dimanche 10 octobre 2010

OTA-Djezzy n’a pas reçu de notification d’une amende de 193 millions $


Le groupe de Naguib Sawiris indique que sa filiale algérienne, Ota-Djezzy n’a pas reçu de notification officielle d’une amende de 193 millions de dollars qui lui aurait été infligée par la Banque d’Algérie (BA). Alger refuse d’accepter VimpleCom comme interlocuteur. La cause ? D’autres affaires de fisc et de transferts et de non déclaration seraient reprochées à OTA…

Orascom Telecom Holding (OTH) a annoncé, ce dimanche, que sa filiale "Orascom Telecom Algérie" n'a reçu aucune notification officielle d'une amende pour infraction à la législation des changes. OTH répondait à des demandes d'éclaircissements de la Bourse égyptienne au sujet des informations d'une amende de 193 millions de dollars qui aurait été infligée par la Banqeu centrale algérienne à OTA pour violation de la législation. Selon Orascom Telecom Holding, une telle amende ne peut se faire sans respect des procédures judiciaires et de l'existence d'un arrêt judiciaire avalisant l'application de l'amende. L'information sur une amende de 193 millions de dollars avait été rapportée par l'agence Reuters qui citait une source gouvernementale algérienne sans la nommer. Selon cette source, l'amende devait être notifiée dans les "prochains jours" et des poursuites judiciaires seront engagées par la Banque d'Algérie. La filiale algérienne d'Orascom Telecom, Djezzy, est au centre d'un contentieux entre le gouvernement algérien et le milliardaire égyptien Naguib Sawiris. Le gouvernement algérien qui s'était opposé à une vente de Djezzy au sud-africain MTN entend exercer son droit de préemption. Il ne reconnait qu'Orascom Telecom Holding comme interlocuteur malgré l'entrée en lice de l'opérateur russo-norvégien VimpelCom qui a pris plus de 51% des parts d'OTH.

Des problèmes « de fisc et de transferts illicites… »

Le patron de VimpelCom Alexander Izosimov, qui était à Alger au cours de la visite de Medvedev, a endossé le prix de 7,8 milliards de dollars fixé par Naguib Sawiris comme étant le prix offert par le sud-africain MTN pour l'achat de Djezzy. Un chiffre jugé astronomique à Alger. Le lendemain, Alexander Izosimov a menace le gouvernement algérien de poursuites judiciaires. Dans une déclaration au Financial Time, il a affirmé que si le gouvernement algérien fait "des mouvements ou extrait des actifs – nationalisations etc… - nous défendrons». Le patron de VimpleCom a estimé qu'une procédure judicaire serait une "catastrophe". Pour les spécialistes, l'écart considérable entre l'estimation faite par Sawiris et celle, officieuse, du gouvernement algérien est si grand que le recours à l'arbitrage parait une option très probable. Le Quotidien d’Oran cite, aujourd’hui, des sources « proches de la présidence » qui expliquent que Djezzy est « une affaire que les autorités ont inscrite dans la liste des affaires qui ont engendré des problèmes de fond, de fisc, de transferts illicites même en passant par la place Port Saïd, vu l'impossibilité de transférer par la banque». La même source lui reproche d’avoir tout produit à l’étranger de « la conception des messages publicitaires aux cartes de visites !» pour générer le maximum de transferts. La même source a soulevé une affaire pendante : l’absence de déclaration pour les ventes générées par le « flexy », un système de rechargement direct par téléphone. Pour cette source, ce sont ces affaires qui sont entrain de remonter qui poussent Sawiris « à vouloir en finir à tout prix avec Djezzy ».

Source : Maghreb Emergent au 10/10/2010

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