jeudi 27 octobre 2011

UN JUIF À LA TÊTE DE VIMPELCOM : Mikhaïl Fridman : un homme au dessus de tout soupçon ?

Mikhaïl Maratovitch Fridman est un homme d’affaires russe né le 21 avril 1964. Comme tous les grands de l’oligarchie russe, il est d’origine juive. Il fait ses études à Moscou et obtient un diplôme d’ingénieur. Dès le début des années 90, il se lie à un autre puissant homme d’affaires et politicien russe, Piotr Aven, réputé proche de Boris Eltsine et de Vladimir Poutine, En 2008, il est le 23e homme le plus riche du monde avec une fortune de plus de 20 milliards de dollars. Grâce à une gestion musclée de ses affaires, Mikhail Fridman est devenu le 4e homme le plus riche de Russie, avec une fortune personnelle estimée à 6,3 milliards de dollars américains par le magazine « Forbes ». Des rapports des services secrets russes en dressent un tableau inquiétant. «Au premier abord, il a l’air avenant, posé et sérieux. Son calme apparent dissimule en réalité un caractère vindicatif, qui trahit une forte propension à l’agressivité. Maître de ses émotions, il n’en est pas moins susceptible et rancunier. En affaires, il a tendance à choisir des partenaires moins capables que lui.» Tel est le profil de Mikhail Fridman esquissé dans une note interne des services secrets russes (FSB). Un profil qui explique bien comment il a pu connaître une ascension sociale aussi rapide, alors qu’il partait de rien… Originaire de Lviv, en Ukraine, Mikhail Fridman est allé étudier dans les années 90 à l’Institut de l’acier et des alliages de Moscou et s’est vite orienté vers l’entreprenariat, en profitant des premières fissures de la perestroïka de Gorbatchev. Il a tout d’abord monté une coopérative étudiante de lavage de vitres, puis créé trois sociétés : Alfa- Foto, Alfa-Eco et Alfa- Capital. Ces sociétés lui rapportaient de l’argent en important en Russie des denrées rares, comme des jeans et des ordinateurs, et surtout des matières premières comme le sucre. Mais voilà, en 1995, la police russe a découvert de la drogue dans des wagons de train stationnés dans une gare sibérienne. Affrétés par Alfa, ils étaient censés contenir du sucre, selon Novaya Gazeta… À la suite d’une perquisition dans les locaux d’Alfa- Eco, des officiers du FSB ont alors confié aux médias russes qu’ils avaient assez de preuves pour coffrer Mikhail Fridman. Or, rien ne s’est passé. Une note interne du FSB, selon Novaya Gazeta, indique qu’Alfa aurait bénéficié de protections politiques depuis qu’il avait versé 500 000 dollars américains pour la nomination, en 1992, d’Igor Gaïdar au poste de Premier ministre de Boris Eltsine… Devenu un financier influent avec Alfa, Mikhail Fridman a contribué à la réélection de Boris Eltsine en 1996. Un an après, quand l’État russe a décidé de privatiser 40% du capital de la Compagnie des pétroles de Tioumen (TNK), l’un des fleurons de l’industrie pétrolière russe, il a empoché le lot à bas prix. Et il a mis la main sur les 60% restants en 1999, à un prix si indécent que la Douma a adopté une résolution demandant l’annulation de la vente. En vain… Alfa a ensuite grandi à coups d’acquisitions souvent musclées, recourant à l’astuce de la mise en faillite forcée de sa cible pour racheter par la suite ses actifs à vil prix, selon le témoignages d’officier, du FSB aux médias russes. Un exemple est révélateur, celui de Kondpetroleum.

Source : Quotidien Le Courrier d'Algérie du 27/10/2011

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