mercredi 30 novembre 2011

Vers une nouvelle grève des travailleurs algériens de Huawei


Le bras de fer entre les travailleurs algériens de Huawei Telecommunication Algeria et la direction de cette société chinoise se durcit. Une nouvelle grève illimitée a été déclarée après le licenciement des quatre membres de la section syndicale affiliée à l'UGTA.

Les quatre membres de la section syndicale affiliée à l’UGTA de la société Huawei Telecommunication Algeria ont été licenciés hier mardi. « Après nous avoir convoqués à 15 heures devant une commission de discipline, l’employeur nous a notifié notre licenciement à 16h45. Le motif : refus de se présenter devant cette commission ! », a indiqué à Maghreb Emergent Amel Ameziani, secrétaire générale de la section. « Pourtant, nous avions répondu présents et c’était eux qui étaient absents », a-t-elle ajouté.

Amel Ameziani a rappelé que cette décision avait été prise le lendemain de la reprise du travail par les grévistes conformément à une décision de la justice déclarant la grève « illégale » et ordonnant son arrêt. Pour elle ce licenciement est une « tentative d’intimidation » et une « volonté manifeste de bafouer le droit à la grève ».

Les travailleurs attendaient l’ouverture de négociations hier mardi comme s’y était engagé l’employeur et ont été surpris par ce « retournement de situation ». « Au lieu des négociations promises, l’employeur a sciemment fermé les voies du dialogue », a estimé cette syndicaliste.

Vers une autre grève

Après la convocation des quatre membres de la section syndicale devant la commission de discipline, les travailleurs avaient tenu un sit-in devant l’administration en signe de protestation contre cette décision et en soutien aux syndicalistes. Selon Amel Ameziani, ils envisagent déjà d’aller vers une « autre grève dès mercredi, sans préavis, pour dénoncer les agissements de la direction qui se considère au-dessus de la loi ». Une plainte sera également déposée au niveau de l’inspection du travail, a-t-elle encore précisé.

Pour rappel, les travailleurs algériens de la filiale algérienne de Huawei, société chinoise spécialisée dans la fourniture d’équipements de réseaux de télécommunications, sont entrés en grève illimitée le 22 novembre dernier pour revendiquer notamment la révision des salaires et la négociation d’une convention collective et dénoncer les discriminations entre les expatriés chinois et le personnel algérien. Ils avaient arrêté cette protestation suite à une décision judiciaire la déclarant non conforme à la loi.

Aucun commentaire: