mercredi 13 octobre 2010

DEPUIS L'ACQUISITION D'OTH PAR VIMPELCOM : Démissions en masse du personnel de Djezzy


De nombreux départs sont enregistrés chez l'opérateur de téléphonie mobile Orascom Télécom Algérie (OTA) depuis l'éclatement de l'affaire Djezzy. Craignant de revivre le même scénario qui s'est produit avec le groupe Khalifa et Tonic Emballage, les cadres et personnels de l'ex-filiale égyptienne tournent le dos à l'entreprise qui était considérée auparavant comme la plus attractive eu égard aux rémunérations qu'elle offrait.

C'est en effet l'incertitude qui règne notamment au sein de la direction générale sise à Dar El Beida à Alger et dans les différentes agences et espaces de vente de la compagnie. Selon des sources proches de la direction, ce sont les échos répercutés à travers la presse nationale qui sont à l'origine de ce nouveau sentiment d'insécurité et d'instabilité. «La presse nationale s'est acharnée sur Djezzy.

C'est un déchaînement sans précédent, particulièrement de la part de ceux qui continuent à bénéficier de placards publicitaires de l'opérateur. C'est incroyable», s'exclame de son côté un agent de la direction de recouvrement, sise à Dely Ibrahim.

Il affirme, toutefois, que malgré l'incertitude de leur devenir, les employés continuent de travailler à un rythme ordinaire en attendant les nouvelles directives qui devraient parvenir du nouveau propriétaire. Selon la même source, «il (le personnel) remplit son devoir certes, mais cela ne l'empêche pas de s'enquérir des nouvelles tendances».

Les informations qui parviennent de leurs responsables hiérarchiques sont très maigres et n'arrivent ni à les rassurer ni à satisfaire leur curiosité, ajoute-t-on. Pour les cadres de Djezzy «80% des informations nous parviennent par le biais des journaux. Nous sommes très mal-informés des suites de cette affaire enchevêtrée et des négociations».

Avec un capital humain de plus de 2900 employés et 13 millions d'abonnés, OTA est devenu le leader du marché national de la téléphonie mobile, en accaparant d'importantes parts de marché et en réalisant des profits importants, au moment où toutes les affaires de la maison mère Orascom Télécom Holding, dans les autres pays, étaient moribondes.

Les experts estiment pour leur part que le gouvernement algérien a très mal géré cette affaire depuis le départ et qu'il doit actuellement trouver une porte de sortie honorable afin de ne pas ternir son image de marque, ne pas perdre les investisseurs internationaux attirés par un marché algérien «encore vierge» et de façon à ne pas pénaliser les nombreux employés que compte la filiale désormais russo-norvégienne.

Des sources proches de la direction affirment, par ailleurs, que les déboires de l'entreprise ne datent pas du match de football ayant opposé les équipes nationales des deux pays. Ils remontent en vérité à la cession de la branche ciment d'Orascom construction au profit du groupe français Lafarge, à hauteur de plus de 80%.

En tout état de cause, un nombre important d'employés de Djezzy commencent à multiplier les démarches pour décrocher un nouveau poste de travail, même s'ils nourrissent au plus profond d'eux-mêmes l'espoir de poursuivre la même carrière au sein de la même entreprise.

Ils estiment que les nouveaux propriétaires vont opérer des changements à la tête de la société, suivant leur nouvelle stratégie. S'appuyant sur les critères de formation et de l'expérience acquise, d'autres considèrent par contre que la plupart des employés pourraient préserver leurs postes.


Source : Quotidien Le Temps d'Algérie au 13/10/2010


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