mercredi 30 décembre 2009

État des lieux de la téléphonie mobile : Un marché en quête de régulation


Ahmed Hamoui, expert dans les télécommunications, a décortiqué ce secteur mettant en exergue les progrès réalisés et les retards observés.

L’élément dominant concerne le taux de pénétration qui se situe autour de 85%, soit un nombre d’abonnés supérieur à 29 millions et qui certainement clôturera l’année 2009 autour de 30 millions d’abonnés. Les moins de 13 ans qui représentent un grand pourcentage de la population ne sont pas abonnés au GSM. Cela veut dire qu’un grand nombre d’entreprises, d’organismes et d’institutions sont des utilisateurs massifs de ce produit. Le second élément de progrès concerne le taux de couverture du territoire et le taux de couverture de la population. Il y a aussi l’accès à l’internet mis en place par les trois opérateurs et la baisse importante des prix des terminaux correspondant de plus en plus aux possibilités des petites bourses et dans une certaine mesure la baisse des tarifs de raccordement et de communication. Au-delà de ces constats, il y a des insuffisances à relever et des retards, parmi ceux-ci, on peut citer l’adaptation de la législation et de la réglementation. L’évolution du marché de la téléphonie mobile a mis en relief les limites de la législation et de la réglementation en la matière en vigueur. « On peut citer l’incapacité des dispositifs existants d’assurer à l’ARPT et/ou à l’institution concernée de l’Etat la maîtrise du marché dans l’esprit et la lettre de la loi (par exemple article 13) ouvrant la voie à un comportement unilatéral de l’opérateur dominant marqué par des pratiques d’abus de position dominante caractérisée.

Il a refusé d’appliquer les décisions de l’ARPT en 2007, lorsqu’il prit des mesures unilatérales de baisse des tarifs de base d’environ 30% sans l’accord préalable de l’ARPT », dira le conférencier. Il précise que « les sanctions sont la suspension de la licence durant une période ou définitivement. Dans l’état actuel du marché et du poids de l’opérateur dominant, il semble que le ministère ne peut suspendre la licence de cet opérateur. Il aurait été utile que la législation prévoit des sanctions d’ordre inférieur qui porteraient notamment sur des sanctions d’ordre financier représentant différents taux sur le chiffre d’affaires (de 1 à 10 % par exemple) selon la nature et l’ampleur des fautes de l’opérateur ». L’ARPT est réduite ainsi à « encadrer les offres promotionnelles ». L’expert s’est demandé qu’est-ce qui empêche l’Algérie à aller vers la portabilité des numéros et l’itinérance nationale. La portabilité des numéros mobiles permettra à tout client d’un opérateur mobile GSM de changer d’opérateur et de conserver son numéro de téléphone mobile. L’itinérance nationale constitue une mesure technique qui garantie à l’usager, quel que soit l’opérateur auquel il est abonné, à disposer de la continuité de service, si pour des raisons diverses le réseau de son opérateur n’est pas en mesure d’assurer le service (zone non couverte, dérangement d’une station de base ou de la ligne de transmission).

Une autre observation a été citée : la non-mise en service de la technologie 3G et 3G+ pénalise les entreprises, freine la généralisation du haut débit et retarde la télévision mobile. Bref, elle éloigne notre pays de la société de l’information. L’ARPT a pourtant invité les entreprises désireuses d’établir et d’exploiter un réseau de téléphonie mobile 3G à le lui faire savoir au plus tard le 30 juin 2008. Les trois opérateurs ont opté pour des réseaux expérimentaux sur cette technologie mais depuis l’arrivée de Hamid Bessalah, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, la 3G n’est plus une priorité, contrairement au développement de l’internet sur le fixe (ADSL). Le dossier est clos. Le gouvernement a-t-il fait marche arrière ? A-t-il été conseillé pour abandonner cette piste ? Nous trouverons des éléments de réponse dans la stratégie e-Algérie 2013. « Afin de gagner du temps et tenant compte des expériences vécues dans les autres pays étrangers, il serait plus approprié que l’Etat autorise directement les trois opérateurs existants à mettre en scène la 3G et/ou la 3G+ sans lancer d’appel d’offres. Il peut décider d’une contribution financière symbolique en tenant compte des capacités de l’opérateur le plus démuni », suggère le conférencier.


Source : Journal El Watan du 31/12/2009

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