mercredi 5 janvier 2011

ARM vient chasser Intel sur les PC avec NVIDIA et Microsoft


Les lignes sont en train de bouger de manière assez surprenante dans l'industrie du processeur et des OS. ARM qui s'est fait une jolie renommée dans la conception de processeurs pour les plateformes mobiles, va prendre pied sur les PC, les serveurs de data centers et les ordinateurs hautes performances. En somme, venir chasser sur les mêmes terres qu'Intel !

Un Intel qui a vu son rival devenir la solution privilégiée des fabricants de smartphones et de tablettes (dont l'iPad et l'iPhone). ARM ne fabrique pas de processeurs : il licencie sa propriété intellectuelle à des fabricants. Il y a deux types de licences ARM : la première est matérielle (designs clefs en main de cœurs processeurs), l'autre est logicielle (jeux d'instructions). Des solutions réputées pour leurs performances et leur appétit modérés en consommation électrique.

C'est au travers d'un accord de licence avec NVIDIA qu'ARM va élargir son horizon. Dans le cadre du "Denver Project", NVIDIA a obtenu une licence lui permettant de mettre au point un processeur utilisant le jeu d'instructions d'ARM et de lui associer l'une de ses solutions graphiques. NVIDIA va également utiliser une référence ARM, le Cortex A-15, pour ses futurs Tegra (dont la version 2 est prévue dans la plupart des tablettes Android montrées sur le CES).

Bill Daily, "chief scientist" chez NVIDIA n'y va pas par quatre chemins pour décrire l'objectif de cette annonce “Denver libère les PC, les stations de travail et les serveurs de l'hégémonie et l'inefficacité de l'architecture x86”. Et l'on imagine sans mal que NVIDIA n'est pas chagriné de faire ce joli tour à Intel avec qui il est en conflit.

Cette initiative est également soutenue par Microsoft qui a confirmé son intention de faire fonctionner la prochaine version de Windows sur des "System on a Chip" comme ceux d'ARM, NVIDIA, Qualcomm et Texas Instrument (eux-aussi utilisateurs des références de design du premier). Microsoft prend cependant soin de préciser qu'il continue de travailler avec Intel et AMD et leurs architectures x86 en version basse consommation.

Steve Ballmer va profiter du CES pour faire la démonstration de Windows et d'Office fonctionnant en natif sur une architecture ARM, tirant parti de l'accélération matérielle pour la lecture de vidéos et la navigation sur Internet, montrant la compatibilité avec les périphériques USB, les pilotes d'impression, etc.

Microsoft veut montrer qu'il est capable de proposer une version pleine et entière de Windows sur des appareils - comme les tablettes - ayant des exigences drastiques en matière d'autonomie, sans sacrifier les performances. Jusqu'à présent il devait s'en remettre au seul Intel qui a pris un formidable retard sur ARM, dorénavant il aura davantage les coudées franches. À certains égards on a l'impression de rejouer l'histoire Apple/Intel… dans l'autre sens. Apple avait besoin de s'ouvrir à Intel, Microsoft a besoin de s'en détacher.

Aucune date n'est donnée pour la sortie de cette future version de Windows. Enfin, maintenant qu'ARM vient jouer des coudes sur les ordinateurs personnels, on peut se poser la question de savoir comment Apple va se positionner avec ses futurs matériels, sachant qu'elle a déjà une très bonne expertise des architectures ARM.

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