mardi 21 décembre 2010

Sawiris : 7,8 milliards de dollars pour Djezzy sinon l’arbitrage international


Le droit de préemption est illégal. Une offre d’achat de Djezzy inférieur à 7,8 milliards de dollars est inacceptable. Alors que l’accord avec VimpleCom rencontre des difficultés, Naguib Sawiris, pressé par le temps et les échéances de la dette, a choisi de hausser le ton à l’égard du gouvernement algérien.

Des sources algériennes anonymes ont, à travers Reuters et Echarq Al Awssat, indiqué le cap sur le dossier Djezzy. En termes de calendrier, le dossier du rachat d’Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy) devrait être clôturé au plus tard à la fin 2011. Quand à l’offre pour l’achat de de la filiale algérienne d’Orascom Telecom, elle se situe entre 2,5 milliards de dollars et 3 milliard de dollars. Le gouvernement algérien n’a pas encore tranché sur les soumissions à l’appel d’offres à destination des cabinets d’avocats et banques d’affaires devant l’accompagner dans le processus de rachat de Djezzy. Dix cabinets conseil et banques d’affaires ont répondu à l’appel d’offres lancé par le ministère des finances algérien. Ce calendrier – juin 2011 – autant que l’estimation de Djezzy à 3 milliards de dollars sont fortement contestés par Naguib Sawiris. Celui-ci fait face à la défiance d’un des principaux actionnaires de VimpleCom, le norvégien Telenor, qui détient 36% de parts. Telenor a fait savoir mardi que l’offre de l'offre de 6,6 milliards de dollars du russe Vimpelcom pour les actifs de téléphonie mobile de Weather Investments de Sawiris n'était « pas assez bonne ». « Nous maintenons que ce n'est pas une opération assez bonne, ni financièrement ni stratégiquement", a déclaré à Reuters le porte-parole de Telenor, Dag Melgaard. L'offre de Vimpelcom, sur laquelle un accord entre Weather et le groupe russe a été annoncé en octobre, porte sur le rachat de Wind, troisième opérateur mobile italien, et sur la prise d'une participation de 51% dans Orascom. Aux termes de cet accord, Telenor devait voir sa participation économique dans le nouveau groupe VimpelCom diluée à 31,7% contre 39,6%.

« Le droit de préemption est illégal »

Naguib Sawiris n’a pas beaucoup de temps. Il doit rembourser entre 2010-2013 une dette de 3 milliards de dollars. Dans le cas où l’accord avec VimpleCom tombe à l’eau, la vente de Djezzy devient encore plus urgente. Ces nouvelles algériennes « officieuses » et les réticences officielles de Telenor l’ont conduit à réagir. De manière modérée vis-à-vis de VimpleCom, plus rudement à l’égard des autorités algériennes. Sur la chaine Al Arabiya, il a indiqué qu’il n’est pas question de transiger sur le montant de l’opération avec VimpleCom. "Nous n'avons pas de raison de ne pas aller de l'avant dans la transaction » a-t-il déclaré en soulignant qu’il attendait l'offre qui sera faite dans quelques jours par VimpleCom. « Mais les conditions financières de la transaction ne changeront pas". Sur le volet algérien, Naguib Sawiris a été plus catégorique. Il est hors de question, selon lui, d’accepter un accord avec l’Algérie sur un montant qui serait inférieur à celui conclut avec le sud-africain MTN. Un accord, a-t-il souligné, que l’Algérie a fait capoter. Le montant en question, annoncé par Sawiris en personne – et sur lequel MTN ne s’est jamais prononcé – est de 7,8 milliards de dollars. Le patron d’Orascom Telecom a en outre contesté la légalité du droit de préemption exercé par l’Etat algérien sur la vente de Djezzy. "Nous avons accepté, contraints, de payer les taxes mais l'arbitraire dans l'imposition de taxes n'est pas acceptable. Nous avons plusieurs estimations qui sont supérieures à celles évoquées sur la scène jusque-là. En cas d'arbitraire, nous n'aurons pas d'autre choix que de saisir l'arbitrage international".

Source : Maghreb Emergent au 21/12/2010

Aucun commentaire: