mercredi 5 octobre 2011

Lancement de la 3G et levée du monopole sur l’internet : Ce n’est pas pour demain !

L’internet Haut Débit et le lancement de la licence 3G n’est pas pour demain en Algérie. Après avoir annoncé, à grand renfort médiatique, le 22 septembre dernier, le prochain accès à cette technologie déjà largement dépassée sous d’autres cieux, l’autorité de régulation des postes et télécommunication (ARPT), a décidé sans préavis, de reporter sine die, l’opération de retrait du cahier de charge de la 3G est destinés aux opérateurs qui souhaitent soumissionner.

Pis encore, les autorités à leur tête le ministère n’ont donné aucune date pour la reprise du "projet" d’attribution de la licence. Bien qu’on souligne que ce report ne "signifie pas le gel" de l’opération de vente de la licence 3G de téléphonie mobile, il est pourtant difficile de ne pas y voir une volonté de marquer le pas compte tenu des implication d’une technologie sur la communication sociale en Algérie. "Nous avons reporté la date de retrait du cahier de charges sine die parce qu’on n’a pas encore évalué le temps dont ont besoin les opérateurs ", argue une source anonyme citée par un confrère.

Il est à se demander comment un agence publique, l’ARPT en l’occurrence pouvait-elle se permettre d’annoncer le lancement de la 3G, avant même de s’assurer que ses clients, à savoir les trois opérateurs de téléphonie mobiles ne soient effectivement prêts ? La question se pose d’autant plus que les trois opérateurs, Djezzy, Nedjma et Mobilis ont tout les trois affiché leurs disponibilité à se lancer dans la 3G. Mieux encore, le patron de Nedjma par exemple avait précisé qu’il a déjà entamé depuis quelques temps l’extension de son réseau et l’acquisition de nouveaux équipements. C’est dire, que dans cette affaire, l’ARPT à mis charrette avant les bœufs en ce sens qu’elle lancé son produits à des clients pris de court…

Une 3G à la vitesse de la tortue…

Résultat : la vente de la licence 3G de téléphonie mobile devait intervenir "avant la fin du mois d’octobre", selon la calendrier initialement arrêté, est reporté à une échéance inconnue pour l’instant. Cela étant dit, et au-delà de ce faux départ, les clauses contenues dans le fameux cahier des charges sont de nature à refroidir les ardeurs de ceux qui croyaient à la démocratisation de l’internet Haut Débit en Algérie. En effet notre confrère Echourouk a publié hier le texte de l’ARPT avant même que les trois opérateurs n’aient eu accès. Il ressort globalement que cette 3G, adoptera la vitesse de la… tortue.

Les opérateurs qui auront réussi à satisfaire le cahier des charges devront s’engager à ne pas dépasser la vitesse de communication numérique de 128k-bit/s pendant deux années. Le fameux 1 Mega ne sera atteint qu’à l’horizon 2014.

Pour les experts du domaine, cette exigence prête à rire pour une licence 3G. En effet sous d’autres latitudes la vitesse internet pour la 3G+ atteint allègrement les 15 mega bit seconde ! Par exemple, les opérateurs de l’hexagone envisagent de porter ce débit dans un proche avenir à 42.02 mb/s.

Autant dire, qu’on est loin de la révolution numérique et de "l’entrée de l’Algérie dans un processus irréversible de l’économie numérique basé sur la connaissance et les technologie de la communication à tous les niveau de la vie nationale".

Dans l’exposé des motifs du cahier des charges, il y est précisé que cette offre vise à "réduire" la fracture numérique et à "permettre l’usage de l’internet pur le grand public". Or, avec ces modestes 128 k-bit/s, le moins que l’on puisse dire est que l’internet restera pour longtemps encore une denrée rare, un luxe pour les algériens. Autre mauvaise nouvelle, l’ARPT signifie expressément aux trois opérateurs que l’Etat gardera le monopole de l’accès à l’internet.

Source : Algérie-Plus au 05/10/2011

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