mercredi 2 mars 2011

Le dialogue social reste aux abonnés absents chez Tunisie Telecom


L'opérateur Tunisie Telecom entre dans sa quatrième semaine de troubles. Démissions, sit-in et grèves furent ces jours-ci les maitres mots de la scène. La situation de chaos que vit le Groupe exprime et alimente cette tendance lourde.


Depuis la chute du régime Ben Ali, le Groupe Tunisie Telecom ne fait plus preuve d'une santé flamboyante. Une série de nominations et de démissions ébranle l'ordre du Groupe. Après les démissions des pdg de Tunisie Telecom, Montassar Ouali, et de Raouf Chkir, initialement refusée par le Ministère de l’Industrie et de la Technologie, Ali Ghodhbani, anciennement à l’Instance Nationale des Télécommunications de la Tunisie vient d'être nommé à la tête du Groupe.

En dépit des efforts déployés en vue de contrecarrer la crise, rien ne s'arrange chez Tunisie Telecom. Les salariés du Groupe ont décidé d'entrer en grève ouverte et sans délais (depuis le 14 février 2011) sur l’ensemble du territoire tunisien et ce, jusqu'à l'obtention de toutes leurs revendications, notamment au sujet des contractuels.

Un mouvement qui s’est sensiblement durci. Aucun véritable dialogue ne s’est ouvert avec la direction. Les employés de Tunisie Telecom ont toutefois affiché leur volonté d’assurer un service minimum pour que ses services réseaux ne soient pas affectés par les retombées de cette grève.

Dans une dernière tentative pour rouvrir les négociations, le syndicat du Groupe Tunisie Telecom vient d’annoncer la suspension des grèves et des sit-in des salariés de Tunisie Telecom jusqu’à la réunion extra ordinaire du conseil d’administration de la société prévue pour aujourd'hui, le 2 mars 2011.

Infotica inquiète face au désordre chez Tunisie Telecom


La chambre nationale des SSII, Infotica fait part de son souci sur la situation de désordre secouant le Groupe Tunisie Telecom. Elle a exprimé dans une lettre ouverte adressé à l'attention de la direction du Groupe son inquiétude quant aux conséquences directes de "cette situation de chaos" sur la continuité et la qualité des services réseaux offerts.

"Les incertitudes et la situation de blocage actuelle leur font craindre, en effet une issue très risquée pour l’opérateur historique, pour la qualité de ses services et la disponibilité de ses réseaux, et par conséquent pour leurs activités et l’ensemble de leurs clients tunisiens et étrangers. Les responsables de l’Infotica demandent dans cette phase critique des garanties telles que le maintien des compétences de haut niveau de Tunisie Telecom et la poursuite des engagements et des progrès constatés", demandent les signataires de la lettre.

Kaies Sellami, Président de la Chambre nationale des SSII, nous a confié que "ce n'est pas sage de licencier d'un seul coup une soixantaine de cadres de haut niveau. Ce mouvement de protestation sera lourd de conséquences".

"On a demandé aux agents de tutelle, à la direction générale et le syndicat de Tunisie Telecom de prendre les mesures nécessaires pour que l'activité reprenne son cours normal", revèle notre interlocuteur.

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