samedi 15 octobre 2011

Aucune date sur la reprise du processus connue: 3G et plus si affinités…

Dans le chapitre dédié aux « conditions générales », les futurs détenteurs de la licence 3G s’en acquitteront pour 15 millions de dollars et en disposeront pour une durée de 15 ans

Evolution somme toute logique, nous nous apprêtions à prendre le train de la 3G jusqu’à ce que le sifflet retentisse, nous signifiant que ce train justement restera à quai ; et donc nous aussi. Tant pis ? Ce sont les opérateurs télécoms qui ont demandé plus de temps, arguant que les délais impartis étaient tout de même « trop restreints » et le « lancement inattendu ». Ils voulaient être en mesure de ficeler correctement leurs dossiers et les déposer dans les meilleures conditions possible. Alors c’est tant mieux ! La 3G aurait été un processus normal d’évolution d’un marché télécoms mature qui a besoin de croissance et donc de s’adapter technologiquement afin de créer de nouvelles sources de revenus. Cette condition a été remplie il y a déjà quelque temps même si les services liés à la génération précédente, comprendre 2G et 2,5G, n’ont pas connu leur pleine exploitation et auraient pu générer de la croissance pour les opérateurs, ne serait-ce que dans les services liés au secteur bancaire où il y avait encore amplement de la marge. Le potentiel de la 3G en Algérie est énorme ; première conséquence, le renouvellement du parc de téléphones compatibles représente à lui seul l’un des viviers de croissance les plus forts, même si, au fond, nous savons que le « marché noir » risque de gâcher cet élan. En parallèle, nous devrions connaître à moyen terme l’arrivée de nouvelles entreprises qui se spécialiseront dans les développements liés à la création de contenus divers exploitables, en qualité et en quantité, sur les nouveaux réseaux 3G. Mais le plus grand espoir que suscite cette dernière, c’est de voir le nombre d’internautes algériens exploser grâce aux fameuses clés 3G ; en particulier dans les régions à faible télédensité. Evidemment, sous réserve qu’elles soient comprises dans l’escarcelle des offres pensées par les opérateurs mobiles. Pour le moment, nous n’en sommes pas là; à peine le dossier préliminaire pour répondre à l’appel pour l’octroi des licences 3G écrit, tout est suspendu. La perplexité prend alors le relais, enfantant spéculations et frustrations. Dans ce qui constitue la première phase de ce processus, les opérateurs télécoms prennent d’emblée connaissance avec ce qu’est la terminologie 3G sur laquelle il est impératif de bien s’entendre, « incluant toutes les évolutions technologiques depuis l’UMTS » mais « élargie » « à l’accès par paquet à haut débit HSPA et HSPA+ ». D’ores et déjà Mobilis, Djezzy et Nedjma doivent se projeter dans la 3G+, technologie qui offre de plus rapides débits. Il est également clairement mentionné qu’« est exclue la technologie évolutive LTE ». Celle-ci, c’est Algérie Télécom qui en a la primeur, dans les réseaux fixes s’entend, qui pourra à son tour mettre cette future plate-forme à la disposition des « opérateurs titulaires d’une licence 3G » mais seulement en tant qu’opérateurs de réseaux mobiles virtuels. C’est plutôt inédit mais les conditions ainsi que les modalités y afférentes sont encore méconnues. Passons ; là n’est pas le propos ! Dans le chapitre dédié aux « conditions générales », les futurs détenteurs de la licence 3G s’en acquitteront pour 15 millions de dollars et en disposeront pour une durée de 15 ans. Attardons-nous quelque peu sur cet aspect. Nous sommes en 2011, Djezzy possède déjà une licence GSM qui expire dans 5 ans, Nedjma aussi mais la sienne durera jusqu’en 2020, Mobilis n’est pas concerné vu qu’il s’agit d’un opérateur public, donc n’est pas soumis à cette règle. Voyons de plus près Djezzy maintenant. Sa licence actuelle appartient de fait à VimpelCom, le groupe russo-norvégien qui a racheté OTH, maison mère d’Orascom Algérie, et si jamais Djezzy acquiert, pour 15 ans encore, une licence 3G… Dans le volet financier, au vu du prix « modeste » demandé, l’opérateur télécoms versera annuellement les redevances ainsi que les contributions selon cette répartition : 0.3% du chiffre d’affaires de l’opérateur détenteur de la licence 3G s’en ira comme contribution à « la recherche, la formation et la normalisation en matière de télécommunications » ; 3% au « fonds du service universel », encore 3% au Fonds d’appropriation des usages et de développement des TIC (FAUDTIC), géré par le ministère de la Poste et des TIC, 3 000 DA par station de base installée comme frais de gestion et de contrôle de celles-ci et enfin 100 millions de dinars comme redevance d’assignation et de contrôle de fréquences. Pour ce dernier point, il s’agit de 100 millions par canal de 5 MHz, sachant que le futur titulaire exploitera une largeur de bande de 30 MHz. C’est dire que la rareté du spectre vaut son pesant d’or. Il demeure encore inconnu l’un des éléments directement et intrinsèquement liés à un déploiement réussi d’un réseau 3G : les offres et surtout les prix d’accès. Ce sont évidemment ces deux paramètres qui prédestineront un avenir « télécoms » radieux pour les Algériens mais surtout de voir sur le terrain les bienfaits réels de ces technologies. Plus il y aura de nouvelles entreprises qui créeront des usages, des besoins, plus les opérateurs télécoms auront de quoi mettre dans le pipe et plus ils auront de raisons de baisser les prix et même de les mutualiser et de partager les gains dans une relation « gagnant – gagnant » avec les entreprises de développement. De préférence « 100% algériennes ».

Source : Hebdomadaire ITMag au 15/10/2011

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