dimanche 13 mars 2011

Pour le Sud-Africain MTN, l’acquisition de Djezzy reste une option

Pour Phuthuma Nhleko, le patron de MTN sur le départ, le plus grand regret est de ne pas avoir pu racheter Orascom Telecom Holding (OTH) en raison d’obstacles institutionnels et règlementaires en Algérie. Le géant sud-africain continue de s’intéresser à l’acquisition de Djezzy au cas où…le gouvernement algérien s'ouvre sur d'autres options que le rachat total.

Un des plus grands regrets de Phuthuma Nhleko, Président sortant du géant de la téléphonie mobile sud-africaine MTN, est que son entreprise n’ait pas réussi à acheter la société égyptienne Orascom Telecom Holding (OTH). L’opération "aurait vraiment consolidé notre position au Moyen-Orient" selon Nhleko. MTN aurait fait, selon Naguib Sawiris, une offre de 7,8 milliards de dollars en juin 2010 pour le rachat de Djezzy la filiale algérienne du groupe Orascom. Phuthuma Nhleko, qui quittera MTN à la fin du mois de mars a passé près de dix ans au sommet de la compagnie sud-africaine où il notamment occupé les postes de vice-président du groupe et de MTN International depuis Octobre a exprimé ses regrets sur l’échec de la reprise de Djezzy. « Je pense que l’'opération Orascom était beaucoup plus décisive que celle envisagée avec l’indienne Bharti malgré l’attention portée par les médias aux négociations avec la compagnie indienne. » Selon Nhkelo, l’acquisition d’Orascom aurait permis à MTN d’occuper « une excellente position en Afrique du Nord, malgré les défis d'aujourd'hui». «Il est regrettable que la transaction ait échouée, mais la porte n’est pas définitivement fermée. La réglementation algérienne n’avait pas permis de faire aboutir l’opération » a ajouté le PDG sur le départ. L'accord d’échange d’actifs entre MTN et Orascom a capoté l’an dernier après que le gouvernement algérien ait proclamé son intention de racheter Djezzy, la filiale la plus rentable du groupe, en faisant jouer son droit de préemption. Depuis le renoncement du sud-africain MTN, Orascom Telecom a conclu un accord de fusion avec le groupe russo-norvégien VimpelCom qui doit être examiné en Conseil d’Administration pour validation le 17 mars prochain. Le norvégien Telenor, hostile à l’accord avec Naguib Sawiris, a tenté en vain d’empêcher la tenue de ce conseil d’administration. Les relations entre les autorités algériennes et le groupe Orascom se sont dégradés après la cession de ses cimenteries au groupe Lafarge.

Un démenti qui ne ferme rien

L’affaire a entrainé une modification sensible du cadre juridique des investissements étrangers en Algérie et l’introduction d’un droit de préemption de l’Etat et des entreprises publiques sur les actifs détenus par les investisseurs étrangers. Alors qu’Orascom Telecom évoquait un recours à l’arbitrage international, le gouvernement algérien a chargé le cabinet d’avocats Shearman & Sterling LLP de l’accompagner dans l’opération d’acquisition et d’évaluation d’Orascom Telecom Algérie (OTA – Djezzy). Il devrait achever ses travaux à la fin du mois de mai. Le ministre algérien des télécom, Moussa Benhamadi a réagi à une information de la chaine Al Arabiya indiquant que le gouvernement algérien pourrait renoncer à l’option d’acquisition de Djezzy. « Il est prématuré de se prononcer avant que le cabinet d’affaires en charge du dossier ne rende ses conclusions” a déclaré Moussa Benhamadi. Il ne s’agit donc pas d’un démenti mais d’un « wait and see »…. “Il n’est pas question de décider de quoi que ce soit avant les conclusions » du cabinet d’avocat a indiqué le ministre. « C’est à lui de faire son travail et de proposer des pistes pour que le choix soit fait par la suite ». Les réponses du ministre algérien auraient tendance à conforter ceux qui estiment qu’à travers le rachat de Djezzy, les autorités algériennes ne feraient qu’assurer une sorte de portage dans la perspective d’une remise sur le marché du bijou de la couronne Orascom. Outre MTN qui ne cache pas son intérêt, Etisalat serait sur les rangs dans l’hypothèse où le gouvernement algérien mettrait en vente Djezzy en partie ou dans sa totalité.

Source : Maghreb Émergent au 13/03/2011

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