samedi 9 octobre 2010

Il a empoché près de 7 milliards de dollars : Comment Sawiris a pris l'Algérie à son propre piège


C'est le réveil du phénix. Après plus d'un an de bras de fer avec le gouvernement, Naguib Sawiris a finalement réussi à se sortir les pieds du tapis algérien. Et la tête haute par dessus le marché.

Il y a à peine deux mois, tout le monde donnait le milliardaire égyptien, première fortune d'Afrique selon le classement 2008 de Forbes, perdu. Sa filiale algérienne OTA, détentrice de la marque de téléphonie mobile Djezzy et première source de revenus de son groupe, était paralysée. L'Etat algérien réclamait 596 millions de dollars d'arriérés fiscaux, les transferts opérés par Djezzy vers l'étranger étaient bloqués. Alger refusait également d'avaliser la vente de l'opérateur au sud-africain MTN et menaçait d'exercer son droit de préemption sur la société.

Au même moment, Orascom Telecom avait d'autres problèmes. Le gouvernement italien avait également lancé un contrôle fiscal sur l'opérateur Wind, filiale italienne de l'Egyptien, et lui réclamait 60 millions d'euros. Du coup, avec un cours en chute constante depuis des mois, Sawiris trouvait de grandes difficultés à vendre ses actifs, pour faire face à son endettement (autour de 7 milliards de dollars en mai 2010).

Pour s'en sortir, Sawiris n'avait qu'une seule solution : trouver une porte de sortie d'Algérie. Devant le refus des Algériens de le laisser céder Djezzy à ses conditions, il a imaginé un autre scenario: la fusion de sa holding Weather Investments avec le russe Vimpelcom. Par cette opération, Vimpelcom, propriété d’un redoutable oligarque russe proche du Kremlin, devient actionnaire majoritaire d'OTA et c'est désormais lui qui entre en jeu en Algérie.

Non seulement Sawiris a réussi son retrait mais en plus il réalise une excellente opération. Dans la transaction, il devient actionnaire du cinquième opérateur mondial de téléphonie mobile, avec 4,8 milliards de dollars équivalent actions Vimpelcom, mais aussi 1,8 milliard en cash, soit près de 7 milliards de dollars en tout. Cerise sur le gâteau, il met les Algériens dans une situation embarrassante, désormais obligés de négocier directement avec les Russes, en meilleure position que lui pour obtenir des concessions d'Alger.

Source : Tout Sur l'Algérie au 09/10/2010

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