dimanche 29 mai 2011

Joseph Ged. Directeur général de Wataniya Télécom Algérie «Nedjma a eu le meilleur taux de croissance sur le marché»


-Comment analysez-vous le marché algérien des télécoms, vous qui êtes acteur et opérateur depuis plusieurs années déjà ?

Il faut dire que le marché algérien de la téléphonie mobile a connu une progression phénoménale, notamment durant les années 2005, 2006 et 2007. Nedjma était en phase de démarrage durant cette période en s’affairant à étendre son réseau technique et son réseau de distribution. Durant cette période, Nedjma n’avait pas pu prendre des parts de marché équitables pour plusieurs raisons, dont l’absence d’une concurrence loyale qui caractérisait le marché à cette époque. Le marché a connu une explosion très importante par la suite, notamment dans la 2G (téléphonie cellulaire de 2e génération). Aujourd’hui, nous constatons que les chiffres représentant les niveaux de pénétration ont atteint 80 à 90% selon les différentes méthodes de calcul.

Au niveau de la valeur globale du marché, nous constatons, depuis le début de l’année 2010, qu’une espèce de stagnation s’installe. Mais il est vrai tout de même qu’en termes d’abonnés, le marché continue sa progression. Il y a, en d’autres termes, de nouveaux abonnés qui arrivent, mais leur valeur en ARPU (chiffre d’affaires mensuel moyen réalisé avec un seul client) est très faible par rapport à l’ARPU moyen du marché. La concurrence est cependant rude au niveau des tarifs et promotions, ce qui fait qu’il y a une compensation entre la création de valeurs et la destruction de valeurs à cause de la baisse des tarifs et des offres. La valeur globale est donc stable si nous nous référons à ces paramètres.

-Comment Wataniya Télécom Algérie, qui commercialise la marque Nedjma, évolue-t-elle dans cet environnement et/ou marché ?

Dans cet environnement, Nedjma poursuit sa progression et a gagné, en 2010, des parts de marché supplémentaires évaluées à 30% pour ce qui est du nombre d’abonnés. Cette avancée a été maintenue durant le premier trimestre 2011. En termes de chiffres d’affaires réalisés, l’évolution était de 25% durant l’année 2010. Plus précisément, Nedjma a réalisé 610,4 millions de dollars de revenus durant l’année écoulée, contre 491,7 millions de dollars en 2009. Durant le premier trimestre de l’année en cours,Nedjma a réalisé 181,6 millions de dollars de revenus, contre 131,9 millions de dollars à la même période en 2010, soit une croissance de 38%. L’EBITDA est passé de 161,7 millions de dollars en 2009 à 230,4 millions de dollars en 2010, soit une hausse de 45%. Les chiffres officiels de l’autorité de régulation (ARPT) diffèrent évidemment des nôtres, puisque les méthodes de calcul des opérateurs ne sont pas les mêmes. La part de marché de Nedjma est de 25% selon l’ARPT. Mais, fondamentalement, Nedjma a eu le meilleur taux de croissance sur le marché algérien et dans le groupe Q tel aussi, voire même dans la région MENA en termes de chiffre d’affaires et de résultats financiers. En 2010, nous étions le premier investisseur télécom en Algérie avec un volume d’investissements de l’ordre de 185 millions de dollars et nous souhaitons garder cette position en 2011.

-Peut-on dire qu’une partie du succès financier de Nedjma durant 2010 est due au rapport conflictuel entre l’un des opérateurs de ce marché et les pouvoirs publics ?

Non, pas nécessairement. La progression de Nedjma, aujourd’hui, est principalement due à sa stratégie qui s’est développée depuis trois à quatre années. Nedjma a investi dans le réseau technique et dans son réseau de distribution, dans l’amélioration de son image de marque ainsi que dans les offres tous segments confondus. C’est un ensemble. Il y a eu peut-être des circonstances favorables, dont l’association de Nedjma à l’équipe nationale algérienne de football ainsi que son arrivée à la Coupe du monde 2010. Cette association a suscité une sympathie, une énergie et une émotion positive autour de l’équipe nationale et de Nedjma. Sur le plan technique, nous pouvons dire, aujourd’hui, que le réseau Nedjma est fort de 3000 sites, il couvre 91% de la population avec une qualité de service de 99%. Pour ce qui est de son réseau de distribution, Nedjma dispose de 5 distributeurs, plus de 80 boutiques, 250 espaces services Nedjma et de 50 000 points de vente partenaires.

Concernant l’investissement, Nedjma a investi 1,5 milliard de dollars dans le réseau et l’infrastructure depuis 2004. Les investissements réalisés, durant le seul 1er trimestre 2011, sont d’une valeur de 28 millions de dollars, un EBITDA de 68,7 millions USD et un profit net de 18,7 millions USD. Le nombre d’abonnés est passé de 8,032 millions en 2099 à 8,245 millions en 2010. Nous sommes aujourd’hui aux alentours de 8 millions suite à des opérations d’épuration de la base d’abonnés qui touchent les puces non identifiées. Nous avons donc présentement une base propre et active, reflétée clairement par l’évolution en ARPU (chiffre d’affaires mensuel moyen réalisé avec un seul client). Celui-ci est passé de 5,2 dollars au 1er trimestre 2010 à 7,3 dollars au 1er trimestre 2011, soit une progression de 40%.

-Pensez-vous que l’introduction de la téléphonie cellulaire de la troisième génération (3G) pourrait provoquer un second déclic du marché ?

En effet, nous sommes convaincus que la seule façon capable d’amener un nouveau souffle au marché est la nouvelle génération DATA (Hith Speed Data). Au niveau de Nedjma, nous sommes plus que jamais convaincus de la nécessité d’aller vers la 3G. Il y a des discussions à propos de l’option à entreprendre ; soit la 3G ou bien la 4G, pour des raisons économiques. Mais nous constatons que la 3G est prête au niveau des infrastructures. Par contre, la 4G pourrait retarder encore le projet de 2 à 3 ans, car il ne s’agit pas uniquement d’une question technologique mais aussi commerciale en relation avec le coût de cette technologie et les tarifs des services à proposer. Cependant, si les autorités décident d’aller vers la 4G, Nedjma suivra le pas. Une chose est sûre : l’accès au marché global de la téléphonie se fera grâce à DATA. Le ministre de la Poste et des TIC est très ouvert à associer les opérateurs et certains constructeurs à la réflexion engagée à ce sujet. Il y a eu quelques réunions de travail entre les équipes du ministère, de l’ARPT et de Nedjma. Nous avons présenté nos propositions à ce sujet et il revient aux autorités de collecter, de combiner et de sortir une stratégie globale.

-Est-il vrai que vous envisagez tisser un partenariat avec Nokia Siemens Networks pour développer l’infrastructure et la technologie de la 3G en Algérie ?

Nedjma est prête à investir, aujourd’hui, dans un réseau dense et de qualité afin de développer cette technologie de 3G. Nous procéderons certainement à des améliorations et à une mise à niveau de l’infrastructure. Il y aura une espèce de synergie entre ce qui existe déjà et ce qui existera conformément aux exigences normatives de la 3G. Concernant le choix technologique ou du constructeur, c’est prématuré de divulguer notre stratégie en ce moment, car même les conditions de la licence ne sont pas connues.

-Wataniya Télécom Algérie ambitionne-t-elle d’adhérer à la Bourse d’Alger ?

La stratégie de Qtel et les actionnaires qataris consiste à investir à long terme en Algérie, notamment dans le domaine des télécoms. L’Algérie représente aujourd’hui pour Qtel l’un des trois marchés à plus forte croissance, aux côtés de l’Indonésie et l’Irak entre 17 pays. La vision actuelle des actionnaires de Qtel consiste à trouver une façon pour faire partager le succès financier de Nedjma avec les Algériens. Nous avons conclu que faire accéder Wataniya Télécom Algérie à la Bourse d’Alger pourrait être la meilleure option qui, par la même, donnerait une plus grande dynamique à la Bourse d’Alger. Le projet d’adhérer à la Bourse d’Alger est déjà au stade de réflexion. Nous allons entreprendre des discussions plus approfondies sur la date, la stratégie et selon quelle formule nous allons accéder à la Bourse d’Alger. Le besoin de le faire est là.

-Quels rapports entretenez-vous avec l’autorité de régulation de la Poste et des technologies de l’information et la communication (ARPT) ?

Nous avons de très bons rapports avec l’autorité de régulation (ARPT). Nous avons manifesté notre souhait que le marché arrive à l’équilibre entre les opérateurs. Nous souhaitons que l’ARPT prenne les décisions et s’approprie des mécanismes nécessaires, selon le respect des lois sur la concurrence, à réduire l’écart entre les différents opérateurs du marché. L’ARPT peut aussi sortir des mesures, notamment au niveau des tarifs de détail et laisser le choix au client de choisir son opérateur sans avoir des attachements par-ci par-là, entre autres en matière de portabilité de numéro. Nous espérons que les choses vont aller dans cette direction. Nous constatons, aujourd’hui, que les écarts en termes de chiffre d’affaires, à titre d’exemple, sont très importants entre le premier opérateur et les deux autres. Nous militons donc pour le rééquilibrage des parts du marché selon le respect des lois en vigueur sur la concurrence.

-Quelle est la stratégie de votre entreprise en matière de ressources humaines ?

Aujourd’hui, Nedjma est à plus de 1900 employés, dont 99% d’Algériens. La représentation des femmes est de 40%. Nous avons une stratégie de formation claire qui est d’ailleurs à l’origine de notre succès. Nedjma représente aujourd’hui le meilleur employeur sur le marché algérien, grâce à notre plan de carrière, au suivi des ressources humaines et à notre plan de formation. En 2010, nous avons dispensé 50 000 heures de formations. La moyenne d’âge des employés de Nedjma est de 30 ans. D’autres recrutements vont se faire pour suivre et encadrer nos prochains investissements. Nous sommes en train d’augmenter nos investissements dans le domaine de la ressource humaine.

-Peut-on avoir un chiffre, autrement dit le taux des bénéfices réinvestis par Wataniya Télécom Algérie ?

Nous avons fait notre première année de profitabilité en 2010. Nous n’avons effectué jusqu’ici aucune sortie de dividendes. Nous envisageons, pour quelques années à venir, de réinvestir les gains dégagés de l’entreprise. En d’autres termes, des 1,5 milliard de dollars investis, 1,1 milliard de ces capitaux sont acheminés par les actionnaires du groupe vers l’Algérie sous une forme directe ou sous une forme de dette. Environ 400 millions de dollars ont été réinvestis, dégagés des fonds propres de l’entreprise. L’Algérie a constitué depuis toujours une terre d’investissements. Malgré tout ce qui se passe dans la région, nous sommes convaincus de la sécurité, de la stabilité et de la prospérité de l’Algérie. C’est un pays d’investisseurs sérieux qui n’ont pas pour objectif de faire de la profitabilité rapide, afin de faire sortir des dividendes au court terme. C’est la vocation de Qtel en Algérie.

-Comptez-vous progresser davantage sur la même stratégie de marketing ?

La stratégie commerciale et de marketing de Nedjma comprend plusieurs facettes, dont le côté social, sportif et commercial. Pour ce dernier, les choses avancent sur une base solide et un travail de plusieurs années. Nous avons tenu à bien analyser le marché avant de mettre en marche nos dernières offres, dont l’option 2000, Nedjma+ et la One. D’autres offres vont venir qui cibleront des segments spécifiques. Je suis très content que notre objectif de 2010, qui consiste à devenir leader sur le segment des entreprises, soit réalisé. C’est le segment le plus sensible à attirer et à garder. De façon générale, notre stratégie porte sur des segments de valeur et des offres adéquates. Au niveau de la communication, le sponsoring et l’image de Nedjma resteront sur la même stratégie, en se positionnant aux côtés de l’équipe nationale et la Fédération algérienne de football, en tant que sponsor officiel. Le contrat a été renouvelé pour trois autres années, soit jusqu’au 2013 et qui englobe l’équipe nationale de football, les arbitres, la coupe d’Algérie ainsi que l’image individuelle des joueurs. Au niveau de l’action sociale, nous avons, à titre d’exemple, un partenariat exclusif et spécial avec le Croissant-Rouge algérien et un film sur le tourisme avec Zinedine Zidane.

Source : Journal El Watan du 29/05/2011

2 commentaires:

Anonyme a dit…

JOSEPH GED L'ESCROC NUMERO DE NEDJMA

Joseph GED a décidé de ne pas former ses ingénieurs sur la 3G. Il préfère tout sous traiter chez Ericsson.Savez vous pourquoi?

1. Pour que ses employés restent toujours ignorants et justifier la sous traitance
2. Toucher des pots de vins d'Ericsson

Il a déjà fait ça en 2004 lorsqu'il était Directeur Technique fraichement installé chez Wataniya. Il a fait amener des ingénieurs turcs d'une société appelé IRIS.Pour toucher la TCHIPA bien sur... Les ingénieurs algériens n'avais reçu AUCUNE formation alors que les turcs faisaient le travail.

Savez vous que chez Nedjma il y a un seul algérien dans son exécutif? Joseph n'aime pas les algériens, il préfère mettre un Juif comme Imed SOUSSOU le tunisien juif Directeur Technique de Nedjma avec un salaire de consultant expatrié de 25000 Euros/mois. Eh oui il y a des juif pro-Israêl parmi nous chez Nedjma...

Il viendra le jour ou tout le monde saura qui est cet Escroc qui est Joseph GED!!!!!

Anonyme a dit…

Imed soussou n'est pas juif il est musulman très très competent