse de la part du gouvernement algérien. Selon lui, les Algériens « se sont rendus compte qu’ils ne maitrisaient pas le dossier. Avec les Russes, ils ont compris que le dossier était devenu sérieux et complexe. Avec Sawiris, il était plus politique et l’Algérie était en position de force. Aujourd’hui, les Russes maitrisent très bien le dossier et semblent déterminés dans leur démarche. Ils ont même clairement menacé de recourir à la justice internationale contre l’Etat algérien», explique-t-il.

Que va faire la banque ou le cabinet d’expertise une fois recruté le 24 novembre prochain ? « Le partenaire choisi va d’abord faire une « due diligence » (ndlr : une évaluation financière et comptable) de Djezzy. Il va ensuite accompagner le gouvernement dans la recherche d’un partenaire et surtout le conseiller sur la marche à suivre avec les Russes », ajoute l’expert. « Toutes les possibilités restent ouvertes, y compris un maintien des Russes avec une participation de 49% », précise-t-il.

En attendant l’aboutissement du dossier, le gouvernement devrait se montrer très prudent, en évitant tout ce qui pourrait être considéré comme un acharnement contre Djezzy. C’est en partie ce qui explique le silence actuel des autorités. « Ce travail aurait dû être fait il y a plusieurs mois », regrette l’expert. Mais le gouvernement algérien a perdu beaucoup de temps, en confiant un travail d’audit au cabinet local Hadj Ali avant de suspendre la démarche sans aucune explication.

Le gouvernement n’a pas non plus réagi à temps aux annonces de négociations entre les Russes et Naguib Sawiris. « L’Algérie aurait pu gérer ce dossier d’une manière plus efficace. L’économie est mondialisée et le gouvernement algérien ne peut pas empêcher des fusions de la taille de celle entre Weather et Vimpelcom. Mais il existe un cadre légal permettant à un Etat de sauvegarder ses intérêts et d’imposer ses règles », explique l’expert. Ce dernier regrette que « des compétences algériennes ou d’origine algérienne qui travaillent dans les plus grandes bourses du monde n’ont jamais été sollicitées pour conseiller le gouvernement dans ce dossier ».

Source : Tout Sur l'Algérie au 11/10/2010

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