jeudi 24 novembre 2011

WiMax : l'Arcep met en demeure 7 opérateurs de respecter leurs obligations de déploiement

Après avoir constaté que les détenteurs de licence ont pris beaucoup de retard dans les déploiements, l'Arcep a mis en demeure ces titulaires de se conformer à leurs obligations.

Certains parleront d'acharnement thérapeutique. D'autres diront simplement que l'Arcep applique les règles du jeu. Le régulateur vient en effet de mettre en demeure 7 opérateurs qui n'ont pas tenu leurs objectifs de déploiement WiMax.

Or, comme chacun le sait, le WiMax a perdu la guerre du haut débit mobile, faute d'équipements compatibles. Mais les licences ont bien été distribuées et l'Autorité entend faire appliquer les textes.

Deux ans après la distribution des 22 licences régionales aux opérateurs, force est de constater que l'échec est en effet patent. En mai dernier, l'Autorité dressait l'état des lieux de ce marché sur la période septembre 2008 (année où ont été distribuées les licences dans la bande 3,5 GHz) à fin décembre 2010 après s'être déjà inquiétée de la situation en 2009.

Bilan des courses : malgré 19 acteurs propriétaires du sésame, "le déploiement (est) toujours modeste au regard des engagements pris". Traduction : excepté ces réseaux d'initiative publique, très locaux, aucun projet à grande échelle n'a été lancé malgré la position de certains acteurs comme Bolloré qui disposent de plusieurs licences régionales constituant de fait une couverture nationale. En 2008, les détenteurs de licence s'étaient engagés à couvrir 3 562 sites en un an.

Pas d'écosystème

Etant donné que rien n'a bougé (ce qui est assez logique au vu de l'absence complète d'écosystème), l'Arcep a décidé de durcir le ton. "Il ressort de l’instruction que, parmi ces dix titulaires, sept d’entre eux n’ont pas respecté les obligations de déploiements figurant dans leurs autorisations, en termes de nombre de sites déployés. Il s’agit d’Altitude Wireless, d’Axione, de Bolloré Telecom, du département de la Charente, de la collectivité territoriale de Corse, de Nomotech et de SHD".

Et de poursuivre : "Trois de ces titulaires (Altitude Wireless, Bolloré Telecom et la collectivité territoriale de Corse) n’ont pas non plus fait une utilisation effective des fréquences sur chacun des départements sur lesquels ils sont autorisés. Cette utilisation effective consiste notamment en un déploiement d’au moins un site et en l’ouverture commerciale d’un service. Compte tenu des manquements constatés (...) le directeur général de l’Arcep a mis en demeure ces titulaires de se conformer à leurs obligations de déploiements".

Ces mises en demeure pourraient déboucher sur des sanctions contre les opérateurs fautifs, notamment Bolloré Telecom. Ce dernier n'aurait déployé que 12% des 427 sites d'antennes promis en Ile-de-France et n'aurait réalisé quasiment aucun déploiement dans les autres régions où il détient une licence.

Mais pour Bolloré, ce retard n'est pas du à une mauvaise volonté mais bien à l'absence d'écosystème que nous évoquons ici. "La majorité des industriels a renoncé à investir sur le WiMax et l'avenir de cette technologie est aujourd'hui extrêmement incertain", expliquent les dirigeants de l'opérateur dans un document remis à l'Arcep, cité par les Echos.

Interrogé par Challenges, Jean-Christophe Thierry, président de Bolloré Média réagit à cette mise en demeure. "Au moment de l’appel d’offres, l'ensemble des acteurs concernés jugeait que la technologie Wimax permettant son développement était prête. Mais depuis, elle a été abandonnée par toute la filière des télécoms. L'absence de technologie éprouvée sur le 3.5 GHz a donc empêché tout déploiement national pour quelque détenteur d'autorisations que ce soit. A l'impossible, nul n'est tenu".

Pour Bolloré, l'idée est de convaincre le régulateur de réutiliser les fréquences à travers une autre technologie, à, savoir le LTE.

"La technologie est en cause, mais pas notre conviction que le développement exponentiel de l'internet haut débit sans fil profitera à nos fréquences. Nous allons continuer à expliquer à l’Arcep notre volonté d’investir dans les télécoms, et notre ambition. Nous souhaitons tenir tous nos engagements de déploiement mais lorsque ce sera possible. Il faut maintenant une technologie. Nous avons une autorisation pour de l’internet haut débit sans fil sans obligation d’utiliser telle ou telle technologie. Ce sera sans doute le LTE", poursuit le responsable.

Alors que les licences LTE dans les bandes 2,6 GHz ont été attribuées et que celles issues de la bande 800 MHz font l’objet d’une procédure distincte, pour laquelle la date limite de candidature est fixée au 15 décembre prochain, pas sûr que l'Arcep adhère à l'idée de Bolloré.

Source : ZDnet.fr au 24/11/2011

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