mardi 30 mars 2010

M. Latif Ladid : «Le nouveau protocole internet version 6, un passage obligé»


Le président du Forum de l’IPV6 invité du centre de presse d’El-Moudjahid

Invité hier du centre de presse d’El-Moudjahid, le président du Forum de l’IPV6, M. Latif Ladid est revenu sur la nécessaire migration vers le protocole internet de nouvelle génération version 6 (IPV6) qui vient remplacer l’IPV4 ayant atteint ses limites.
A l’horizon 2012, le monde n’aura plus le choix que de migrer vers ce protocole, affirme-t-il, et le cas échéant signifie, tout simplement, l’arrêt de la croissance de l’internet puisque tout l’adressage est déjà utilisé par le 1,5 milliard d’internautes qui ne représentent que 20 % de la population mondiale.
Reste donc à connecter les 80 %, ce qui nécessite plus d’adresses. «La connexion de 80 % de la planète nécessite plus d’adresses et dans moins de deux ans, il n’y aura plus d’adresses pour connecter les humains et les appareils d’autant plus qu’internet sera mobile à 80 %», informe-t-il.
La généralisation de l’internet sur le téléphone mobile accentue ainsi ce besoin d’adopter un nouveau protocole dans un monde, où 10 % des 5 milliards d’abonnés de la téléphonie font usage des applications IP. Et pour permettre à cet important parc mondial d’utilisateurs d’accéder à internet, il faut les doter d’adresses IP sécurisées et globales sans qu’ils aient besoin de recourir à des intermédiaires.
Sur le coût de cette technologie pour les pays qui voudraient l’adopter, M. Ladid dira que l’IPV6 est déjà inclus dans les routeurs et autres supports technologiques liés à internet, il suffit de l’animer. Des pays sont déjà pionniers en la matière comme la Chine qui, sur décision gouvernementale, a, non seulement, adopté le protocole depuis sept ans au profit de 200 millions d’utilisateurs, mais a, également, prévu de mettre un terme à l’usage de l’IPV4 en 2015.
D’autres countries ont opté pour des modèles industriels avant de passer à la généralisation du protocole au moment où certains ont fait le choix de rejoindre la catégorie des derniers utilisateurs, un rang que l’Algérie ne semble pas vouloir intégrer au vu de la dynamique que suscite le protocole ces dernières années au niveau du ministère en charge des Tic et au vu aussi de l’engouement de la jeunesse algérienne pour l’internet malgré le manque de moyens.
Sur les nouveautés qu’apporte l’IPV6, M. Ladid reprendra une explication simplifiée, donnée par la presse japonaise, pour dire «IPV4 connecte les ordinateurs et IPV6 connecte les hommes».
Le protocole permet, en effet, à tout un chacun de disposer d’une adresse IP globale qui lui permet d’être présent d’une manière visible et productive sur le web sans recourir aux services des réseaux sociaux comme Facebook. Question sécurité des données, cette nouvelle version sécurise mieux le P.C de l’internaute des attaques qu’il pourrait subir.
L’Algérie qui compte 4 millions d’internautes est donc visiblement résolue à s’engager dans ce nouveau protocole qui a déjà bénéficié en octobre dernier d’un workshop ayant regroupé une centaine de participants dont des développeurs et intégrateurs. Aujourd’hui, le Cyberparc de Sidi Abdallah ouvrira ses portes à plus de 150 invités entre chercheurs et autres intervenants sur internet autour d’une conférence internationale sur le Protocole qui était également au programme d’un tutorial de formation et de sensibilisation, organisé hier au niveau du ministère de la Poste et des TIC en prévision du déploiement massif du protocole.
S’exprimant sur les potentialités algériennes, M. Ladid indiquera que, malgré des infrastructures et des structures qui sont à leur début, la communauté des internautes algériens est très dynamique et se hisse à la 2e ou 3e place africaine.
«Les potentialités existent mais il y a encore du travail, d’au moins deux ans, à accomplir pour mettre en place une infrastructure de niveau», estime-t-il.

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