jeudi 24 décembre 2009

Menacé de boycottage, Djezzy tente maladroitement de renouer avec les Algériens


Un communiqué de presse, des SMS envoyés aux clients, des déclarations distillées dans la presse et même un bras de fer, par clubs interposés, avec la Fédération algérienne de Football (FAF) sur la Coupe d’Algérie. Depuis quelques jours, Djezzy, filiale d’Orascom Telecom, tente de renouer avec les Algériens. L’opérateur s’est attaché les services de spécialistes étrangers en gestion de crise. Il travaille également sur un spot publicitaire, actuellement en tournage avec l’agence tunisienne Karaoui et Karaoui, propriétaire de la chaîne de télévision Nesma TV.
But : faire oublier les événements du Caire et repositionner Djezzy comme une entreprise algérienne. La situation urge : depuis quelques semaines, l’opérateur fait l’objet d’une opération de boycottage qui concerne aussi bien les particuliers que les entreprises. Le groupe ETRHB Haddad vient ainsi de résilier 5000 contrats avec l’opérateur. « Les chefs d’entreprises se sont donnés le mot. Ils vont quitter Djezzy pour Mobilis ou Nedjma », affirme une source proche des milieux d’affaires algériens.
Au sommet de l’Etat, l’agitation médiatique de Djezzy agace. « Djezzy, dans tous ses communiqués et ses messages a oublié l’essentiel : présenter des excuses aux Algériens. Ou, à défaut, au moins condamner les événements du Caire », s’indigne un diplomate algérien. En effet, dans son communiqué diffusé le 13 décembre et largement repris dans la presse le lendemain, l’opérateur s’est contenté de remercier «ses fidèles clients, ses employés ainsi que l’ensemble de ses partenaires pour toute la confiance qu’ils lui ont témoignée ces dernières semaines» et les assure qu’il restera «toujours à leur service».
Aucune allusion aux événements du Caire ni un mot d’excuses pour les 1600 étudiants chassés d’Egypte en pleine année universitaire, aux dizaines de supporters lynchés pendant le match du 14 novembre, aux insultes proférées dans ce pays contre les symboles de l’Algérie et de la révolution et à la campagne de dénigrement menée contre l’Algérie.
Autre illustration de la maladresse de Djezzy : il a été le seul opérateur à ne pas avoir soumis une offre-même symbolique- pour sponsoriser l’équipe nationale. Nedjma a remporté, mercredi 23 décembre, le contrat pour 680 millions de dinars et Mobilis avait proposé 480 millions. Mercredi, Joseph Ged, DG de Nedjma, a dénoncé l’hypocrisie de son concurrent qui quelques jours auparavant se répandait dans la presse pour affirmer sa volonté de « préserver les intérêts du football algérien ».

Certes, Djezzy est dans une situation peu enviable : son propriétaire, Orascom Telecom, est un groupe dont les actionnaires possèdent des intérêts dans ce pays. « Si Djezzy s’engage en faveur de l’équipe nationale, les intérêts d’Orascom Telecom seront attaqués en Egypte », explique une source proche de l’opérateur. Comprendre : entre l’Algérie et l’Egypte, Djezzy a fait son choix…

Source : TSA au 24/12/2009

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