mardi 21 décembre 2010

Naguib Sawiris mord la main qui l’a grassement nourri : « 7,8 milliards pour Djezzy sinon un tribunal international »


Les choses se gâtent pour Naguib Sawiris. Après l’opposition exprimée par Telenor et les perspectives de changement dans les termes de fusion de son groupe, l’homme d’affaires égyptien, patron du groupe Orascom, hausse le ton. « L'accord ne changera pas de valeur ou de conditions», a déclaré mardi 21 décembre 2010, Naguib Sawiris dans une interview accordée à la chaîne Al Arabiya, ajoutant qu'il attendait l'offre de VimpleCom. Sawiris réclame un pactole pour Dezzy faute de quoi il saisirait un tribunal international.

Pressé par Telenor, Vimpelcom veut renégocier une offre de 6,5 milliards pour le contrôle des actifs de télécommunications appartenant à l’homme d'affaires égyptien Naguib Sawiris. « La seule condition qui va changer est spécifique à la convention d'actionnaires », a répliqué depuis Le Caire, Sawiris.

Teleor s’oppose à la fusion avec Weather Investments

Lundi 20 décembre, le norvégien Telenor, qui détient 36% de parts dans le groupe russe VimpelCom s’est dit opposé à la fusion entre Weather investments et le groupe russe. « En notre qualité d'actionnaire de VimpelCom, nous ne croyons pas que cette transaction soit logique sur le plan stratégique ou financier pour les actionnaires de VimpelCom, », estimait Dag Melgaard porte-parole de Telenor, dans les colonnes du journal The Financial Times.

L’automne dernier, VimpelCom a accepté de fusionner avec Weather Investments, propriété de Naguib Sawiris dans une affaire de 6,5 milliards de dollars. Un accord qui portait sur le rachat de Wind, troisième opérateur mobile italien et sur la prise d'une participation de 51% dans Orascom. A la faveur de cette fusion, Telenor devait voir sa participation économique dans le nouveau groupe VimpelCom réduite à 31,7% contre 39,6%.

Entre autres inquiétudes exprimées par Telenor, selon Dag Melgaard, il y a celles qui concernent le prix (6,5 milliards de dollars) relativement élevé de la transaction et l’éventualité pour Weather Investments de détenir trois sièges au conseil d'administration du groupe.

Sawiris veut 7,8 milliards de dollars

Évoquant le montant de la valeur de sa filiale algérienne qui exploite la marque commerciale Djezzy, le boss égyptien a exclu tout accord avec les autorités algériennes en dessous d’un montant de 7,8 milliards. Sawiris ira jusqu’à contester le droit de préemption que veut exercer Alger sur le premier opérateur de téléphonie mobile en Algérie. « Le droit de préemption n’était pas prévu au moment où nous avons pénétré le marché algérien. Mais, à cause de l’acharnement fiscal, nous avons dû accepter (de céder Djezzy) à la condition que la valorisation se fasse sur des bases réelles », a-t-il affirmé. C'est-à-dire pas moins de 7,8 milliards de dollars.

Alger évaluerait Djezzy entre 2 et 3 milliards de dollars. Sawiris a ajouté dans l'interview qu'il n'accepterait pas un prix « irréaliste ». « Nous avons accepté de payer les taxes, mais l'arbitraire dans l'imposition de taxes n'est pas acceptable. Nous avons plusieurs estimations qui sont supérieures à celles évoquées sur la scène jusque-là », dira-t-il. Et de brandir la menace : « En cas d'arbitraire, nous n'aurons pas d'autre choix que de saisir l'arbitrage international ».

Le gouvernement algérien qui estime que Djezzy vaudrait entre 2 et 3 milliards de dollars a lancé un appel d’offres international pour choisir un cabinet devant l’accompagner dans son opération de rachat de cet opérateur, leader en Algérie avec 14,9 millions de clients.

Alger pourrait proposer une offre de rachat en juin 2011.

Le gouvernement algérien pourrait, pour sa part, formuler une offre de rachat de la filiale algérienne d’Orascom vers le milieu de l'année prochaine. «Je pense que l’Algérie va faire une offre pour racheter Djezzy vers la fin juin 2011 », a indiqué, lundi 20 décembre, sous couvert d’anonymat, un haut responsable du ministère de la Poste et des technologies de l’information et de la communication, cité par l’agence britannique Reuters. Une information corroborée par une autre source, toujours selon Reuters, selon laquelle, « l’Algérie devrait finaliser la question Djezzy d’ici la fin de la première moitié de 2011 ».

Première étape dans le processus de nationalisation de Djezzy, le gouvernement algérien a établi le mois dernier une short-lit de 10 cabinets de conseil et banques d’affaires dont l’heureux gagnant fournira une évaluation de Djezzy, premier opérateur en Algérie avec 14,9 millions de clients.

Sawiris mord la main qui l’a grassement nourrit

Entré sur le marché algérien en février 2002 après avoir remporté la première licence de téléphonie privée pour 737 millions de dollars en juillet 2001 grâce à l’entregent de l’homme d’affaires émirati MohamedShorafa, une vieille connaissance du président algérien Bouteflika, Djezzy a bénéficié de plusieurs avantages concédés par les hautes autorités du pays et ainsi réalisé des bénéfices mirifiques.

La bienveillance des autorités algériennes à l’égard du milliardaire égyptien a été si grande que ce dernier a obtenu des aides financières de banques publiques algériennes pour racheter deux cimenteries en Algérie avant de les revendre au groupe Lafarge pour 8 milliards de dollars en empochant une plus-value excédant 2,5 milliards dollars. Il est vrai qu’à l’époque Djezzy, le navire amiral d’Orascom, était au faîte de sa puissance et que le pays constituait une mine d’or pour les Sawiris.

Aujourd’hui en disgrâce auprès des autorités algériennes, Naguib Sawiris menace le gouvernement algérien et mord la main qui l’a grassement nourri.

Source : Dernières Nouvelle d'Algérie au 21/12/2010

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