mardi 31 août 2010

VENTE DE DJEZZY : Un expert algérien missionné pour une évaluation financière sous haute tension


Les choses se précisent pour l’opérateur Djezzy. Selon le quotidien El Khabar, le gouvernement algérien a confié à l’expert-comptable Mohamed Hadj Ali une mission d’évaluation de l’opérateur mobile, filiale de l’égyptien Orascom Telecom. Selon le journal, qui cite une « source gouvernementale », la mission consistant à déterminer la valeur financière de Djezzy débutera la deuxième semaine de septembre pour une durée maximale de deux mois.

Selon nos informations, le choix de l’expert Mohamed Hadj Ali a été validé lors du dernier conseil de gouvernement. Elle devrait être entérinée lors du prochain conseil des ministres. Le montant du contrat est de 500 millions de dinars dont une partie transférable en devises. Cette dernière est destinée à rémunérer des cabinets étrangers, notamment français, qui seront recrutés pour appuyer l’expert algérien. La totalité de cette somme devrait être payée par Djezzy, même si l’opérateur n’a pas été associé au choix de l’expert.

Selon El Khabar, le gouvernement algérien situe la valeur de l’opérateur entre 2 et 3 milliards de dollars. Mais cette évaluation, même si elle est proche à la fois de celle avancée récemment par la banque allemande Deutsche Bank – qui a valorisé Djezzy à 3,6 milliards de dollars (lire) - et de celle de la Bourse du Caire - au cours actuel de l'action Orascom Djezzy est valorisé à 2,6 milliards de dollars, pourrait être contestée par Orascom Telecom Holding (OTH), maison mère de Djezzy.

Pour l’opérateur égyptien, la valeur de sa filiale algérienne ne doit pas être inférieure à 6 milliards de dollars. Ce montant prend en compte l’Ebitda (Résultat brut d’exploitation avant impôts, taxes et dotation d’amortissement) de l’opérateur et les transactions récentes dans le secteur de la téléphonie mobile. Ces dernières valorisent en moyenne un opérateur 11 fois son Ebitda. Dans l’évaluation du gouvernement, cette valeur tombe à moins de 3 fois l’Ebitda. Orascom Telecom prend également comme référence les négociations avec le sud-africain MTN. Ce dernier avait valorisé Djezzy à 7 milliards de dollars. Mais les négociations ont échoué en raison de l’opposition du gouvernement algérien qui a fait valoir le droit de préemption de l’Etat.

Certes, les déboires de Djezzy – redressement fiscal en cours, interdiction de domiciliation bancaire pour des opérations de commerce extérieur…- pèsent sur sa valorisation. Mais pour Orascom Telecom, cette situation n’est pas liée aux fondamentaux de sa filiale qui restent très bons, avec un taux de rentabilité exceptionnel. Les négociations entre les deux parties s’annoncent difficiles.

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