samedi 1 octobre 2011

Entretien-Moussa Benhamadi, Ministre de la Poste et des TIC : «Nous refusons de demeurer des consommateurs ou de simples importateurs»

Il y a quelques jours, le réseau CCP d’Algérie Poste est tombé en panne. L’interruption est inédite puisqu’elle a paralysé l’ensemble du territoire national. Que s’est-il passé ? Le système, même rétabli, est-il toujours menacé par un bug similaire ? Dans cet entretien, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication apporte des éclaircissements. Il développe les retombées de la future Banque Postale tout comme il évoque le problème récurrent de liquidités dans les bureaux de Poste. Au cours de cette interview, le ministre revient sur le lancement de la 3G, son champ d’action et sa tarification. A propos des Salons et des foires, le ministre se montre réticent quant au parrainage des manifestations à répétition. A cœur ouvert, M. Benhamadi s’est exprimé sur plusieurs autres questions d’actualité.

Il y a deux jours, le réseau de CCP a été complètement bloqué et a touché l’ensemble du territoire national. Que s’est-il passé réellement ?
C’est l’une des pannes les plus bêtes qu’on puisse imaginer. Un disjoncteur sur l’armoire de distribution qui alimente directement les machines a grillé. Ce n’est pas une question de qualité puisqu’il a été agréé par l’équipementier lui-même, ceci pour dire que l’installation est conforme. Un des fils électriques était simplement mal serré, induisant un mauvais contact qui faisait chauffer le disjoncteur. Ainsi, le réseau principal s’est arrêté, de manière brusque. Le système informatique nécessitant une procédure pour l’éteindre, les ingénieurs d’Algérie Poste ont remplacé le disjoncteur mais le système n’a pas pu démarrer. Le fournisseur a, alors, envoyé ses ingénieurs en Algérie et ont constaté que ce n’est pas une panne matérielle mais une panne logicielle, «un bug».
On a fait venir deux ingénieurs de France et mercredi à midi, tout est rentré dans l’ordre après un arrêt de presque 36 heures. Nous présentons nos excuses à nos clients. Nous avons donné des instructions aux bureaux de poste de travailler le jeudi et le vendredi à l’échelle nationale.

Que faire, justement pour éviter dans le futur, ce genre de désagréments ?
Le système tel qu’il a été conçu remonte aux années 1970. C’était une action très importante qui consistait à mettre en place un réseau national pour le compte des réseaux postaux pour les fonctionnaires et autres. Je dirai que c’était l’un des premiers réseaux au monde décentralisé en termes d’accès et centralisé en matière de gestion. Les 13 millions de clients peuvent retirer de l’argent, à travers les 3 600 bureaux de poste du territoire national. C’est là le point fort du système et qui constitue également sa faiblesse : Quand le système central s’arrête, tout s’arrête.
Il y a eu plusieurs tentatives de créer un deuxième centre. Mes prédécesseurs avaient tenté de créer des centres de secours. Ils ont commencé de créer un semblant de centre de secours à Birtouta et c’est un travail qui doit continuer. En arrivant à mon poste, j’ai essayé de rouvrir le dossier et nous sommes en train de travailler pour créer un nouveau centre du «back-up», de même configuration et de le laisser en stand-by, ne fonctionnant que lorsqu’il y a un incident de taille. Nous avons créé le même environnement avec le nouveau système. Nous avons notre partenaire Bull qui va nous accompagner pour aller vers une technologie de pointe, des systèmes d’exploitation les plus récents, une meilleure formation de nos ingénieurs qui pourront intervenir en cas de problèmes. Actuellement, si, par exemple, une carte électronique grille, nos ingénieurs ne peuvent rien faire à part constater. Nous devons, donc, prendre cette panne comme une leçon et le futur système va constituer, avec l’ancien, un système global CCP transactionnel qui sera de niveau très performant en termes de disponibilité, de fiabilité, de sécurité… Un système s’arrête et l’autre démarre sans que nos fonctionnaires ne se rendent compte.

Vous avez ce que les banques ne possèdent pas...
Les CCP ont tout pour devenir une banque postale. Nous ne devons pas tomber dans des positions sectorielles. Il faut se positionner dans un contexte national et dire que «la place» a besoin d’être renforcée de Banque postale qui va servir le simple citoyen qui a un petit revenu, un petit salaire, une petite retraite … Cela ne peut pas être pris en charge par les banques quelle que soit l’étendue de leur réseau. La raison d’être de la Poste ce n’est pas de faire des affaires. Certes, elle doit subvenir à ses charges, mais elle n’a pas pour but le profit. Elle a une mission sociale, elle a une mission dans le cadre de l’aménagement du territoire. Dans le Schéma national de l'aménagement des territoires SNAT 2025, la Poste a une présence. Elle a la mission de service public.

Quel est l’intérêt de créer cette banque postale ?
Nous avons tout intérêt à créer une banque postale. Il faut qu’Algérie Poste ait sa banque postale. Le pays a intérêt à ce que Algérie Poste ait son épargne qui représente un levier de développement économique. La culture de l’épargne populaire est faible en Algérie. Il ne peut pas se développer tant qu’il n’y a pas de présence de proximité pour le citoyen. Cette présence ne peut venir que de la Poste, à travers sa mission d’épargne. Les banques ne peuvent pas le faire. Une banque ne peut pas installer une agence de 200 habitants et la Poste l’a déjà fait. Pour toutes ces raisons, il faut que nous soyons tous des militants de l’épargne postale. Cela ne veut pas dire que nous allons enlever du pain de la Banque, mais la Poste va contribuer à développer l’esprit de l’épargne en Algérie, l’utilisation de la monétique, l’esprit du transfert entre citoyens, entre citoyens et fournisseurs. L’an dernier, lors de mon audition par le président de la République, j’ai développé cette idée et M. Bouteflika l’a soutenue. Le Premier ministre soutient aussi ce projet, mais il y a quelques réticences en pensant que l’arrivée de la Banque postale va éclipser les réseaux bancaires. En vérité, cela va renforcer la culture de l’usage du réseau bancaire.

Le manque récurrent de liquidités a poussé les pouvoirs publics, notamment la Banque d’Algérie à mettre en circulation le billet de 2 000 DA, mais le problème demeure toujours dans certains bureaux de poste.
Je vous fais une confidence : j’ai vu une seule fois ce billet de 2 000 DA et c’est la réalité. Le billet arrive au bureau de la poste, il sort pour ne plus revenir. Cela veut dire que le citoyen n’utilise pas le circuit bancaire. On peut disserter du pourquoi mais le problème est là. On peut disserter sur la non-utilisation du circuit bancaire. Les économistes et les sociologues doivent s’intéresser à ce problème pour assurer la pérennité et la réussite du système, il faut que le citoyen s’implique. Comment ? Il faut le mettre en confiance et lui faire comprendre que lorsqu’on utilise ces outils, on n’est pas pénalisé. Et surtout, il faut fiabiliser le système. Par la suite, et naturellement, il y aura une culture qui va se développer chez le citoyen et qui va l’amener à utiliser beaucoup plus les moyens modernes de transaction et de paiement.

En août dernier, vous aviez évoqué le sujet de la création d’un groupement d’entreprises du secteur des télécoms et le lancement de la première entreprise de courrier rapide (EMS) et de l’EDITEC, sans oublier le projet de la 1re Banque postale qui ouvrira ses portes en 2012. Plus de détails ?
Tout cela n’est pas un dossier léger, la volonté politique existe. Le Premier magistrat du pays a donné son accord, le Premier ministre soutient également. On va discuter avec tous les partenaires comme le ministère des Finances, l’ABEF, il faut impliquer tout le monde. 2012 va constituer l’ouverture du chantier. Nous allons nous faire accompagner par des gens qui ont réussi cette opération. C’est une première en Algérie.

Vous avez déjà choisi le partenaire?
Pas encore. Le groupe de travail est en train de discuter du sujet. Nous allons, peut être, se faire accompagner par des institutions internationales. Si tout va bien, d’ici à 2013, on verra les premiers jalons. Il y a eu une action de renforcement de notre réseau, une action de formation qui est très importante.

Les agences postales ont souvent fait objet de détournements et des vols. Serait-il possible de connaître le montant ?
On a déjà donné des chiffres. On a remarqué que c’est vraiment des montants dérisoires par rapport à l’ampleur des transactions au niveau de la Poste. En 2010, la Poste a décaissé plus de 2 000 milliards de DA, le total de toutes les malversations ne dépassent pas 100 millions de DA. Il faut viabiliser, néanmoins, notre système de contrôle

Et c’est pour cela que vous avez créé la police de la Poste?
Tout à fait. En sachant qu’il y a un système de contrôle et de vérification, les agents malveillants vont automatiquement s’abstenir. Sur les 30 000 travailleurs d’Algérie Poste, 50 d’entre eux ont été entraînés par la tentation.

Qu’en est-il de la création d’un groupement d’entreprises du secteur des télécoms et le lancement de la première entreprise de courrier rapide (EMS) et de l’EDITEC
Pour l’EMS, le courrier rapide, c’est une activité qui a toujours existé au niveau de la Poste, mais avec l’arrivée de la concurrence, l’EMS a connu un véritable recul, car il a été géré comme une activité quelconque au niveau de la Poste. Il a été décidé donc, d’aller vers la création d’une filiale à caractère économique appartenant à la Poste. On lui donnera tous les moyens, la liberté
d’action avec un P-DG, un conseil d’administration. Il faut qu’elle devienne la première société chargée du courrier rapide au niveau national.
De l’autre côté, Algérie Poste a beaucoup investi dans les moyens d’édition, de façonnage, des factures, mais elle a également l’habitude du courrier, on s’est dit pourquoi ne pas créer une filiale qui va travailler pour la Poste, comme elle peut travailler pour les grandes sociétés comme les banques. Nous pensons que c’est un segment très important.

L’opération de paiement par carte a-t-elle commencé ?
Il y a un travail de normalisation qui se fait et on m’a promis le lancement à partir du premier novembre prochain. Physiquement, tout a été fait, reste maintenant à appuyer le système pour qu’il n’y ait pas de «bug». Je peux vous assurer que le paiement par carte va être effectif dans les semaines à venir. Par la suite, on va lancer le paiement par mobile.

Avant la fin du 1er trimestre 2012, l’Algérie va lancer la troisième génération (3G). Les opérateurs de téléphonie mobile sont-ils dotés d’équipements nécessaires pour garantir la réussite de ce service ?
Nous ne pouvons pas dire qu’un opérateur est doté ou pas des équipements. Il faut qu’il ait les compétences humaines nécessaires pour qu’ils puissent faire la migration vers cette technologie. Il faut qu’ils aient les moyens pour le faire, et en troisième lieu, il leur faut la licence d’exploitation de la 3G. Le réseau, en partie, se prête à cette évolution. Avant de lancer ce processus, nous avons longuement discuté avec les opérateurs présents sur la scène nationale. Ils ont affirmé qu’ils sont prêts. Ces opérateurs ont des partenaires, des équipementiers. Même les équipementiers ont été reçus au ministère des PTIC pour voir s’ils sont en mesure de réagir. Les opérateurs seront en mesure d’être présents au plus tard à la fin du premier trimestre 2012.

La 3G couvrira-t-elle tout le territoire ?
Non nous n’allons pas demander aux opérateurs, dès le départ, de couvrir le territoire national.
C’est impossible. Nous allons vers la couverture graduelle. Il y a un échéancier qui nous sera imposé dans le cadre de cahier de charges après sa publication qui devra être respecté, et ça c’est le rôle de l’ARPT. Le marché va imposer un rythme aux trois opérateurs et ils feront tout pour satisfaire la demande.

Le ministère interviendra-t-il dans la tarification des services 3G ?
Les opérateurs vont jouer leur rôle. En France, un smartphone qui coûte 800 euros, baissera jusqu’à 100 euros avec un abonnement d’une année chez tel ou tel opérateur. Nos opérateurs doivent aller dans ce sens. Jusque-là, nos opérateurs se sont contentés de gagner de l’argent. Il faut inverser la tendance et l’Algérien, qui ne fait pas beaucoup de calcul, doit changer de comportement.

On parle d’un quatrième opérateur qui serait intéressé par la 3G ? Algérie Telecom serait-t-elle intéressée par le marché ?
Algérie Telecom ne s’intéresse pas au mobile, puisqu’elle a sa propre filiale qui est Mobilis. Par contre, Algérie Telecom a demandé une filiale pour s’occuper du LTE (le téléphone fixe), une nouvelle technologie d’accès au haut débit et très haut débit et Algérie Telecom va bénéficier d’une autorisation. On va l’autoriser à déployer un réseau expérimental élargi sur la base de la technologie LTE. Elle va commencer à servir des localités ou le téléphone fixe n’est pas présent. Il faut que toutes les régions soient raccordées aux réseaux d’Algérie Telecom.. Tous les équipementiers sont appelés à préparer le LTE-advenced. Nous voulons que nos entreprises publiques soient à l’avant-garde.

Qui est le 4e opérateur?
Le dossier de l’octroi des licences 3G est pris en charge par l’ARPT. Il y aura le retrait officiel des cahiers des charges et après ce sera le dépôt des dossiers. C’est à ce moment que nous allons voir combien d’opérateurs sont en lice.

Vous avez récemment déclaré qu’aucun opérateur de téléphonie mobile n’est exclu de la course pour l’octroi de la licence 3G. considérant que l’ARPT a fixé un délai aux opérateurs quant à l’assainissement avec le fisc. Djezzy sera-il pénalisé puisqu’il est redevable de plus de 230 millions de dollars ?
Je n’ai pas l’information exacte, mais à ma connaissance, Djezzy a apuré sa situation et il n’a plus de problème avec le fisc. Mais le dossier demandé impose d’être en règle avec la Banque, les impôts et la sécurité sociale, même pour celui qui soumissionne pour un million de dinars. Cette histoire est administrative. Il faut que chaque opérateur assainisse sa situation pour prétendre à une licence.

Ces dernières années, l’on constate beaucoup d’activités dans le domaine des télécoms. Il y a eu organisation de plusieurs salons dits professionnels, mais à chaque fois, les exposants apportent des produits finis, mais personne ne connaît la qualité
On organise beaucoup de Salons, mais nous n’avons jamais fait une véritable évaluation pour pouvoir dire quel a été leur apport. Si je me contente des offres qui nous viennent de l’étranger, je n’ai pas besoin de ce Salon. On n’a pas besoin de «Souk». C’est vrai qu’il y a accès à la technologie, à la découverte de nouveaux produits…, mais l’objectif d’un Salon c’est d’apporter un plus au marché national et à la production nationale en plus de la création d’emplois. Dans le cas contraire, on reste dans une situation de consommateur et de simple importateur.

Cela sous-entend-il que le ministère ne va plus parrainer certains Salons ?
Quand ça devient de la répétition. Nous devons défendre l’économie nationale. Les prestataires algériens sont prioritaires. Il faut consommer algérien, de la sous-traitance algérienne, de la réalisation algérienne. Comparativement à certains pays, nous avons des atouts, en matière d’énergies, de main-d’œuvre, de fonciers industriels. Nous avons beaucoup de produits fabriqués en Algérie. Malheureusement les ports sont pleins et le produit algérien ne se vend pas. Je tiens à soulever également le fait que nous n’avons pas un réseau d’information économique national. Si ce réseau fonctionne bien, tout le monde pourra travailler et l’économie nationale va de l’avant. Malheureusement, nous avons tendance à aller vers la facilité et donc importer.

Le point sur le projet de création de petites entreprises par les jeunes
Ça marche très bien. Nous avons au moins une vingtaine de start-up qui sont aidés par le Fonds de développement de l’usage technologique au ministère de la Poste et des télécommunication. Nous allons lancer un appel à concurrence pour nos jeunes même pour nos entreprises qui existent et qui viendraient soumettre des dossiers qui sont financés par la FODIC. Son but est de créer la dynamique de la relance économique.

La 3G veut dire également l’Internet via le mobile. Mais la capacité 512 ne permet pas d’effectuer les opérations. Que faire?
Pour l’Internet, nous allons exiger aux opérateurs un minimum de 384 kilos. Cette capacité est énorme pour les usagers. Le réseau 3G va avoir son propre accès à l’Internet. La 3G va offrir beaucoup de possibilités d’accès à l’Internet surtout le contenu national ; en plus de la télévision, la radio… tout cela sera disponible sur la 3G, mais nous espérons qu’il y aura beaucoup de contenus algériens.

Et notre bande passante par Internet, va-t-elle changer ?
Cela ne pose aucun problème parce que Algérie Telecom s’attelle à l’augmenter de manière régulière. La difficulté ne se trouve pas à ce niveau, nous avons un câble sur Marseille, un deuxième câble sur Palma et un troisième que nous voulons lancer entre Oran et Valence. Celaveut dire que le problème de la capacité ne se posera plus. On ne voudrait pas que cela augmente beaucoup, car cela voudra dire qu’il n’y a pas de contenu national

On a remarqué que plusieurs sociétés algériennes évitent d’être hébergées en .DZ
Pour moi cela est inexplicable ! Quand un site est destiné à la population algérienne, on a intérêt qu’il soit disponible au niveau national.. Nous devons développer la notion de service chez nous.

Un mot sur l’Eepad...
Nous avions eu plusieurs tentatives pour qu’Algérie Telecom rachète des actifs de l’Eepad, mais cela n’a pas abouti. Il y a un contentieux juridique entre la commission des créances de l’Eepad et Algérie Telecom, il y a une expertise qui a reconnu une partie des créances pour Algérie Telecom que l’opérateur public n’a pas reconnu et il a lancé une deuxième expertise. Il y a des travaux qui ont été effectués pour évaluer l’Eepad avec l’intention qu’Algérie Telecom rachète des actifs de l’Eepad. C’est une affaire purement économique. J’espère que les deux parties arrivent le plutôt possible à une solution.

Et le projet Ousratic II ?
Nous devions faire une première réunion avec le ministre de l’Education nationale, mais cela a coïncidé avec beaucoup de choses, entre autres la rentrée scolaire et nous allons nous revoir peut-être la semaine prochaine avec l’Education nationale et avec un autre secteur que vous saurez bientôt.

Et pour Alcom I ?
Beaucoup de choses ont été faites par l'Agence Spatiale Algérienne (ASAL). Nous avons deux satellites pour l’observation de la Terre qui sont exploités par l’agriculture, les travaux publics, les forêts, l’industrie, l’environnement. C’est un outil de développement économique. Notre ambition c’est d’avoir un satellite de télécommunications et cela est tout à fait à la portée de l’ASAL.

Source : Quotidien Horizons au 01/10/2011

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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