dimanche 29 août 2010

Le DG DE Nokia pour l’Afrique du nord, Mathia Nalappan, affirme : «Depuis juillet passé, nous avons rompu avec le directeur de Nokia Algérie»


Le scandale des fausses autorisations d'importation de téléphones mobiles qui a éclaboussé Nokia Algérie et son distributeur Raya a fait réagir, pour la première fois, les responsables du plus grand constructeur mondial de téléphones mobiles.

Ainsi, le directeur général de Nokia pour l’Afrique du Nord, Mathia Nalappan, a révélé, lors d’une rencontre tenue, jeudi passé à Casablanca (Maroc), que Nokia avait mis un terme à ses relations de travail avec le directeur des ventes de Nokia en Algérie au mois de juillet passé. «Nous sommes arrivés à un accord, celui de ne plus continuer à travailler avec le directeur de Nokia Algérie, en juillet passé, bien avant que le scandale n’éclate. Depuis, on est en train de nommer de nouveaux fonctionnaires.» «Cette décision n’avait rien à voir avec le scandale» qui a éclaté au grand jour au début du mois d’août.


Cependant, il faut souligner que les opérations d’importation des téléphones de marque Nokia avec de fausses autorisations couvrent au moins une période de quatre années.
Fraîchement installé à la tête de Nokia pour l’Afrique du Nord, M. Mathia, originaire de Singapour, a affirmé aussi que les responsables de Nokia n’étaient pas au courant de cette affaire et de la manière avec laquelle les opérations d’importation de téléphones mobiles Nokia se sont déroulées sans donner trop de détails.


Si le directeur général de Nokia pour l’Afrique du Nord a refusé de commenter le scandale qui éclabousse sa boîte, car les autorités algériennes poursuivent leur enquête, il s’est dit, par contre, disposé à fournir des explications aux autorités algériennes «en cas de nécessité». «Nous n’avons aucun conflit ou problème avec les autorités algériennes, par contre il en existe entre les autorités et le distributeur. S’agissant du malheureux scandale, nous nous mettons à la disposition des autorités algériennes pour leur fournir des explications», a-t-il précisé.


Il faut rappeler que de fausses autorisations d'importation de téléphones mobiles supposées être délivrées par l'Autorité de régulation des postes et télécommunications se sont avérées fausses causant des pertes sèches estimées à 184 milliards de centimes. Les principaux accusés, dont le patron de Raya et le directeur général de Nokia, ont été mis sous mandat de dépôt et sont incarcérés à la prison d'El Harrach, à Alger.


S’agissant des implications du scandale avec leur principal distributeur en Algérie, Raya Algérie, une société égyptienne dont le patron est actuellement en prison, Mathia Nalappan n’a pas voulu anticiper sur les conclusions de l’enquête. «Je ne peux pas faire de commentaire avant que l’enquête nous livre ses conclusions. Notre relation avec Raya dépendra des résultats de l’enquête.» Cependant, le patron de Nokia pour l’Afrique du Nord laisse planer le doute quant à l’avenir des relations entre le constructeur de téléphones mobiles et son principal distributeur en Algérie.

«Nous avons quatre distributeurs en Algérie, mais nous sommes à la recherche d’autres distributeurs, parce que le marché algérien offre beaucoup de chances pour nous et que nous devons bien saisir.»
Quant aux conséquences du scandale sur l’image de Nokia et une éventuelle perte sur le marché local, Mathia Nalappan s’est dit rassurant : «Nous sommes convaincus que ce regrettable scandale ne va pas affecter notre position dans le marché algérien, car depuis tout le temps, nous avons présenté aux utilisateurs algériens un produit de qualité suivant des normes sûres. Cela s’est traduit par la position de leader que nous occupons en Algérie. Mais nous n’allons pas nous contenter de ça car notre objectif est de faire de l’Algérie le plus grand marché dans la région.» Pour ce faire, le patron de Nokia pour l’Afrique du Nord se rendra dans les prochains jours en Algérie pour mettre en place sa nouvelle stratégie, mais sans doute pour fournir des explications aux autorités algériennes et tenter, un tant soit peu, de mettre de l’ordre dans la maison Nokia sérieusement ébranlée par le scandale des fausses autorisations d'importation de téléphones mobiles. «Nous portons un intérêt particulier au marché algérien qui offre beaucoup d’opportunités et c’est pour ça que nous souhaitons rapidement la fin de l’épisode du scandale et revenir à une situation normale», s’est confié Mathia Nalappan.

Source : Journal El Watan du 29/08/2010

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