L’Algérie totalise moins de 6% des adresses IP du continent africain alors que deux pays africains, l’Afrique du Sud et l’Egypte, en accaparent, à eux seuls, 45,3% ! Les autres pays du Maghreb ne tirent pas vraiment la part relative de la région vers le haut : le mieux classé chez l’UIT, la Tunisie, est à la 83e place mondiale des pays consommateurs d’adresses numériques.
Sur le continent africain, la part du lion en ressources Internet revient à l’Afrique du Sud, suivie de l’Egypte pour les pays arabes. A eux seuls, ces deux pays totalisent 45,30% des adresses Internet (Ip) version 4, celle qui a cours actuellement dans la majorité des pays d’Afrique, 28,05% des adresses Internet version 6 et 24% des systèmes autonomes dédiés à la gestion des noms de domaines.
Ces taux sont fournis par l’Afrinic, le délégué pour l’Afrique de l’autorité mondiale de gestion des ressources Internet l’Assigned Numbers Authority (IANA). Pour les pays du Maghreb, la situation n’est guère reluisante. Elle est donnée dans le tableau récapitulatif suivant :
| Pays | IpV4 (%) | IpV6 (%) | AS (%) | Org | Ordinateurs. direct Internet | Internautes |
| Algérie | 5.90 | 0.44 | 0.13 | 1 | 572 | 4 700 000 |
| Libye | 0.67 | 0 | 0.26 | 0 | 12 432 | 353 900 |
| Maroc | 7.64 | 1.31 | 0.91 | 2 | 277 793 | 13 213 000 |
| Mauritanie | 0.07 | 0 | 0.13 | 0 | 23 | 75 000 |
| Tunisie | 6.15 | 0.87 | 0.39 | 0 | 490 | 3 500 000 |
IpV4 et IpV6 désignent les protocoles Internet. AS désigne les systèmes autonomes utilisés dans l’interconnexion des réseaux qui « transportent » les noms de domaines et les requêtes des internautes. Dans les deux colonnes de droite sont données, par la Central Intelligence Agency (CIA), le nombre d’internautes et le nombre d’ordinateurs connectés directement à Internet (Ordinateurs Direct Internet). Ces ordinateurs n’incluent pas les terminaux des cybercafés ou les postes des réseaux intranet des entreprises à titre d’exemple.
Le tableau précédent devient plus compréhensible en le rapprochant du classement 2010 des pays du Maghreb réalisé par l’Union internationale des télécommunications (UIT) :
| Pays | Classement | Indice TIC |
| Algérie | 103 | 2.82 |
| Libye | N.d | N.d |
| Maroc | 90 | 3.29 |
| Mauritanie | 131 | 1.58 |
| Tunisie | 84 | 3.43 |
Pour ses besoins en TIC, l’Algérie utilise les câbles ALPAL2 (Palma, Alger), MED Cable (France, Algérie); la Libye utilise EIG (Europe India Gateway), tandis que le câble HAWK demeure en projet ; le Maroc est relié à l’Internet via l’ACE (African Coast to Europe), l’ATLAS offshore (France, Maroc), le câble qui relie ESTEPUNA, en Espagne, à Tétouan au Maroc, EURAFRICA (Portugal, Maroc, France) alors que GLO-1 pour Globacom-1 est un autre câble, en projet. La Mauritanie est reliée via les câbles qui transitent par le Maroc, GLO-1 et ACE. La Tunisie dispose d’Hannibal et KELTRA, deux câbles qui la relient à l’Italie. Elle tirera aussi bénéfice du câble HAWK (en projet).
I-ME-WE (India-Middle East-Western Europe) demeure l’un des câbles les plus importants utilisés par les pays du Maghreb. Ce câble, long de 13.000 kilomètres, relie la France à l’Inde avec un débit (bande passante) 3.84 Terabits (Tera valant 10 puissance 12).
Cet état des lieux montre que les ressources intangibles (Ip) et les infrastructures techniques sont disponibles au Maghreb. Une coopération plus efficiente pourra résorber une bonne partie de la mauvaise humeur des Internautes maghrébins.
Source : Maghreb Émergent au 19/10/2011
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