samedi 14 août 2010

SELON UN EXPERT FINANCIER ALGÉRIEN : «LA VALORISATION DE DJEZZY À 3,9 MILLIARDS DE DOLLARS EST EXAGÉRÉE»


Pour cause, ce ne sont pas les quelques antennes disséminées sur les toits d'Alger et d'ailleurs qui valent 2,6 ou 3,9 Milliards de dollars, précise ce spécialiste.



Après la publication d’un rapport de la Deutsche Bank évaluant à 3,9 milliards de dollars les actifs de Djezzy, un expert financier algérien s’est exprimé, jeudi, sous le couvert de l'anonymat dans les colonnes de nos confrères du journal électronique vivalalgerie. Ce spécialiste a estimé que «la valorisation de 3,9 milliards de dollars de Deutsche Bank est certes bien en deçà des 7 à 12 que des âmes bien pensantes (pour Djezzy) voulaient lui attribuer dès l'apparition des premières difficultés pour l'opérateur quasi-monopolistique, coupable par ailleurs d'abus de position dominante». Et d’ajouter : «cette valorisation reste quand même au dessus de ce que le marché (que reflète la cotation boursière actuelle) du titre lui confère: 22% au dessus pour être exact». En l'état actuel des choses rien ne justifie cette surcote, dira cet expert. Bien au contraire, «il y a tout lieu de penser que lorsque les cadavres commenceront à sortir des placards sur les transferts douteux sinon délictuels au travers notamment du marché parallèle de devises, le non rapatriement intégral des recettes du roaming etc., cette valeur soit réduite à néant». Pour cause, ce ne sont pas les quelques antennes disséminées sur les toits d'Alger et d'ailleurs qui valent 2,6 ou 3,9 Milliards de dollars, précise ce spécialiste. A la lecture du bilan de Djezzy, on relève que «le poste le plus important est le "goodwill" (actif intangible du bilan qui correspond au développement du fond) et celui-ci est en train de fondre comme neige au soleil avec la désaffection grandissante de la clientèle». Au final, Djezzy ne pourrait valoir que des clopinettes quoiqu'en disent les génies de la finance. L’expert algérien a affirmé, également, que «les évaluations de banques d'affaires ne sont ni la Bible, ni le Coran ni la Thorah! Il est arrivé que des évaluations soient faites de manière complaisante parce que la banque a d'autres intérêts avec la boite qu'elle audite et qu'elle ne veut pas donc froisser», en indiquant dans la foulée que «cela s'appelle un conflit d'intérêt que les banques souvent balaient d'un revers hypocrite de la main en prétendant ériger des "murs chinois" censés les prémunir contre ce type de conflit, mais tout ceci est de la pure hypocrisie. Je ne suis pas en train de suggérer que c'est forcément le cas en l'occurrence mais ça pourrait l'être». L’analyste interrogé par vivalalgerie a salué, par ailleurs, la vigilance des autorités algériennes en déclarant «une fois n'est pas coutume, il faut louer la clairvoyance apparente de ceux qui sont en charge de ce dossier au niveau des autorités et qui ont su voir à travers les manoeuvres d'esbroufe de l'égyptien». Rappelons que Naguib Sawiris PDG du groupe égyptien Orascom Télécom Holding propriétaire de Djezzy a envoyé, déjà, une lettre au premier ministre Ahmed Ouyahia pour se plaindre de la situation actuelle de sa filiale de téléphonie mobile en Algérie.

Source : Journal Transaction d'Algérie au 14/08/2010

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