mercredi 30 novembre 2011

Une baisse de 1% SEULEMENT dans les piratages est enregistrée en 10 ans : La cyber-guerre menace l’Algérie


Le piratage informatique est souvent assimilé à la cybercriminalité du fait des dommages collatéraux que pourraient causer des logiciels qui exigent des mises à jour. Les attaques que subissent souvent nos entreprises et nos grands comptes sont très liées au faux et à la sécurité des données.


L’Algérie est-elle prête pour la cyber-guerre ? Notre pays est-il doté d’un système fort en matière de cyber-défense qui lui permettrait de sécuriser ses entreprises, notamment les grands comptes et ses institutions névralgiques ? La question mérite d’être posée à la lumière d’une nouvelle donne qu’on vient de marquer au chapitre de l’évolution dans la sécurité informatique.

En effet, l’Algérie a enregistré une baisse de 1% en matière de piratage de logiciels. De 84%, le taux de vols et de récidives est passé à 83% en l’espace d’une dizaine d’années de lutte, et de déploiement d’outils juridiques contre ce phénomène qui touche en premier lieu les systèmes stratégiques du pays, dont les grands comptes, comme les banques et les assurances, les entreprises étatiques et privées, les ministères et les administrations sensibles.

Ce faible taux de recul, 1% seulement en 10 ans, nous renseigne des ravages que causent quotidiennement les téléchargements illicites et l’acharnement des hackers sur un marché très demandeur en matière de produits informatiques, dont les logiciels, les applications, les jeux, les films et musiques, les accès limités mais “craqués” grâce aux modes opérationnels que certaines revues et sites spécialisés détaillent au grand dam de la sécurité des utilisateurs. Le danger est permanent. Surtout que l’Algérie aspire au mode de la “e-gouvernance” à l’horizon 2013-2014. Les récentes données en matière d’attaques font état d’intrusions et de destructions d’au moins 300 sites maghrébins, dont des sites algériens, des portails et des domaines censés être hautement sécurisés, comme ceux des quotidiens nationaux et des ministères.

Les banques et les assurances ne sont pas à l’abri quand on sait que des fonctionnaires s’amusent à installer des jeux colportant des informations malicieuses, donnant lieu à des interconnexions inévitables, donc à des piratages de données. La cybercriminalité, née notamment des derniers développements que connaissent les réseaux sociaux, fait des ravages au quotidien.

La dernière cyber-guerre, née du conflit entre l’Algérie et le Maroc, en est la preuve tangible. À l’ère de la cyber-guerre, des pays voisins innovent et se mettent à l’avant-garde. Car, en plus des dommages inhérents à la propriété intellectuelle, notre pays tente de se placer sur l’axe d’une gouvernance sans faille des données essentielles et stratégiques.

Mais à la veille de l’Intelligence économique et au passage à une meilleure gestion, les autorités devront plutôt multiplier les dispositifs répressifs à même d’identifier en temps réel les fournisseurs des produits pirates et juguler leurs ventes dans les commerces. En ce sens, le constat est sans appel : les contrôles ont sensiblement régressé ces dernières années pour laisser le champ libre aux faussaires et aux pirates qui bradent les technologies.

Mais surtout aux acquéreurs qui se rabattent sur des produits moins onéreux alors que des budgets faramineux sont consacrés annuellement pour des mises à jour conformes et homologuées. C’est pourquoi les pouvoirs publics, au même titre que les entreprises privées et tous les prescripteurs, devront miser sur des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation des lois en vigueur afin d’endiguer ce fléau.

Autrement dit, l’Algérie est appelée, elle aussi, à se doter, en plus d’un arsenal juridique plus rigoureux, d’outils et d’installations dignes de ce nom pour faire face aux menaces tant internes qu’externes. Surtout externes.

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