Mercredi 29 septembre, le patron de Djezzy avait été auditionné par la police algérienne
Ce nouveau tour de vis opéré par les autorités algériennes à l'encontre de la filiale de téléphonie mobile du groupe Orascom, propriété du milliardaire égyptien Naguib Sawiris, fait suite à la convocation, la semaine dernière devant la police, du PDG de Djezzy, Thamer El Mahdi. Mercredi 29 septembre, le patron de Djezzy avait été auditionné par la police algérienne pour répondre d'une affaire de malversations présumées dans la gestion de cette entreprise, premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie avec plus de 14 millions de clients. Ce n'est pas la première fois que cet opérateur, qui s'est installé en Algérie depuis juillet 2001 et qui a connu une ascension aussi fulgurante que suspecte, fait face à des déboires.
Un premier redressement fiscal de l'ordre 569,6 millions de dollars
En juillet 2009, le gouvernement algérien avait notifié à Djezzy un premier redressement fiscal de l'ordre 569,6 millions de dollars. L'opérateur avait annoncé avoir payé presque la totalité des arriérés d'impôts, mais il semble que la gestion de cette entreprise pose un vrai problème, du point de vue du gouvernement. Ce qui explique la notification de ce second redressement ainsi que la convocation devant la police de son PDG.
Un « prix juste» de 7,8 milliards de dollars.
Ce nouveau contentieux entre Djezzy et les autorités algériennes intervient alors que Vimpelcom qui a acquis Djezzy, via une transaction globale avec le groupe Orascom, a annoncé son intention de céder cette entreprise au gouvernement algérien. Dans une déclaration faite à la presse mercredi 6 octobre, le président de Vimpelcom a annoncé qu'il accepterait de céder Djezzy à l'État algérien, si celui-ci insistait, pour un «prix juste» de 7,8 milliards de dollars.
L'opérateur téléphonique reste de droit algérien.
Pour les autorités algériennes, ce deal passé entre Vimpelcom et Orascom, dans son chapitre concernant Djezzy, est tout simplement nul. Non seulement le gouvernement algérien fait valoir son droit de préemption sur cette transaction financière, mais il met surtout la pression sur les dirigeants de Djezzy en actionnant le volet fiscal et judiciaire. Le message est clair : rien ne saurait se faire sans le consentement d'Alger. Bien qu'Orascom ait revendu Djezzy aux Russes, l'opérateur téléphonique reste de droit algérien.
Sanctionner une seconde fois Djezzy
L'annonce de ce second redressement fiscal, dont DNA a révélé l'existence dés le 23 juin 2010, répond, sans doute, à un double objectif. D'abord sanctionner les dirigeants d'Orascom pour avoir blousé le gouvernement lors de la revente, en 2008, des deux cimenteries de Msila et de Mascara au groupe français Lafarge pour 8,8 milliards d'euros sans en avoir informé les autorités algériennes. Ensuite, sanctionner une seconde fois Djezzy pour avoir procédés à des micmacs dans la gestion de ce entreprise. En clair, les Algériens veulent se montrer, dans ce dossier, les maîtres du jeu.
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