lundi 28 novembre 2011

Alger abandonne l’option d’un rachat total de l’opérateur : L’Algérie pourrait se contenter de 51 % du capital de Djezzy

L’État algérien va‑t‑il céder face à la menace d’un arbitrage international dans le dossier Djezzy ? L’évaluation de l’opérateur n’a toujours pas abouti mais les deux parties – l’État algérien et l’opérateur russe Vimpelcom – semblent avoir atteint un stade avancé dans les discussions. « L’aspect légal, sur lequel achoppe l’évaluation, est de savoir si l’Algérie allait détenir la totalité du capital Djezzy ou seulement sa majorité, qui est de 51 % », selon un « un haut responsable financier » qui a requis l’anonymat, cité ce lundi 27 novembre par l’agence APS. Comprendre : l’État algérien a abandonné l’option d’un rachat total de Djezzy. C’est la première fois depuis le début de la crise que l’option d’un rachat de 51 % de l’opérateur est publiquement évoquée par les autorités algériennes.

« Pour pouvoir faire une évaluation, il faut qu’on ouvre les data room, et pour ouvrir les data room, il faut un accord de confidentialité et cet accord est tributaire d’un accord entre les deux parties », a pour sa part expliqué, ce lundi 27 novembre, Karim Djoudi, ministre des Finances. « Les deux parties ne se sont pas encore entendues sur l’accord de confidentialité, la conclusion a buté sur certaines contraintes d’ordre légal », a précisé le ministre qui n’a pas fourni des détails sur ces difficultés. « L’affaire Djezzy n’est pas un dossier simple. Si elle l’était, les choses seraient terminées depuis longtemps », a‑t‑il ajouté.

L’accord de confidentialité concerne plusieurs autres aspects comme la cotation éventuelle de Djezzy sur le marché et l’évaluation du patrimoine de l’opérateur, selon le haut responsable cité par l’agence APS. Le 14 novembre dernier, Karim Djoudi avait indiqué que les deux parties souhaitaient conclure un accord rapidement. « Nous espérons aller rapidement et c'est possible du moment que nous avons ouvert la data room qui nous donne accès à toutes les données d'Orascom Telecom Algérie (OTA) », avait indiqué Karim Djoudi.

Le travail d’évaluation financière de Djezzy est mené actuellement par le cabinet spécialisé FTI Consulting, l’un des plus importants au monde dans ce domaine. FTI a été engagé par le cabinet d’avocats Sherman & Sterling LLP qui a obtenu en janvier dernier le contrat auprès du gouvernement algérien. Au sein de Sherman & Sterling, le dossier Djezzy est géré par l’avocat Emmanuel Gaillard, spécialisé dans l’arbitrage international. Le 16 octobre dernier, le ministre des finances avait rencontré à Alger le nouveau PDG du groupe russe Vimpelcom, Jo O. Lunder.

Le groupe russe avait émis le souhait de conserver 49 % du capital et le management de l’entreprise. Les Russes ont laissé entendre à plusieurs reprises qu’ils iraient vers l’arbitrage international en cas de refus des Algériens du « juste prix » pour le rachat de Djezzy. Un juste prix estimé à 7,8 milliards de dollars.

Source : Tout Sur l'Algérie au 28/11/2011

Aucun commentaire: