jeudi 14 octobre 2010

Tunisie : La Tunisie ne s’opposerait pas à l’entrée de Vimpelcom dans le capital de Tunisiana


Le ministère des Technologies de la communication n’a jamais dit qu’il s’opposait à l’entrée du russe Vimpelcom dans le capital de Tunisiana. C’est le ministre Mohamed Naceur Ammar lui-même qui s’en est expliqué, jeudi, en réponse aux questions des journalistes, lors d’une conférence de presse consacrée au rapport de la Cnuced sur « l’économie de l’information 2010 ».

Tout ce dont il a été question portait sur une missive adressée à Tunisiana lui rappelant les termes de la licence qui lui avait été accordée et précisant que tout changement dans le capital de l’actionnariat de référence doit faire l’objet de l’approbation préalable du ministère des Technologies des communications. Pour tout le reste, le ministre a opposé un démenti qui vise les informations rapportés par des journaux algériens selon lesquelles « il aurait demandé à Qatar Telecom d’exercer son droit de préemption et de racheter les 50% détenus par Orascom Telecom dans Tunisiana ».

En réponse à une autre question relative à l’intention d’octroyer une 3èmelicence 3G dans la foulée de celles détenues par Tunisie Telecom et Orange Tunisie, le ministre, tout en soulignant que la question n’est pas d’actualité et qu’il est prématuré d’évoquer l’octroi d’une 3ème licence 3G en Tunisie, a indiqué que semblable initiative s’effectuera dans le cadre de la libéralisation du secteur. « Nous observons le marché ; la libéralisation progresse », a encore dit le ministre qui a mis en avant trois objectifs essentiels à atteindre à cette fin, à savoir, l’instauration d’une saine concurrence, l’amélioration de la qualité et la maitrise des prix.

Dans une déclaration liminaire, Mohamed Naceur Ammar avait indiqué que le secteur des communications en Tunisie contribue à hauteur du tiers à la croissance de l’économie du pays et emploie 86 000 personnes.
Au demeurant et s’agissant de la densité téléphonique du pays, elle s’élève à 116% pour le fixe et le cellulaire contre 15% en 2001, alors que l’on compte 11 millions d’abonnés au réseau téléphonique en Tunisie contre 375 000 en 2001.
Présentant à son tour le Rapport 2010 sur l’économie de l’information élaboré par la Cnuced sur le thème « TIC, Entreprises et réduction de la pauvreté », le Tunisien Mongi Hamdi a indiqué que la Tunisie occupe la 5èmeposition en termes d’abonnement au mobile par habitant en Afrique et au Moyen-Orient avec un taux de 95.0%, devancée par les Emirats arabes unis (232.1), Qatar avec 175.4, l’Arabie Saoudite avec 174.4 et la Jordanie (95.2).

Pour le haut débit fixe, la Tunisie se prévaut de 4 abonnements pour 100 habitants se plaçant ainsi en 6ème position après les Emirats (15), Qatar, l’ile Maurice, l’Arabie Saoudite et le Liban.

Il émerge d’autres statistiques de la Cnuced que qu’un Tunisien sur 3 utilise Internet avec un taux de 34.1%, soit la 3ème position dans le classement établi à ce titre à la tête duquel se trouvent les Emirats avec 82.2% et loin derrière, l’Arabie Saoudite avec 38.1%.

Enfin, concernant le coût mensuel de l’utilisation du portable, la Tunisie arrive à la 16ème position avec 45 dollars alors que la tête du classement est occupée par le Bangladesh, l’Inde et le Pakistan avec moins de 10 dollars, sachant qu’au Brésil, ce coût est de 250 dollars environ.

Ce qui attend les gouvernements !

Le rapport de la Cnuced, passant en revue les défis que doivent relever les gouvernements pour faire mieux bénéficier pauvres des TIC dans les entreprises, recommande d’élargir la couverture du signal mobile à de nouvelles zones, rendre les services abordables , à l’instar des pays de l’Asie du sud, de mettre l’accent sur l’adoption des TIC pour les activités économiques les moins sophistiquées, y compris pour les entreprises de subsistances.

La Cnuced recommande aussi que les interventions doivent répondre à demande, les besoins des entreprises différant selon la taille, le secteur, les endroits et les qualifications.

Trois autres recommandations sont enfin faites par la Cnuced :
-Octroyer un rôle plus grand au portable dans les mesures prises
- la collaboration avec les partenaires pour le développement, secteur privé, société civile
-Et inscrire les TIC dans les stratégies de réduction de la pauvreté et des plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD)

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