lundi 9 août 2010

« En aucun cas RIM ne stocke ni ne possède d’accès aux données chiffrées »


Depuis le début de l’été, un vent de suspicion et de mise en garde souffle sur la compagnie canadienne Research in Motion (RIM), ballotant son smartphone phare, le BlackBerry. A ce dernier est reproché ces « problèmes de sécurité » dans la mesure où les communications qui y transitent pourraient alimenter les canaux du renseignement économique ou servir d’une base de données, au vu des profils qui les utilisent.

Concrètement, les informations, échangées dans un circuit clos propre à RIM, ne sont pas accessibles car cryptées et seule la compagnie canadienne en possède les clés d’accès. C’est cet argument justement qui a été donné par les Emirats arabes unis et, plus récemment, l’Arabie saoudite afin de justifier leur décision de suspendre certains services Internet du fait qu’il leur est impossible de filtrer le contenu ni d’en surveiller l’usage. Mais dans ces pays là ; Internet est censuré et le BlackBerry est le seul à y échapper. D’ailleurs, selon l’AFP qui a rapporté en premier l’information, tout a commencé lorsque, « mi-juillet, un jeune homme de 18 ans, accusé d’avoir organisé une manifestation illégale à Abou Dhabi par l’intermédiaire de son BlackBerry, a été arrêté, et plusieurs autres personnes interrogées ». Autre pays, autre argument : l’Inde a également affiché sa suspicion à l’égard du « système » BlackBerry vu l’impossibilité pour ses services de contre-terrorisme d’intercepter ou de collecter des informations. Pour sa part, l’Algérie aussi s’y met mais avec bien plus de « flegme ». C’est le ministre de la Poste et des TIC qui avait soulevé la question en déclarant que « le gouvernement interdira l’utilisation du BlackBerry si jamais il s’avère un danger à la sécurité du pays, à son économie ou un instrument d’espionnage ». D’ailleurs, ses « incidences » potentielles sont en cours d’évaluation par les services concernés. L’« affaire » prend des proportions telles que les représentations diplomatiques canadiennes et même le gouvernement commencent à prendre fait et cause pour le BlackBerry et tentent de soutenir la compagnie RIM dans les pays où son smartphone est frappé de suspension. A ce propos, le ministre canadien du Commerce international, Peter Van Loan, dans une déclaration rapportée par le journal français le Monde, « le gouvernement canadien a annoncé qu’il allait ‘‘ se porter à la défense de RIM, comme compagnie canadienne, et du BlackBerry, comme nous le faisons chaque fois que des compagnies canadiennes faisant affaire à l’étranger sont confrontées à ce genre de défi’’ ». Quoi qu’il en soit, à l’ambassade du Canada en Algérie, « la question n’est pas à l’ordre du jour », nous confie une source de cette institution. En ce qui le concerne, Research in Motion, par la voix de Morgan Evans, chargé de la communication de la compagnie, met en avant le fait que « RIM a passé plus d’une décennie à construire une architecture de sécurité très forte pour répondre aux besoins de nos clients d’une sécurité stricte et ce, dans le monde entier. C’est une solution dont nous nous sommes très fiers, et nous a aidé à devenir le choix numéro un pour les entreprises et les gouvernements ». « Ces derniers jours, il y a eu une série de commentaires, de la spéculation et de fausses déclarations au sujet de cette solution et nous voulons profiter de l’occasion pour remettre les pendules à l’heure. Il n’y a qu’une seule solution d’entreprise BlackBerry à la disposition de nos clients partout dans le monde et reste inchangée dans tous les marchés que nous exploitons. RIM collabore avec tous les gouvernements à une norme uniforme », nous déclare Morgan Evans. Pour notre interlocuteur, les informations selon lesquelles RIM pourraient transmettre les clés de chiffrement des données transitant par son appareil à de tierces personnes « ne sont pas fondées ». « La solution BlackBerry Enterprise a été conçue pour empêcher RIM, ou une tierce partie, à lire des informations cryptées. En aucun cas RIM ne stocke ni ne possède d’accès aux données chiffrées », poursuit-il. Affaire à suivre…

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