mardi 8 mars 2011

La prise en charge des Egyptiens à Deb-Deb était excellente : Les Egyptiens vont-ils enterrer la hache de guerre ?


Inquiets à leur arrivée en Algérie, via le poste frontalier de Deb-Deb (Illizi), c'est finalement avec le refrain de "One, two, three, viva l'Algérie" que les réfugiés égyptiens , dont certains étaient recouverts de l'emblème algérien ont embarqué à bord du Boeing d'Air Egypt pour rejoindre leur pays. Et dire qu'il y a un peu plus d'une année, les deux pays surfaient sur l'incident diplomatique à cause d'un match de football, et les relations étaient loin d'être au beau fixe entre les deux peuples. "C'est une grande leçon pour tous les peuples arabes dont seules l'unité et la solidarité sont en mesure de les unir", estime Abir, maman de Hassan et de Hussein, rencontrée au site d'accueil de l'auberge des jeunes d'In Amenas, quelques heures avant son retour au bercail. Tout comme la majorité des réfugiés égyptiens, elle reconnaît que transiter par l'Algérie n'était pas la meilleure solution et croyait que les risques étaient énormes. "Franchement, on s'attendait au pire", avoue-t-elle. Originaire de la ville égyptienne d'El Mansourah, elle nous affirme que les réfugiés étaient dans l'impossibilité de traverser toute la Libye pour parvenir aux frontières égyptiennes. "C'est sur recommandation de notre gouvernement que nous avons décidé de rentrer par l'Algérie", fait-elle savoir.

Contraints en effet par la force des choses à fuir la Libye en raison de la dégradation de la situation sécuritaire, des centaines de citoyens égyptiens dont des familles n'avaient pas d'autre alternative de rejoindre leur pays que de transiter par l'Algérie, via les trois postes frontaliers situés dans la wilaya d'Illizi, dont le plus important est celui de Deb-Deb.
Ils sont plus de 550 réfugiés égyptiens qui ont traversé ce poste frontalier, distant de Ghadamès, la première ville libyenne, d'une douzaine de kilomètres. "Ils sont arrivés fatigués et affectés ", raconte un douanier qui a assisté depuis le début de la crise au flux migratoire dont a fait objet le poste de Deb-Deb.

Une fois sur place, les Egyptiens n'en revenaient pas et certains d'entre eux sont toujours émus par le "formidable" accueil que lui ont réservés les citoyens et les autorités algériens et la prise en charge "royale" dont ils ont fait l'objet depuis leur entrée sur le sol algérien. "Franchement, c'était inimaginable après tout ce qui s'est passé entre les deux pays", témoigne encore Abir qui nous apprend que son époux n'a pas pu se retenir et a versé des larmes. Et de promettre: "Soyez certains que lorsque nous rentrons chez nous, nous n'allons pas laisser passer sous silence le traitement que nous avons eu en Algérie et nous allons raconter la vérité à toute l'Egypte".

De son côté, Abdelghaffar considère que le traitement réservé à ses concitoyens fait "honneur" à l'Algérie et soutient que même en Egypte, ces réfugiés n'auraient pas bénéficié d'une telle prise en charge. "Vous nous avez hébergés, nourris et soignés. Et cerise sur le gâteau, vous nous avez même mis à notre disposition des communications téléphoniques pour rester en contact avec nos proches en Egypte. Que demander de plus si ce n'est de dire à l'Algérie un grand merci au nom de tout le peuple égyptien", lance-t-il au hall de l'aéroport d'In Amenas en cette soirée du 5 mars.
Pour beaucoup d'Egyptiens qui ont vécu cette belle aventure, cette leçon de "fraternité" et de "solidarité" effacera sans doute les douloureux événements qui ont précédé et suivi la rencontre de football qui a opposé les deux nations en novembre 2009 pour le compte des qualifications au Mondial sud-africain et enterrera définitivement la hache de guerre provoquée par un simple match de football.

Réfugiés à la frontière tuniso-libyenne

Poursuite de l’action humanitaire algérienne
L’action humanitaire algérienne en faveur des réfugiés de toutes nationalités, installés dans un camp à la frontière tuniso-libyenne, se poursuit avec le départ, hier, depuis Tébessa (700 km à l’est d’Alger), d’un 3ème convoi de vivres et de couvertures. Cette caravane, composée de cinq semi-remorques, transportant des denrées et de la literie ainsi que de deux cuisines mobiles, sera suivie de plusieurs autres convois similaires, a-t-on appris auprès du bureau local du Croissant-Rouge algérien, organisateur de ces caravanes. Une dizaine de semi-remorques ont acheminé, depuis samedi, des dizaines de tonnes de denrées alimentaires, d’eau minérale, des couvertures, des matelas et des médicaments. Les convois qui se composaient également de cuisines mobiles et de véhicules tout-terrain, étaient accompagnés par de nombreux médecins et psychologues chargés de prêter main forte à leurs confrères pour "témoigner de la solidarité des organisations humanitaires algériennes avec les personnes en situation de grande précarité, quelle que soit leur nationalité", a-t-on souligné de même source.

Source : Journal El Moudjahid du 08/03/2011

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