mardi 24 août 2010

L’Algérie fait l’impasse sur l’introduction de la 3G


Pour les spécialistes en télécommunications, pour combler rapidement son important retard dans l’internet haut débit, l’Algérie ne peut parier que sur la téléphonie mobile de troisième et quatrième générations (3G et 4G). Avec un réseau 3G, un opérateur mobile peut offrir via un boitier installé chez le client une connexion internet supérieure à 1 Méga à un prix de vente estimé à 4000 DA/ mois. Les investissements pour une couverture nationale seront moins coûteux que le déploiement d’un réseau de fibre optique ou l’amélioration du réseau fixe actuel d’Algérie Télécom.

Mais après avoir annoncé à plusieurs reprises ces dernières années son intention de mettre en vente des licences 3G ou 4G, le gouvernement semble avoir abandonné ce projet. Le gouvernement a visiblement opté pour le développement du réseau fibre optique via l’entreprise publique Algérie Télécom. Le compte-rendu officiel de l’évaluation du secteur des télécommunications par le président Bouteflika, diffusé lundi 23 août, confirme en partie cette tendance. Le document évoque rapidement la téléphonie mobile (nombre de clients : 33,5 millions) mais s’attarde sur le développement de la fibre optique.

Au 31 décembre 2009, « les capacités de l'infrastructure nationale en matière de téléphonie fixe étaient de près de 4.500.000 équipements d'abonnés. Le nombre d'abonnés reliés est de près de 3.000.000 et les équipements du réseau sont exploités à plus de 70%. Par ailleurs, l'Algérie dispose d'une infrastructure couvrant l'ensemble du territoire national, grâce à un réseau de transmission d'une capacité de plus de 60.000 kilomètres de fibres optiques et de près de 50.000 km de faisceaux hertziens numériques», selon le compte-rendu.

Le président de la République a rappelé que « de lourds investissements ont été consentis par l'Etat dans le développement des infrastructures de fibres optiques », soulignant la nécessité de « veiller à une utilisation optimisée de ces supports de transport de télécommunication, y compris par la mutualisation des capacités existantes au sein des autres entreprises économiques du secteur public ».
Cette mutualisation devrait concerner le réseau de fibre optique de Sonatrach. La compagnie nationale des hydrocarbures, qui a affiché ces dernières années des ambitions dans la téléphonie et l’internet, dispose d’un important réseau de fibre optique à travers tout le territoire national. Mais en confiant le développement de l’internet à Algérie Télécom et Sonatrach, le gouvernement prend le risque de prolonger le retard du pays dans le domaine du haut débit.

En renonçant à l’introduction de la 3G, le gouvernement veut visiblement éviter d’accueillir sur le marché algérien un nouvel opérateur téléphonique étranger. Cette implantation serait synonyme de transferts de dividendes dans l’avenir. Il ne veut pas non plus permettre aux opérateurs privés actuels de trouver de nouvelles sources de revenus et des relais de croissance à l’essoufflement annoncé de la 2G. Une stratégie qui obéit à la même logique.

Aucun commentaire: