jeudi 27 octobre 2011

Comment Naguib Sawiris a voulu piéger l’Algérie…

Fragilisé par le recul de Djezzy en Algérie, par ses démêlés avec le fisc, ses affaires commerciales au détriment de l’Algérie -qui lui avait pourtant ouvert toutes les portes et facilité les tâches pour son implantation – Sawiris, en bon homme d’affaires, guidé par son seul flair des affaires, avait estimé bon de se débarrasser d’une filiale devenue encombrante, en la cédant au géant russe VimpelCom. En agissant de la sorte, Sawiris cherchait surtout à se tirer d’affaire, en empochant six milliards de dollars et mettre Alger et Moscou face à face. Un tel scénario était faisable, mais manquait à Sawiris l’essentiel : une victime. Car l’Algérie ne voulait pas – et ne pouvait pas- jouer le rôle de la victime que le casting de Sawiris lui avait affecté. De fait, l’Algérie ne discutera pas avec VimpelCom du rachat par l’État de Djezzy, la filiale algérienne d’Orascom Télécom Holding. Les discussions avec le groupe de Naguib Sawiris auront lieu à la fin du mois de juin 2011, et porteront sur un seul sujet : le rachat définitif de Djezzy par l’État algérien. Se rendant compte qu’il ne pouvait plus vendre sa filiale algérienne, Naguib Sawiris tente alors de contourner, en partie, cet obstacle. Prospectant le marché de la téléphonie mobile, et observant la percée de VimpelCom, Sawiris, le copte, prend contact avec Fridman, le Russe d’origine juive. L’opérateur mobile VimpelCom, en partie détenu par le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, négocie pour le rachat d’OTH, le groupe de Naguib Sawiris. L’opération consiste en le rachat de l’Italien Wind et la prise de contrôle de 51% d’Orascom Télécom Holding (OTH). Le montant de la transaction s’élève à 6,6 milliards de dollars. De ce montant, 1,8 milliard de dollars seront versés en espèces à la famille Sawiris et le reste via l’émission de 326 millions d’actions. Le nouveau groupe VimpelCom sera alors détenu à hauteur de 31,7% par le norvégien Télénor, tandis que 31,4% seront détenus par le russe Alfa-Group. Le reste des actions seront la propriété des minoritaires dont Orascom. L’État algérien ne cherche même pas à protester, jugeant inutile de discuter avec d’autres parties que OTA, seul interlocuteur juridique et commercial, soulignant qu’il ne compte pas engager des négociations avec le Russe VimpelCom.

Source : Quotidien Le Courrier d'Algérie du 27/10/2011

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