Le programme de déploiement du nœud d'accès multi-services MSAN (téléphonie, télévision et Internet très haut débit), lancé en 2010 par Algérie Télécom (AT), continue sa progression. Après l’accomplissement de 80% des objectifs de la première phase dans 5 wilayas, l’opérateur public a entamé la deuxième phase dans 14 autres. Au total, un million d’accès devraient êtres opérationnels à la fin de cette phase.
Samir Derradji, directeur du réseau d'accès et chef du projet MSAN à AT, nous expose l’état des lieux de cet important volet de la modernisation des équipements (remplacement du réseau cuivre par la fibre optique) et de la généralisation de la téléphonie fixe et de l’Internet à d’autres régions du pays.
Sur les 400.000 accès prévus dans les six wilayas (Alger, Oran, Constantine, Sétif, Ouargla et Chlef) concernées par la première phase du déploiement du MSAN, 320.000 ont été mis en service. A Alger, Oran et Constantine, le déploiement est plus lent, avec des taux de réalisation respectifs de 48%, 65% et 58% sur 100.000 lignes pour chacune de ces wilayas. Cette lenteur est due à "la difficulté de mener des travaux" dans un milieu hyper-urbanisé et, surtout, d’"éviter les coupures", d’où la nécessité de "travailler la nuit", affirme M. Derradji.
"Dans certaines wilayas comme Alger, il y a un problème d’acquisition des sites" pour l’installation des équipements, et il est parfois compliqué d’obtenir des autorisations de travaux. "D’ici janvier 2012, la mise en service atteindra 80% dans la capitale", rassure le responsable du projet MSAN.
Certaines entreprises (Cevital, Centre commercial de Bab Ezzouar…) sont déjà dotées d’équipements MSAN qui seront élargis "bientôt aux zones industrielles de Rouiba et Oued Smar", ajoute Samir Derradji.
Dans d’autres wilayas, comme Chlef et Sétif, "les résultats ont dépassé les prévisions" avec, respectivement, 120% et 110%, soit 36.000 et 56.000 abonnés (anciens et nouveaux) reliés à la fibre optique. Actuellement, le chef-lieu de wilaya de Chlef "est à 100% MSAN". A Ouargla, les équipements installés sont en période de tests techniques.
Coût total de la première phase : 20 millions de dollars. "Une bonne partie de cet investissement servira pour la seconde phase" qui "coûtera moins en temps et en argent", estime notre interlocuteur.
Le remplacement de la partie cuivre a également permis de "réduire les sabotages volontaires des câbles sur le réseau d’Algérie Télécom", souligne Samir Derradji. "Nous avons beaucoup moins de problème à ce niveau. En plus c’est bien plus facile de rétablir une coupure d’un câble en fibre optique que des brins de fils en cuivre", ajoute-t-il.
La deuxième phase plus rapide et moins coûteuse
Les 14 wilayas concernées par la seconde phase (500.000 accès) sont Tlemcen, Mostaganem, Relizane, Blida, Batna, Biskra, Tizi Ouzou, Tipaza, Boumerdes, Laghouat, Skikda, Bejaïa, Bordj Bou Arreridj, Bechar et Annaba. A noter que d’autres wilayas, comme Alger qui compte au total 320.000 abonnés au téléphone fixe, sont également prévues dans la deuxième phase. Des équipements sont en voie d’acquisition, et le "démarrage massif" est prévu pour bientôt.
Le déploiement du MSAN permet de "rapprocher la fibre optique de l’abonné", de "réduire la partie des câbles en cuivre" et d’installer "des équipements data (pour fournir l’ADSL) dans des zones qui en étaient dépourvues". "L’accès à l’ADSL sera meilleur qu’il ne l’était dans la configuration 100% cuivre. Le MSAN garantit au moins le débit payé qui sera d’un minimum de 521 Kbps et pourrait atteindre jusqu’à 8 mégas pour le résidentiel et plus de 20 Mo pour les professionnels (dans le cadre de l’offre Anis+)", précise M. Derradji. A noter aussi que les offres Internet actuelles, Easy et Fawri qui comptent un million d’abonnés, "seront modernisées en MSAN".
En plus de l’Internet, Algérie Télécom proposera, "avant la fin de l’année en cours", son offre commerciale pour la visiophonie, en attendant d’autres services comme la télévision (IPTV) et la visioconférence.
Au total, 6 millions de connexions haut-débit seront installées d’ici 2015, dont 4 millions d’équipements de l’ancienne génération à moderniser dans le cadre du projet MSAN, mais également avec d’autres technologies tel que le FTTH (la fibre jusqu’à l’abonné), déjà utilisé dans certains quartiers à Alger (les Bananiers) et à Tipaza.
Des solutions sans fil pour les zones difficiles d’accès
Les installations MSAN, pour les deux phases, ont été acquises auprès de Huawei et ZTE. Quant aux équipements annexes, les fournisseurs en sont Ericsson et Alcatel pour la première phase, et Ericsson seul, pour la seconde.
"Le programme de développement d’Algérie Télécom ne s’arrête pas aux MSAN, ni au FTTH. Pour nous, l’essentiel est de fournir à l’abonné la meilleure technologie et la meilleure qualité de service. Il y a aussi des solutions sans fil que nous préparons pour le déploiement dans les zones qu’il n’est pas possible de relier à la fibre optique", explique Samir Derradji.
Ces solutions seront particulièrement utiles dans les zones montagneuses. "Un réseau EVDO a été mis en place à Bejaïa, Tizi-Ouzou et Bouira". Il permettra de proposer "un accès ADSL à un débit acceptable au même coût que les autres offres Internet". Pour d’autres régions du pays, "il existe un planning de déploiement de technologie sans fil". Le tout "sur les fonds propres d’Algérie Télécom", conclut le directeur du réseau d'accès et chef du projet MSAN.
Source : Maghreb Émergent au 19/10/2011
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