dimanche 25 septembre 2011

Roger Waters rend hommage à Boudiaf… sans Boumaârafi


La tournée mondiale de Roger Waters a battu son plein cet été 2011. Paris est une escale incontournable. 30 ans après The Wall, l’album le plus personnel de Waters au sein des Pink Floyd, où le récit de sa vie se confond avec le personnage du nouveau spectacle, les effets pyrotechniques et autres artifices de son et lumière sont époustouflants, et accentuent la magie et le côté psychédélique de certains tableaux projetés à Bercy.

Mais ce qui a donné le plus de force à ce spectacle c’est l’actualisation qui en a été faite, car Waters est connu pour être un engagé, pour la Palestine entre autres, mais aussi pour ses positions anti-guerre.

Dans le spectacle, nous retrouvons des références au « Big Brother » à travers des clins d’œil aux œuvres de « Banksy», mais également la projection de photos des morts et autres disparus de tous les conflits à travers le monde, une symbolique très forte (pour certains c’était du « racolage » militant).

Nous avons vu à tour de rôle défiler des photos de soldats américains, d’exécutés iraniens, colombiens, chinois, irakiens, irlandais, afghans, indiens, et de tous les pays du monde, mais aussi … un algérien, Boudiaf en l’occurrence.

Le défunt président Boudiaf était présent ce jour-là à Bercy dans The Wall, sa photo projetée contre l’immense mur dressé par les techniciens durant la première partie du concert, un hommage inattendu, mais un hommage puissant. Et plus particulièrement lorsque les tirs de kalachnikovs ont survenu du fond de la salle vers la scène, je m’attendais à un Boumaârafi, l’assassin de Boudiaf (Tiens ! Il est où celui-là ?) jaillissant de derrière le mur pour nous “arroser” (Pourquoi je rechute même lors d’un spectacle où je suis censé prendre du plaisir ?).

Je me souviens que c’est durant cette période que j’ai commencé à téter du Pink Floyd, le psychédélisme m’aidait bien à m’extraire d’une réalité algérienne encore plus surréaliste.

Ce soir là à Bercy, on avait une impression de déjà vu, une ressemblance avec le triste épisode annabien, mais nous n’étions pas à la maison de la culture de Annaba (où feu Boudiaf a été assassiné le 29 juin 1992).

Bravo Roger, dans « The Wall » nous avions vu « The dark side of the moon », le côté obscur de la lune.




Source : Algérie-Focus au 25/09/2011

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