Lors d'un comité central d'entreprise, mardi , la CFE-CGC/UNSA a demandé à la direction du groupe de l'"informer des dispositions prises pour le personnel d'Orange Tunisie" et "sur le devenir d'une filiale détenue à 51 % par un actionnaire qui semble-t-il a fui son pays".
Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC/UNSA France Télécom Orange, s'est aussi dit "interpellé" par les propos du président de France Télécom, Didier Lombard, qui s'était déclaré "heureux de s'associer à Marwan Mabrouk" pour bâtir le premier opérateur réellement convergent de Tunisie, lors du lancement des opérations d'Orange.
FRANCE TELECOM ASSURE LA DIRECTION OPÉRATIONNELLE
Selon la responsable de la communication du groupe Orange, la direction opérationnelle de la filiale est toutefois assurée par France Télécom. Mais la question de la présidence de la société demeure. "Il serait logique que cela soit un représentant de la société ayant la participation majoritaire", a-t-elle déclaré en l'attente de plus d'informations. Lors du comité d'entreprise, France Télécom a reconnu l'"incertitude juridique" de la situation et assuré vouloir maintenir ses investissements et sa présence dans le pays.
"Marwan Mabrouk est en Tunisie et il n'a jamais fui", a toutefois expliqué à l'AFP un de ses porte-parole. M. Mabrouk est le gendre du président déchu Ben Ali car il a épousé une de ses filles issue d'un premier mariage, mais la famille Mabrouk est"très éloignée dans les pratiques et la vie quotidienne des clans familiaux mis en avant ces derniers jours", insiste-t-il.
Pour Orange qui a investi 130 millions d'euros pour sa licence vendue par l'Etat tunisien, le marché du pays dispose d'un fort potentiel. Le groupe français de télécom, qui a lancé son offre commerciale en Tunisie en mai 2010, mais a obtenu les autorisations deux ans plus tôt, espère d'abord séduire la classe moyenne."Une autre ressource importante pour les opérateurs en Tunisie est le tourisme, car les appels ou les envois de messages en itinérance ("roaming") sont hors forfait", explique aussi M. Crozier. De faits, les investissements en infrastructures d'Orange se font en priorité dans les zones les plus fréquentées par les touristes.
Pour pouvoir s'implanter en Tunisie, le régime de Ben Ali imposait notamment de créer des entreprises communes (ou "joint venture") et demandait aussi de fortes garanties sur l'emploi local.
Source : Le Monde.fr au 18/01/2011
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