mercredi 6 octobre 2010

Le patron de VimpelCom dans les bottes de Sawiris : 7,8 milliards $ pour Djezzy

Alexander Izosimov, patron de l'opérateur russo-norvégien VimpleCom, endosse l’estimation de Naguib Sawiris pour Djezzy : 7.8 milliards de dollars. Un prix déjà qualifié d’exorbitant pas Alger. L’entrée en scène de l’opérateur russe dont le patron accompagne le président Medvedev risque d’être un facteur de complication dans un dossier déjà complexe.

8 milliards de dollars. C’est le « prix équitable » proposé par le patron de l’opérateur russo-norvégien Vimpelcom, Alexander Izosimov, pour la cession de Djezzy. "Nous sommes tout à fait ouverts à cela (une vente) si l'acquisition se fait à un prix normal, si cela se fait pour un prix équitable", a-t-il déclaré en marge des entretiens d'hommes d'affaires russes avec les Algériens dans le cadre du forum russo-algérien organisé à l'occasion de la visite d'une journée du président russe Dmitri Medvedev à Alger. Le prix équitable, a-t-il dit, "se situe quelque part aux alentours de 8 milliards de dollars". "C'est 7,8 milliards de dollars", précisément, a-t-il ajouté. C’est exactement le prix avancé par Naguib Sawiris comme étant l’offre de MTN pour le rachat de Djezzy. "Si le gouvernement insiste, nous serons naturellement prêt à considérer la vente de cet actif au gouvernement", avait-il dans un premier temps déclaré aux journalistes qui accompagnent le président Medvedev. "Il est difficile de faire des prévisions. Pour nous il est important que les relations entre la compagnie et le gouvernement algérien se normalisent", avait ajouté le magnat des télécoms. Le prix avancé par le patron de VimpleCom a été déjà jugé, de manière officieuse, d’exorbitant par les responsables algériens. Des sources gouvernementales qui ont requis l’anonymat ont estimé la valeur de Djezzy entre 2 et 3 milliards de dollars. L’écart entre les estimations auguraient clairement que le recours à un arbitrage international était inéluctable. En endossant le chiffre de Sawiris, le patron de VimpelCom hérite de fait du contentieux qui existait entre le gouvernement algérien et l’opérateur égyptien. Le gouvernement algérien a déjà fait savoir, hier, que la transaction effectuée entre Orascom Telecom et VimpelCom ne modifiait pas le statut de Djezzy en tant qu’entreprise de droit algérien.


Plus facile pour BP que pour Orascom


L’Algérie a également fait savoir qu’elle ne renonçait pas à exercer son droit de préemption. Le chiffre avancé par le patron de VimpelCom pourrait être rédhibitoire. Des analystes considèrent que M.Medvedev pourrait évoquer le sujet avec le président Bouteflika, mais qu’il est improbable qu’Alger transige. Le gouvernement algérien, estime un expert, aurait du mal à expliquer pourquoi il a refusé une transaction avec MTN s’il l’accepte aujourd’hui avec l’opérateur russe. L’entrée en lice du russe ne risque pas de favoriser une solution comme l’affirmait Naguib Sawiris dans une conférence de presse mardi. « L’entrée en lice du russe n’est qu’un élément de complication supplémentaire » estime-t-on et l’on souligne que Medvedev ne va pas mettre en péril les relations algéro-russes uniquement pour VimpleCom. Les mêmes analystes pronostiquent une issue plus facile à la cession des actifs de BP en Algérie à sa co-entreprise russe TNK-BP.

Source : Maghreb Emergent au 06/10/2010

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