vendredi 17 septembre 2010

Orascom s'estime puni par le gouvernement algérien


Le patron du groupe Orascom Telecom, Naguib Sawiris qui refuse toujours de céder sa filiale algérienne, accuse le gouvernement d'Ahmed Ouyahia d’exercer des «pressions » sur Djezzy uniquement en raison de sa réussite. « Nous avons atteint une part de marché de plus de 70% dans les télécoms où il y a trois acteurs. Nous sommes les plus grands et ils ont commencé à exercer des pressions sur nous pour la simple raison que nous étions très rentables et que nous avons réussi » a indiqué, Naguib Sawiris, au sommet des marchés émergents organisé par The Economist.

Alors que le ministère des Finances a engagé une évaluation de Djezzy avec l'objectif de la boucler avant la fin de l'année pour la racheter dans la foulée en application de son droit de préemption, Sawiris juge de manière très négative le climat des affaires en Algérie. "La faiblesse de l’Etat de droit le dissuade d’investir ans des marchés émergents comme l’Algérie", estime l'home d'affaires égyptien" qui frappé d'un redressement fiscal de 597 millions de dollars et d’une mesure d’interdiction de transfert de fonds vers l’étranger. Le gouvernement algérien s’est opposé à une cession de Djezzy à l’opérateur sud-africain MTN en faisant valoir son droit de préemption. Sawiris a affirmé que l’opérateur sud-africain avait fait une offre de 7,8 milliards de dollars pour le rachat de l’unité Djezzy.

Evoquant le climat d'affaires dans la cadre plus général du MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), il rappelle que c'est un environnement non démocratique. "Dans aucun pays vous peut investir sans la bénédiction du numéro 1. Si vous ne pouvez pas l'obtenir, vous ne devriez pas être là » a-t-il déclaré. S'agit-il d'un aveu des faveurs dont il avait bénéficié? Orascom avait acquis, en juillet 2001, une licence pour 737 millions de dollars. Il a connu une expansion fulgurante alors que l'opérateur publique peinait à décoller.

C'est la cession en douce de la filière ciment d’Orascom Cement de surcroît au groupe français Lafarge qui a provoqué le désamour avec Alger. On reproche au groupe égyptien d’avoir profité de facilités fiscales accordées par le gouvernement pour réaliser une forte plus value sur la vente de deux usines de ciments.

Cette cession au prix de 8,8 milliards d'euros a sonné le retour du nationalisme économique qui s'est matérialisé dans la LFC 2009, imposant la règle des 51/49% en matière d’investissement étranger et affirmant le droit de préemption de l'Etat. affirmé.

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