mardi 28 décembre 2010

Djezzy – Sawiris engage la bataille judiciaire contre le gouvernement algérien

Naguib Sawiris, le PDG d'Orascom Telecom Holding veut sortir du « statuquo » et accélérer les choses sur le dossier de Djezzy. Il a annoncé mardi à la chaîne Cnbc Arabia qu’il engageait les démarches en vue de l’arbitrage international sur le litige qui l’oppose au gouvernement algérien. La situation de Djezzy a créé des complications dans la transaction avec VimpelCom. Le magnat égyptien engage une bataille judiciaire qui risque de durer…


« Nous allons recourir à l'arbitrage international pour résoudre le problème de l'unité Djezzy et nous commenceront prochainement les procédures arbitrales". Le patron d’Orascom Telecom Holding qio avait agité à plusieurs reprises la menace de recourir, sans préavis, à l’arbitrage, a décidé de passer à l’acte. Ses précédentes menaces n’avaient pas fait fléchir un gouvernement algérien décidé à nationaliser la filiale Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy) en vertu d’un droit de préemption sur la cession des actifs détenus par les entreprises étrangères introduit dans la loi de finances complémentaire (LFC 2009). Le groupe Sawiris a certes amélioré ses disponibilités en cash avec la cession à 1,2 milliards de dollars de 50% de parts dans Tunisiana mais il doit rembourser au cours des deux prochaines années une dette de 3 milliards de dollars. Si l’accord de fusion conclut avec VimpleCom n’est pas confirmé – c’est surtout le norvégien Telenor qui fait de la résistance – la vente de Djezzy devient une urgence pour OTH. Une urgence de conclure que l’on ne trouve pas chez le gouvernement algérien. Le ministre algérien des Télécoms, Moussa BenhamadI a d’ailleurs démenti des informations publiées dans des journaux arabes sur une offre algérienne avant la fin juin 2011. « Personne ne peut avancer la date de l’acquisition finale de Djezzy » avait indiqué le ministre laissant implicitement entendre que les choses pourraient durer davantage. La seule chose affirmée par Moussa Benhamadi est que le bureau d’études qui sera chargé d’estimer l’entreprise OTA et d’accompagner le gouvernement algérien dans le processus d’acquisition sera connu avant la fin décembre 2010. En théorie, on est à trois jours seulement de l’échéance.

Un accord amiable impossible

Sawiris qui se plaint de « statuquo » et d’une volonté du gouvernement algérien de « faire échouer l’accord avec VimpleCom », semble avoir fait le choix du bras de fer judiciaire où il ne manquerait pas d’atouts mais qui risque de durer beaucoup de temps. Selon des spécialistes, le patron d’Orascom Telecom semble avoir définitivement tiré un trait sur la possibilité de conclure un arrangement à l’amiable avec le gouvernement algérien. Les estimations de la valeur de Djezzy étant très éloignées entre les deux parties, le milliardaire égyptien peut estimer qu’il gagne du temps en engageant la procédure d’arbitrage. La semaine dernière, Naguib Sawiris a contesté la légalité du droit de préemption invoqué par le gouvernement algérien pour s’opposer aux tentatives de vente de Djezzy à des entreprises étrangères. La question de la légalité de ce droit de préemption sera, à n’en pas douter, un des éléments qu’aura à apprécier un tribunal arbitral en cas de saisine. Le second élément sera celui de l’estimation de la valeur de Djezzy. Naguib Sawiris a indiqué qu’il refuserait un prix inférieur à 7,8 milliards de dollars. Les responsables algériens n’ont jamais livré publiquement un prix pour Djezzy mais des sources officieuses le situent entre 2,5 et 3,5 milliards de dollars. Le grand écart.

Source : Maghreb Emergent au 28/12/2010

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