jeudi 20 octobre 2011

L'Algérie vise le haut débit : la 3G pour "dégainer" plus vite

Tout le monde semble d’accord sur le fait que la 3G sera à l’origine d’une grande dynamique qui aura pour effet de développer de façon durable plusieurs segments du marché des nouvelles technologies, en Algérie. Une dynamique qui sera, les observateurs sont catégoriques sur ce point, un véritable catalyseur pour l’économie nationale dans sa globalité.

Les appréhensions par rapport à d’éventuels obstacles sont bien là, mais l’optimisme des acteurs des TIC semble l’emporter. Sur le plan pratique, les choses ont déjà commencé à bouger avant même l’ouverture officielle du marché algérien sur cette nouvelle technologie. Sur le plan international, les regards se sont tournés vers le marché algérien qui devient encore plus intéressant qu’il ne l’était il y a seulement quelques mois. Localement, nous prenons également la mesure des nouvelles possibilités offertes par la technologie 3G. Une concurrence prend déjà forme et s’installe à plusieurs niveaux et dans différents secteurs d’activité. Les équipementiers internationaux se préparent à proposer les machines les plus performantes et les plus adaptées aux nouveaux besoins du marché algérien. L’Algérie sera vraisemblablement pour eux l’un des marchés les plus intéressants du moment.

De leur côté, les opérateurs de téléphonie mobile se penchent sérieusement sur la question des services de la 3G tentant chacun d’imaginer les meilleurs services possibles aux prix les plus raisonnables. Tout porte à croire, d’ailleurs, que durant les premiers mois suivant l’obtention des licences 3G par les opérateurs, les efforts des opérateurs seront essentiellement axés sur ces services. Les développeurs de contenu eux se livreront également une farouche bataille pour vendre leurs applications. L’on s’attend, dans ce contexte, à ce que de nouvelles entreprises spécialisées dans le domaine du développement de contenu pour la 3G soient créées dans un avenir très proche. Certaines d’entre elles pourraient même s’associer à un opérateur de téléphonie mobile dans le cadre de partenariats liés aux services à proposer aux abonnés. Le secteur du logiciel, au ralenti depuis trop longtemps, recevra un véritable coup de fouet grâce à la 3G.

Les smartphones en vogue

D’autre part, le phénomène qui devra attirer fortement l’attention est celui qui s’opérera au niveau du marché de la téléphonie mobile lui-même. Non seulement ce marché aura un tout nouveau souffle grâce à la 3G mais pourra même changer partiellement ou totalement d’orientation. Ces dernières années, le marché de la téléphonie mobile a connu un certain ralentissement. De plus, les consommateurs se sont particulièrement intéressés aux téléphones bas de gamme ou usagés qui servent simplement à téléphoner. Une partie de ces consommateurs préfère toujours les appareils de haute technologie mais ne reflète pas réellement la véritable tendance du marché de la téléphonie en Algérie. Avec la 3G, les choses pourraient prendre une nouvelle direction. Une bonne partie des consommateurs optera pour les smartphones qui permettent de tirer profit des services susceptibles d’être assurés par la 3G. Toujours dans le même contexte, les constructeurs devraient eux aussi se livrer une concurrence encore plus rude pour proposer les meilleurs terminaux. Jusqu’ici, certains d’entre eux en proposaient mais dans le cadre d’une gamme très variée. Un intérêt particulier pourrait désormais être accordé à cette catégorie d’appareils. Tout ceci reste bien évidemment tributaire à la fois des tarifs des applications proposées et des prix des téléphones mobiles.

L’aspect financier reste, sans aucun doute, un élément déterminant dans le développement de la 3G en Algérie. Certains estiment, à ce propos, que les services de la 3G seront l’apanage d’une catégorie de clientèle en particulier puisque tout le monde ne peut se permettre à la fois d’acquérir un smartphone et de payer les tarifs des applications qui seront proposés sur ces appareils. D’autres considèrent que les prix devraient baisser grâce à la concurrence aussi bien du côté des opérateurs de téléphonie mobile que du côté des constructeurs qui tentent désormais de proposer des appareils de haute technologie à des prix de plus en plus abordables. Une divergence d’opinion qui sera tranchée par les événements à venir.

Les appréhensions des professionnels

Un espoir étant presque toujours accompagné de craintes, les professionnels les plus optimistes ne cachent pas leur inquiétude quant à certains problèmes pouvant entraver l’ouverture du marché algérien sur la 3G. La plus minime de ces craintes est celle de voir l’ouverture réelle du marché sur cette nouvelle technologie prendre plus de temps qu’il ne le faut. Un point de vue justifié par l’ajournement répétitif des dates de retrait des cahiers des charges par les opérateurs et par conséquent celle des dépôts des dossiers de candidature et du retrait des licences d’exploitation de la 3G. Une menace encore plus sérieuse se profile, cependant, à l’horizon. Celle des lenteurs bureaucratiques qui font la triste réputation de l’administration locale. Plus spécifiquement, l’on craint les effets que pourrait avoir la réglementation imposant la lettre de crédit aux importateurs. Cette
réglementation comprise dans la loi de finances de 2009 a déjà fait trembler les professionnels les plus aguerris en raison de sa complexité.

Aujourd’hui, cette question refait surface et donne beaucoup à réfléchir aux acteurs du secteur des technologies. Des procédures rendant difficile l’introduction de nouveaux équipements impliquant le ralentissement de tout le processus de l’ouverture du marché sur la 3G. Pour beaucoup d’opérateurs, l’Algérie est actuellement en train de vivre deux époques en même temps. Une époque marquée par une volonté irréfragable de s’ouvrir sur les nouvelles technologies et la modernité et une autre époque où une administration aux pratiques surannées s’érige en obstacle, même de façon involontaire, à la modernité. Même si l’on considère que les pouvoirs publics soient animés par la même bonne volonté que les opérateurs du secteur des nouvelles technologies, il n’en demeure pas moins que les faits sur le terrain sont têtus.

En dépit des difficultés, le marché algérien des nouvelles technologies reste un marché très attractif. La 3G semble porteuse de grandes promesses et à plusieurs niveaux. Outre le fait que les applications mobiles faciliteront grandement la vie aux utilisateurs, les opportunités susceptibles d’être générées par la 3G dans différents domaines d’activité sont énormes. La création de nouvelles entreprises et à travers elles de nouveaux postes d’emploi, la dynamisation du marché de la téléphonie mobile et celui du développement des logiciels, la réduction des coûts pour les entreprises ayant opté pour les applications mobiles pour l’accès à Internet sont autant de bienfaits liés à la technologie de troisième génération.

Qu’elle rencontre des difficultés ou pas, qu’elle soit accessible pour tous ou seulement pour certains, la technologie de troisième génération est bien là et il semblerait que les obstacles présents ne fassent pas réellement le poids devant les opportunités futures.

Source : Magazine NTIC au 20/10/2011

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