mercredi 22 décembre 2010

SON ACCORD AVEC VIMPELCOM TOMBE À L’EAU : SAWIRIS, DANS LA TOURMENTE, VEUT NÉGOCIER AVEC L’ETAT ALGÉRIEN


«Le droit de préemption n’était pas prévu au moment où nous avons pénétré le marché algérien. Mais, à cause de l’acharnement fiscal, nous avons dû accepter (de céder Djezzy) à la condition que la valorisation se fasse sur des bases réelles ». Le patron d’Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris, qui pensait d’être sorti d’affaire dans son conflit avec l’Etat algérien à propos de la filiale Djezzy, semble comme par miracle, revenu dans le « droit chemin ».

Après avoir tenté toutes les solutions possibles, il décide de revenir à un discours terre à terre à l’adresse des autorités algériennes qu’il supplie presque de reprendre les discussions autour de ce dossier. C’est que la gifle est venue, contre toute attente, de ses partenaires avec lesquels il est allé jusqu’à signer un accord portant sur un échange d’action lui permettant de s’extirper de toute discussion avec le gouvernement algérien.

Ses dernières déclarations à la suite du blocage qu’a connu cette transaction démontre en tout cas toute sa déception quant à la tournure prise par les évènements. Une situation qui l’a poussé à déclarer aujourd’hui être prêt à céder Djezzy à l’Etat algérien pourvu que le patrimoine de la société soit évalué à sa juste valeur.

Un vrai retour à la case départ pour Sawiris qui au tout début de la crise avait fait monter les enchères sur la filiale avant de virer vers des négociations secrètes avec des groupes internationaux et de tenter de vendre ses actifs faisant fi de manières hautaines des mises en garde du gouvernement algérien. Selon les déclarations de Sawiris, rapportées par le journal électronique TSA, Djezzy ne sera pas vendu à l’Etat algérien à un prix inférieur à celui proposé par le sud-africain MTN. Certes, le concerné n’a pas précisé le montant en question, mais des sources médiatiques l’avait estimé lors des négociations entre les deux groupes à environ 7,8 milliards de dollars.

Cerné de partout, Sawiris essaye donc de revenir aux bases de la négociation avec le gouvernement algérien et met sur la table ses arguments. La question centrale pour l’opérateur égyptien c’est maintenant l’évaluation de la filiale algérienne de sorte à ce qu’il tire le meilleur prix d’une éventuelle transaction avec l’Etat algérien. « Nous avons plusieurs évaluations de Djezzy qui sont supérieures aux chiffres avancés. Nous ne sommes prêts à discuter que sur la base de chiffres qui donnent une valorisation juste (de l’opérateur) », a ajouté Naguib Sawiris.

En cas de proposition de prix inférieure, Sawiris revient à la menace de ne pas accepter le marché. « Il ne nous restera que l’arbitrage international », indique-t-il. Bien que cela soit tout à fait clair, ce dernier n’arrive pourtant pas à s’expliquer le revirement de l’opérateur russe, estimant qu’il n’y aucun élément nouveau qui pourrait justifier une telle décision (de VipelCom), hormis l’opposition du norvégien Telenor, actionnaire à hauteur de 36% de l’opérateur russe. Sawiris persiste à dire que Telenor connaissait la situation de la filiale algérienne au moment de la transaction et que depuis, il n’y a eu aucune évolution qui pourrait justifier un changement de position.

C’est dire que les choses se compliquent réellement pour Naguib Sawiris qui, il y’a quelques jours seulement, ne cessait de défier l’Etat algérien à travers ses déclarations dans la presse internationales.

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