mercredi 2 février 2011

Les Algériens mauvaise langue ? « Il n'y a aucun contrôle d’internet ou des SMS en Algérie » ( Ministre )


Le ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, Moussa Benhamadi, a catégoriquement nié que l’Etat algérien exerce une restriction ou un contrôle sur les réseaux Internet et téléphonique lors des récents troubles ayant secoué le pays. Pour le ministre, l’accès extrêmement difficile aux réseaux sociaux sur Internet est dû aux travaux entrepris pour l’augmentation du débit de connexion.

« Il n'y a aucun contrôle de l'Internet en Algérie qui reste le seul pays où cette technologie n'est pas contrôlée. Je peux l'affirmer car je fais partie de ceux qui l'ont lancé en Algérie en 1993 », indique M. Benhamadi à la presse en marge de la clôture de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN).

« Il n’y a pas eu non plus de contrôle des réseaux sociaux comme Facebook ou twitter », précise-t-il en ajoutant que « qu’il n’y a jamais eu de contrôle d’Internet en Algérie ».

Le ministre a mis au défi ceux qui évoquent un contrôle du gouvernement sur internet. « Celui qui peut apporter une preuve de ce qu’il avance, qu’il vienne me voir », lance-t-il encore .

De nombreux internautes algériens se sont plaints au début du mois de janvier dernier de l'impossibilité, sinon la difficulté, d’accéder à Facebook et Twitter alors que tous les autres sites sont accessibles.

Quelles sont donc les raisons de ce ralentissement ? Les récentes perturbations de l'Internet sont dues aux travaux de passage d'une capacité de débit à une autre supérieure, explique-t-il. « C’est comme une autoroute. Vous avez deux voies et si vous voulez en ajouter une troisième, il y a forcément des travaux », image-t-il à ce propos.

DNA indiquait le 10 janvier dernier que spécialistes procédaient à tests liés à l'enregistrement du flux entrant et sortant en Algérie concernant Facebook ainsi que d’autres réseaux sociaux ou de partages de vidéos (Twitter, Youtube, Dailymotion…) afin de garder une copie pour un traitement ultérieur.

« Ces testes expliqueraient la lenteur du serveur à certains moments, écrivions-nous à l’époque. Ces interventions se font sur les équipements de la plateforme Djaweb d’Algérie Telecom qui permettent de connecter l’Algérie à internet via la fibre optique. » Nos informations sont donc confirmées par le ministre, mais si lui évoque plutôt des travaux pour améliorer le débit.

Selon le ministre, le réseau téléphonique n’a connu aucune perturbation ni contrôle. Pourtant, lui rappelle un journaliste, le syndicaliste Ahmed Badaoui a été interpellé par la police sur la base d’un SMS envoyé à ses camarades.

« Jamais de la vie !», retorque Benhamadi. « Je suis tout à fait sur, qu’il n’y a aucune interception de SMS ni au niveau de l’opérateur public, Mobilis, ni au niveau des opérateurs Djezzy et Nedjma ».

Pourtant le syndicalise Ahmed Badaoui a été arrêté, placé en garde-vue pendant presque deux jours avant d’être inculpé pour outrage à corps constitué, incitation à rassemblement non autorisé et activité d’association non agrée, sur la base d’un sms séditieux envoyé dans la soirée du 14 janvier 2011, peu de temps après la fuite du président Ben Ali.

Il n’y a également aucune interception des appels téléphoniques, selon M. Benhamadi qui s’écrie : «Pourquoi voulez-vous qu’on contrôle les communications téléphoniques ?»

Il finit néanmoins par reconnaître que tout le monde n’est pas à l’abri des oreilles indiscrètes. « Dites vous bien une chose : Nous n’allons pas rester en marge du monde. Il y a ce qu’on appelle même en Europe et en Amérique l’interception légale. C’est la loi et c’est le juge qui décide que les communications d’un tel ou d’untel doivent être contrôlées», conclut Moussa Benhamadi. Amen !

Source : Dernières Nouvelles d'Algérie au 02/02/2011

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