dimanche 30 janvier 2011

Sawiris envoie un émissaire de «la dernière chance» à Alger


OTH a bouclé le dossier de sa plainte contre l’Etat Algérien pour « entrave à l’exploitation de sa licence de GSM » et tout indique que l’affaire ira en arbitrage international. Sauf si l’émissaire de la dernière chance, envoyé par Naguib Sawiris le patron d’OTH à Alger réussit à faire dérailler le train qui fonce vers le conflit juridique.

L’envoyé de la dernière chance est à Alger depuis jeudi dernier. Il s’agit selon une source approchée par Maghrebemergent.info d’un algérien opérant sur la place de Londres. Sa mission ? Discuter avec les différents protagonistes du dossier et présenter les dernières propositions de Naguib Sawiris afin d’éviter le recours par OTH à l’arbitrage international. L’émissaire de l’homme d’affaires égyptien devait être reçu au premier ministère, au ministère des TIC, et à l’ARPT, l’organisation de régulation du secteur. Il n’est pas prévu qu’il soit également écouté à la présidence de la république, mais la disgrâce actuelle de Ahmed Ouyahia, dont les jours paraissent comptés au poste de premier ministre, laisse présager que la présidence de la république reprendra la main sur ce dossier et écoutera donc ce qu’à à dire l’émissaire de Sawiris.

Imbroglio

Y’a-t-il dans ce cas une chance pour échapper à une longue procédure de litige devant les tribunaux internationaux ? L’expert financier Farid Bourenani avoue être quelque peu dérouté par les derniers développements : « C’est un véritable imbroglio. L’arbitrage peut être évité encore, oui, à la condition que la filiale algérienne d’OTH retrouve des conditions normales d’exploitation. Ce qui n’est pas le cas depuis de longs mois ». OTH ira à l’arbitrage international également s’il n’est pas satisfait par les conditions financières de l’exercice du droit de préemption de l’Etat algérien. « Nous sommes dans une situation où le gouvernement donne l’impression de vouloir évaluer Djezzy pour faire une offre, mais où il se prépare plus à aller à l’arbitrage international, car le cabinet qu’il a sélectionné n’est pas une banque d’affaires en mesure de conduire cette évaluation ». Le ministère des finances a attribué, le 10 janvier dernier au cabinet Sherman and Sterling LLP (USA- France). Une fois déclarée définitive, cette attribution donnera 100 jours au cabinet sélectionné pour établir une évaluation des actifs de Djezzy, aider le gouvernement algérien à faire une offre d’acquisition, et probablement réunir les éléments juridiques pour une bataille en arbitrage international. Si Djezzy se refuse d’offrir un data room à la partie adverse, « il est difficile de mener une opération d’évaluation de ses actifs et de la valeur de l’opération » estime Farid Bourenani. La mission de l’émissaire de Naguib Sawiris apparaît vraiment comme celle de la dernière chance.

Source : Maghreb Emerent au 30/01/2011

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