mardi 15 novembre 2011

L'arrivée de la 4G en Europe, les choses se précisent

Le marché des terminaux mobiles est en pleine explosion, on note une hausse de 12,8% durant le troisième trimestre 2011. Une récente analyse de comScore indique qu'environ 5% du trafic Web provient des terminaux mobiles en Europe. Les utilisateurs ont besoin de toujours plus de débit, à l'heure où les smartphones permettent l'utilisation de services de VoIP, ou encore de partage de connexion internet par Tethering, le besoin d'une connexion stable, sécurisée et rapide se fait de plus en plus ressentir. Si le continent Européen, au début des années 2000 a vu l'apparition et la démocratisation de la 3G, l'heure est venue de sauter le pas, et de faire la transition vers un réseau un peu plus évolué, déjà très répandu en Amérique, il s'agit de la 4G. Les opérateurs européens ont commencé à s'y intéresser, et nous allons dans la suite de cet article découvrir ce qui nous attend avec cette nouvelle génération.

Découvrons la 4G


La 4G pour quatrième génération de standard de la téléphonie mobile est le successeur des réseaux 2G et 3G. Nous avons connu plusieurs normes depuis le début des années 80.
  • 2G : encore appelé réseau GSM, qui était utilisé uniquement pour échanger de la voix
  • 2,5G : encore appelé réseau GPRS, il s'agit d'une extension du réseau GSM dans le sens où il ajoute à ce dernier la transmission de données autre que la voix. C'est donc grâce au GPRS que se fait la communication par paquet qui permet de transférer comme sur un réseau informatique des images, fichiers, etc. Le débit maximal théorique d'un réseau GPRS est de 171,2 kbit/s alors que le débit réel maximal atteint est de 50 kbit/s. Cependant à l'usage on est en général sur un débit de 18 kbit/s.
  • 2,75G : encore appelé réseau EDGE,est aussi une légère évolution du GPRS. La norme EDGE est basée sur l'optimisation sur le traitement de la partie donnée pour obtenir un débit beaucoup plus élevé. Cette norme a surtout été mise en place pour éviter aux opérateurs des coûts de déploiement d'un nouveau réseau physique. La norme EDGE était compatible avec l'ancien équipement. Le débit d'un réseau EDGE peut aller jusqu’à 236.8 kbit/s en théorie
  • 3G : encore appelé UMTS, il s'agit d'une norme très évoluée, bien que toujours interopérable avec les réseaux GSM. La norme avait été longtemps refusée du fait du coût de son déploiement par les opérateurs, néanmoins quand elle fait son apparition en Europe en 2002, le débit théorique annoncé est de 1,920 Mb/s. En situation réelle, on a du mal à passer la barre des 384 kbit/s. C'est ainsi qu'en fonction de la zone et de la vitesse de déplacement on a un débit allant de 144 kbit/s à 2000 kbit/s
  • 3,5G (3G+) : encore appelé HSDPA, il s'agit d'une évolution de la norme 3G qui multiplie par 10 les performances de la technologie 3G. La radio est optimisé pour accroître le débit descendant (download) qui avoisine en théorie les 14,4 Mbps, et en pratique on se retrouve à 3,6 Mbps. Pour ce qui est du débit montant (upload), on reste sur le même débit que celui de la 3G.
  • 3,75G (3G++) : encore appelé HSUPA, cette technologie mobile est une évolution de l'HSDPA, à laquelle on s'est efforcé d'optimiser le débit montant (upload). Ce qui nous permet d'avoir un débit montant à 5,8 Mbps théorique qui permet d'envoyer des fichiers/images/vidéo plus rapidement sur le réseau.
  • 3,9G : encore appelé LTE, cette norme réseau est vendue aux États-Unis comme étant de la 4G pourtant elle ne respecte pas totalement les spécificités imposées par l'UIT (non-respect de la bande passante minimum imposée pour la 4G). Les réseaux ont un débit théorique descendant maximum de 326,4 Mbps et un débit théorique montant maximum de 86,4 Mbps. Pas besoin de vous préciser que ces débits ne sont jamais atteint en conditions réelles.


Qu'est-ce que la 4G concrètement ?


La 4G LTE (Long Term Evolution) a été développée par Nokia. Cette technologie permet d'avoir un accès à Internet. Elle est une concurrente directe au Wi-Fi. De plus, la 4G sera 10 fois plus rapide que sa version précédente en atteignant un débit théorique pouvant aller jusqu'à 100 Mbits, ce qui est plus de 14 fois plus rapide que la 3G+. Mais ce n'est pas la seule possibilité de la 4G. En effet, le trafic Internet est de plus en plus saturé. La 4G devrait pouvoir supporter plus de connexions.

L'organisation du réseau Européen


La 4G en Europe évolue lentement, mais sûrement. La plupart des pays possèdent déjà une licence 4G, et certains pays ont même déjà commencé à déployer le réseau (l'Allemagne et autres pays de l'Est). En France, c'est en juin 2011 qu'ont été lancés les procédures d'attributions de licences 4G qui donnent la permission d'utilisation les fréquences dédiées à la 4G en Europe. Suite à un accord commun, l'Europe a choisi deux bandes de fréquences pour la 4G, c'est sur ces bandes que devront transmettre tous les pays d'Europe. Il s'agit de :
  • La bande 800 Mhz : destinée aux zones faiblement peuplées, la force propagation des ondes sur cette bande est très grande.
  • La bande 2,6 Ghz : destiné aux zones fortement peuplées.

La conséquence directe d'une telle harmonisation est que le coût de déploiement des opérateurs dans un pays différent sera assez faible.

En France, l'ARCEP a défini un taux de couverture minimal de la population dans chaque département. Les opérateurs devront couvrir 90% de la population dans chaque département d'ici 2024. Le problème de couverture réseau sera donc en partie réglé.

La 4G, le réseau écolo


Les antennes 4G seront plus écologiques que ses prédécesseurs. En effet, elles pourront fournir la 2G, ainsi que la 3G grâce à la technologie SDR. Les antennes SDR devraient consommer jusqu'à 3 fois moins d'électricité.

Les effets négatifs de la 4G



Le débat sur la santé


La longueur de propagation pour la 4G étant très faible comparée à celle des générations précédentes, l'arrivée des réseaux 4G devrait multiplier le nombre d'antennes relais pour couvrir un maximum de surface terrestre. Qui dit plusieurs antennes, dit aussi forte émission d'ondes. Plusieurs mairies ont pris l’initiative d'interdire l'augmentation de la puissance des ondes, mais leur autorité est remise en question car elles n'ont pas ce pouvoir-là. De plus, aucune recherche ne montre que les ondes ont des effets dangereux sur la santé.

L'annihilation de la TNT ?


Le réseau 4G utilisant la même fréquence que la TNT, il pourrait y avoir des problèmes d'interférences. En effet, il semblerait qu'environ 20% des appareils de câblodistribution pourraient être affectés, ce qui causerait des problèmes d'affichages tel un brouillage de l'écran.


Informations pratiques


Les sommes engagées


En France : la 4G occupera 2.6 GHz de bande divisée entre tous les opérateurs mobiles. Les 4 candidats pour la 4G sont SFR, Orange, Bouygues et Free. Le 22 septembre dernier, l'ARCEP a attribué 20 MHz à Free (qui a déboursé la somme de 271 000 000 €) ainsi qu'à Orange (pour 287 118 501 €) et 15 MHz aux sociétés SFR (pour 150 000 000 €) et Bouygues Télécom (228 011 012 €).
Et pour les 800 MHz de la dividende numérique, on ne saura que son attribution à la mi-décembre 2011.

Le calendrier de déploiement


  • Certains pays sont déjà passés à la 4G (Suède, Royaume-Uni, États-Unis, Corée du Sud, ...).
  • Le réseau 4G en France devrait se développer à partir de 2012, même si des tests sont déjà réalisés depuis 2009. Grâce à ses antennes radio lightRadio développées par Alcatel Lucent, le réseau 4G de Free Mobile pourra être déployé par une simple mise à jour de celles-ci à sa sortie commerciale.
  • Au Canada, le réseau devrait se développer aussi à partir de 2012, même si rien n'est encore sûr, étant donné que les fréquences sont déjà réservées.

Source : le Site du Zéro au 15/11/2011

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