lundi 11 octobre 2010

Le dossier prend les allures d'une affaire de souveraineté nationale : Les Algériens lancent un appel d'offre international pour le rachat de Djezzy


Le gouvernement algérien n’est pas prêt de lâcher Dezzy. Le ministère algérien des Finances a lancé lundi 11 octobre un appel d'offres international restreint auprès des banques d'affaires et des sociétés d'expertise afin d'être accompagner dans le futur rachat de la filiale algérienne d'Orascom Telecom.

L’appel d’offre, publié sur un encart publicitaire par le journal gouvernemental El Moudjahid, s’adresse «aux banques d’affaire et cabinets d’expertise internationaux spécialisées, seuls ou constitué en groupement», conditionne le département des Finances. Les candidats intéressés peuvent retirer les cahiers des charges à compter de la publication de cet appel. La date de dépôt des offres est fixée pour le 24 octobre 2010. L’ouverture des plis aura lieu le même jour au ministère des Finances. Avec la publication de cet avis d’appel d’offre, le gouvernement algérien réaffirme donc sa volonté de reprendre Djezzy, filiale du groupe Orascom Telecom Holding, racheté par le groupe russo-norvegien Vimpelcom.

En visite à Alger le 6 octobre, Dmitri Medvedev, le président russe, accompagné de Alexandre Izosimov, patron de Vimpelcom, n'est pas parvenu à obtenir de l'Algérie un engagement ferme à soutenir l'acquisition par Vimpelcom de Djezzy. Le patron du géant russo-norvégien avait offert de céder le fleuron de la téléphonie mobile en Algérie pour «un prix équitable» d'environ 8 milliards de dollars. Une offre qui a ulcéré les Algériens. En off, le gouvernement dit ne pas reconnaître la transaction. Aujourd'hui, il le fait savoir par le biais de cet appel d'offre international.

L'opérateur de téléphonie mobile russe Vimpelcom avait conclu un accord avec Weather Investment sur le rachat de l'égyptien Orascom et de l'italien Wind pour 6,6 milliards de dollars. En prenant le contrôle d'Orascom, Vimpelcom a hérité du sulfureux dossier Djezzy. Alors que l’Algérie entend faire valoir son droit de préemption, Vimpelcom a brandi la menace de poursuites judiciaires dans le cas ou les autorités algériennes souhaitaient entreprendre un coup de force pour acquérir Djezzy, premier opérateur de téléphonie en Algérie avec quelque 14 millions de clients.

Tout porte à croire que, dans ce dossier, le gouvernement algérien est donc décidé d'aller au clash. Aussi bien contre le nouvel acquéreur, le groupe russo-norvégien que contre l'ancienne maison de Djezzy, le groupe Orascom, propriété de la famille égyptienne Sawiris.

La famille Sawiris a officiellement obtenu l'exploitation de la licence de téléphonie mobile, via sa filiale algérienne Djezzy, en juillet 2001. L'arrivée en Algérie du groupe Orascom, qui a créé sa filiale de téléphonie en 1997, a été rendue possible grâce à l'intervention d'un homme d'affaires émirati, Mohamed Al Shorafa lequel a pu arracher l'engagement du président algérien Abdelaziz Bouteflika de confier cette licence à la famille Sawiris. Depuis juillet 2001, Djezzy a pu ainsi bénéficier du soutien politique des autorités algériennes pour se développer jusqu'à devenir premier opérateur en Algérie.

Source : Dernères Nouvelles d'Algérie au 11/10/2010

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